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Rencontre avec Louis Brauer, nouveau responsable de l'Incubateur Manufactory Sans souci

Publié le 23 février 2023 Mis à jour le 28 février 2023
Louis Brauer
Louis Brauer

Ingénieur chimiste de formation, Louis Brauer a monté et géré son entreprise Cosmoz pendant 6 ans. Il a pris au mois de janvier les rennes de l'incubateur Manufactory Sans souci. Un incubateur qu'il connaît bien puisqu'il est passé par ses trois programmes : Start, Up et Pro ! Rencontre.

Peux-tu nous raconter ton parcours en quelques mots ?
Louis, 31 ans, je suis ingénieur chimiste de formation. J’ai suivi des études à l’Itech à Ecully et j’ai des connaissances en chimie de formulation. À la sortie de l’école d’ingénieur, j’ai tout de suite monté mon projet entrepreneurial avec la création de Cosmoz, une offre de cosmétiques anti-acné labellisés bio, aussi efficaces que des produits conventionnels. J’ai mené ce projet pendant 6 ans et je l’ai arrêté en juin 2022.
 
Qu’est-ce que cela te fait de revenir à l’incubateur Manufactory Sans souci ?
Effectivement, j’ai fait le parcours complet de l’incubation avec les trois programmes : Start, Up et Pro. C’est assez bizarre de se retrouver de l’autre côté du bureau, on passe d’accompagné à accompagnateur finalement. Je reviens aussi avec une certaine émotion, l’envie de redonner tout ce que j’ai eu pendant ces trois années en conseils, partages, échanges. Toutes ces valeurs qui font la force de l’incubateur et plus généralement du Centre d’Entrepreneuriat. Je suis très content de revenir, d’accompagner des start-up et de les aider à éviter les erreurs que j’ai commises !
 
Tu étais resté dans l’écosystème de l’incubateur ?
Oui, j’ai fait quelques interventions, j’ai été le parrain de la promotion UP en 2021, jury du concours J’M Entreprendre en 2022, j’ai animé des ateliers avec ma petite expertise en tant qu’entrepreneur, et je suis aussi resté en contact avec d’autres start-up d’un point de vue amical. Je n’ai jamais vraiment quitté le giron de l’incubateur même si physiquement je n’y étais plus !
 
Comment es-tu arrivé à l’entrepreneuriat ?
Mon père a monté son entreprise en sortie d’école d’ingénieur et a été entrepreneur toute sa vie, donc j’ai baigné dedans quand j’étais enfant. Je venais tous les samedis dans son entreprise, j’y ai travaillé tous les étés à partir de mes 16 ans ! Je crois qu’en un sens cela a toujours été une volonté de copier le modèle parental. Tout a vraiment commencé pour moi en école d’ingénieur. En 5 années d’études en chimie, j’ai réalisé que je n’étais pas fait pour une entreprise classique, avec beaucoup d’échelons hiérarchiques. Je voulais mettre ma patte, mes valeurs sur un projet. Je ne sentais pas cette liberté là en entreprise et cela a mûri pendant des années jusqu’à la fin de l’école d’ingénieur. À 25 ans, je me suis lancé. À cet âge-là, on n’a rien à perdre à part un peu d’argent que je n’avais pas d’ailleurs mais que j’ai emprunté ! Au démarrage pour un entrepreneur, il y a la force d’abnégation qui est très forte. Elle permet de se lancer sans trop se soucier de ce qu’il y a autour et du confort qui pourrait être trouvé dans un emploi plus classique.
 
Quelles sont tes missions à Manufactory Sans souci ?
La première mission c’est l’accompagnement de porteurs de projet. On peut penser qu’on accompagne des start-up au sens large, mais notre mission à l’Incubateur de l’Université c’est d’accompagner les entrepreneurs et de les faire monter en compétences, à la fois humainement et en compétences purement entrepreneuriales. Concrètement, on propose de l’accompagnement individuel et collectif et la mise en place d’ateliers avec des experts métiers sur tout ce qui compose une entreprise (comptabilité, finances, ressources humaines, marketing, commercial…). Il y a aussi la gestion du lieu au quotidien, pour offrir une belle image aux partenaires qui viennent nous rencontrer. C’est important pour moi de faire rayonner l’entrepreneuriat pour l’Université Lyon 3 via des partenaires plus institutionnels. Pour finir, il y a une petite partie sur la vie inter-incubateurs et le Centre d’Entrepreneuriat. Je suis en lien avec les autres incubateurs de Lyon 1, Lyon 2 et Saint-Etienne, on partage les bonnes pratiques et notre réseau.
 
Comment conçois-tu l’accompagnement ?
Pour moi il y a deux missions. La première est d’accompagner des hommes et des femmes au quotidien, les aider à s’ouvrir à une nouvelle voie, les faire grandir, les rendre matures sur leur projet et dans leur vie de tous les jours. L’humain est ce qui fait la force de Manufactory.
On forme les personnes à être des entrepreneurs et le cas échéant, si leur start-up échoue, des intrapreneurs.
C’est couplé à la deuxième mission qui est de les aider à réfléchir à la viabilité économique de leur projet. On les aide d’abord à se verser un salaire et à se créer leur emploi, s’ils en créent d’autres par la suite c’est encore mieux !
 
Quelle est ta vision d’un incubateur universitaire ?
La notion de service public, avec un accompagnement gratuit est très importante. Dans cet esprit, nous n’avons pas d’intérêt économique à ce qu’une start-up réussisse ou non. On ne gagne pas plus d’argent en accompagnant ces jeunes, c’est un accompagnement totalement désintéressé. C’est un peu la différence avec d’autres incubateurs qui ont besoin que les entreprises payent l’accompagnement et un loyer. On peut se permettre d’être très vrais, directs dans l’accompagnement, avec une franchise que toutes les structures ne peuvent peut-être pas se permettre. Quand on enlève la notion marchande de l’accompagnement cela fait tomber la distance entre l’accompagné et l’accompagnateur.


Propos recueillis par Anne Clausse, Service de la communication