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Portrait d'entrepreneure : Victoria Adjanohoun, Chou²

Publié le 23 novembre 2023 Mis à jour le 24 novembre 2023
Victoria Adjanohoun, Chou carré

Victoria Adjanohoun a 29 ans. Passionnée de mode depuis longtemps, elle a tenté l’aventure de l’entrepreneuriat en lançant Chou², une marque de chouchous upcyclés et fabriqués en France. Elle a été incubée dans le Programme Start de l’incubateur Manufactory en 2022. Rencontre.


Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Je suis franco-américaine et j’ai vécu à Atlanta jusqu’à mes 10 ans. Ensuite j’ai fait le reste de mon parcours scolaire en France. Suite à une classe prépa ECS (commerce), j’ai intégré l’EM Lyon. Ces années d’études là-bas ont été assez décisives car elles m’ont ouvert beaucoup de portes. Lors de mon stage de fin d’études, j’ai intégré Wedressfair, une start-up de mode éco-responsable lyonnaise, cela m’a mis un pied dans l’entrepreneuriat. J’ai passé trois ans là-bas en tant que responsable marketing et j’ai appris énormément de choses sur comment lancer une boite sans en avoir la pression. À mon départ, j’ai fait une rupture conventionnelle pour toucher le chômage. J’avais anticipé mon projet et je ne voulais pas me lancer sans ressources. En janvier 2022, j’ai intégré l’incubateur sur les conseils du Regard français !

Chou carré en quelques mots ?

Chou² est une marque de chouchous upcyclés à partir de tissus haute-couture pour la plupart. L’objectif est de revaloriser les fins de rouleaux et les chutes de production. Je ne considère pas la soie comme un déchet du tout ! En janvier 2022, une loi est passée interdisant de détruire les produits non-alimentaires, cela oblige les marques à remettre en circuit leurs fins de rouleaux.

En savoir plus sur Chou²

 

Comment se sent-on en tant qu’entrepreneure ?

C’est une aventure trépidante, avec des montagnes russes. Je suis une bosseuse, j’ai de l’énergie donc ce régime me convient bien. Mais c’est dur de tenir sur la durée car on reçoit des claques régulièrement : un refus de financement, un mauvais avis client… On est seul donc on prend tout très personnellement, très à cœur. Petit à petit, j’apprends à mettre de la distance et à mieux gérer le temps professionnel et personnel. Je suis contente de tenter l’aventure, je m’en serais voulu de ne pas avoir essayé. Même si la boite ne tient que quelques années, je serai contente d’avoir réalisé cela !

Qu'est-ce qui vous anime, l’entrepreneuriat ou la cause ?

Autant la cause que l’envie d’entreprendre. J’ai envie de travailler pour moi dans cette vie ! Mais je n’ai pas pour autant envie de monter n’importe quelle boite. Entreprendre à tout prix, ce n’est pas pour moi ! Travailler dans la mode est un rêve depuis longtemps, j’adore les chouchous et j’en fais depuis toujours. Plus jeune, j’ai fait des stages chez Chanel et l’Oréal. Avec Chou² toutes les briques se mettent en place. Le modèle de la petite PME made in France me va très bien, je n’ai pas envie d’accélérer particulièrement !

Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle en tant qu'entrepreneure ?

 La première année c’était difficile, j’aurais pu prendre un alternant pour me soulager mais je ne l’ai pas fait à cause d’une blessure au ménisque. Les frontières sont un peu floues, je suis bien entourée par ma famille et mes amis. Dès que j’ai envie de sortir, je le fais. Je ne suis pas obnubilée par mon projet, même si j’en rêve souvent ! Il y a des périodes stressantes dans mon activité comme celle de Noël. La première année, il faut s’accrocher.

Que vous a apporté l’incubation à Manufactory ?

Tellement de choses, la solitude de l’entrepreneur on ne l’a pas quand on est incubé, c’est très important ! En tant que fille, on a peut-être plus le symptôme de l’imposteur donc le collectif est incroyable, il pousse à avancer ! Les locaux aussi, car travailler de chez soi ce n’est pas évident, il y a de nombreuses distractions. J’ai fait beaucoup d’ateliers proposés par l’incubateur, il y a des initiations au droit pour créer sa société, d’autres pour trouver sa cible, ou finaliser son produit. En Start c’est top, chaque atelier a un sens dans le parcours. Moi je venais surtout pour le côté juridique et légal ou je n’avais pas de notions et pour le mentorat aussi.

Un conseil pour quelqu’un qui hésite à se lancer ?

Il ne faut pas hésiter ! Deux choses m’ont vraiment décidée, je me suis imaginée à 80 ans j’ai réfléchi à ce que je n’avais pas fait et que j’aurais rêvé de faire et bien c’était ça ! Donc première chose, lancez-vous pour ne pas avoir de regrets.
La deuxième, un jour j’ai vu une fille qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau, elle vendait des sacs à main magnifiques qu’elle avait dessinés. Je me suis dit « Moi aussi je peux créer ma marque ! ». Donc cherchez des modèles pour vous identifier, trouvez des points communs entre vous et des gens qui entreprennent, cela donne envie de se lancer !


Vos inspirations du moment ?

La galère, un podcast sur l’entrepreneuriat qui ne montre pas que les paillettes, mais aussi toutes les erreurs. Notamment l’épisode sur Shanty biscuit, une entrepreneure à laquelle je me suis identifiée et qui m’a redonné du courage. Et aussi la mini-série « Self made », tirée d’une histoire vraie, celle de la première femme d'affaires afro-américaine à devenir millionnaire par elle-même, c’est inspirant !


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Propos recueillis  par Anne Clausse, Service de la communication.