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Portrait d'un diplômé VAE - Steve Saez

Publié le 7 février 2023 Mis à jour le 9 février 2023
Steve Saez
Après avoir travaillé 15 ans au sein de La Poste dans le secteur de l’assurance, puis créé son entreprise, Steve Saez a passé une Validation des Acquis par l’Expérience (VAE) en juin 2021 pour obtenir un Master en Droit des assurances. Il en a tiré une légitimité renforcée auprès de ses différents interlocuteurs. Rencontre.
 
Pouvez-vous nous raconter votre parcours  ?
J’ai 46 ans et ai débuté mon parcours par un BTS dans le domaine des assurances. Au lieu de travailler dans une compagnie d’assurances ou une agence, j’ai eu une première expérience avec le groupe La Poste pour assurer la flotte des véhicules, les bâtiments et la responsabilité des agents. C’est arrivé un peu par hasard dans le contexte de la tempête de 1999, à un moment où ils recherchaient du renfort pour gérer les dommages sur les bâtiments. De fil en aiguille, j’ai fait toute ma carrière à La Poste. À un moment donné, j’en ai eu assez de suivre toujours les mêmes process et, il y a 7 ans, j’ai fondé mon entreprise. Ainsi est née Les affranchis, devenue par la suite Réflexe Accident, une entreprise spécialisée dans la gestion de sinistres pour le compte des victimes, particuliers et professionnels, en toute indépendance des sociétés d’assurance.


Pourquoi avez-vous entrepris une démarche de VAE ?

À l’époque, poursuivre des études supérieures, ce n’était pas à ma portée au niveau financier, même si j’avais envie de continuer. Au cours de mon évolution professionnelle au sein de La Poste, j’ai été limité car les postes de cadres supérieurs étaient souvent réservés à ceux qui avaient des diplômes plus élevés. Par la suite, dans ma fonction de directeur, j’ai voulu renforcer ma crédibilité vis-à-vis de ma clientèle et de mes interlocuteurs que sont les assureurs. J’avais accumulé beaucoup de connaissances en plus du BTS, notamment avec mes fonctions de direction et j’étais en état, à ce moment-là, de passer un diplôme de niveau supérieur.


Par où faut-il commencer ?
Je m’étais déjà renseigné il y a quelques années mais je n’avais pas trouvé de formation qui me correspondait. Plus récemment, j’ai regardé les possibilités sur le site Mon Compte Formation et j’ai vu une formation avec l’Université Jean Moulin Lyon 3. J’avais accumulé assez d’heures sur mon compte pour que la formation soit totalement finançable (3 000€).
 

Qu’est ce qui a été le plus difficile ?
Le fait de cumuler mes fonctions de direction, mon travail au quotidien et le développement d’une entreprise avec la somme de révisions, d’entrainements, d’exercices divers et variés. J’ai passé quelques week-ends et beaucoup de soirées à regarder des ouvrages de droit, plutôt que la télévision ! Les moments les plus intenses étaient avant et après les oraux blancs. Par exemple, pour perfectionner mon CV juridique, j’ai dû le refaire 8 fois !
 

Vous aviez un contact au sein de l’Université pour vous accompagner dans cette VAE ?
Oui, pour moi c’était Mme Belinda Waltz-Teracol (Maître de conférence à la Faculté de Droit) qui m’a été d’un soutien précieux. À la première réunion, on nous a prévenus que ce serait très dur, mais elle m’a encouragé en m’expliquant qu’avec de la rigueur, et en suivant les conseils, j’avais une chance de l’obtenir. Ce soutien moral , déjà, c’était important, sans négliger tous ses conseils pour améliorer mon CV, ma présentation orale, la préparation aux exercices… Sans cet accompagnement, je ne pense pas que j’y serais arrivé par moi-même.

Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
La VAE m’a apporté une reconnaissance, le sentiment d’avoir accompli quelque chose qui me manquait au départ. Achever mon parcours diplômant, c’était quand même important pour moi car j’avais cette frustration depuis la fin de mon BTS. Cela m’a permis également de renforcer mes connaissances dans mon domaine, le droit des assurances. C’est précieux car je l’utilise au quotidien. Cela me permet aussi d’avoir un niveau de conversation plus élevé avec les assureurs, une reconnaissance dans le milieu et plus de légitimité avec certains interlocuteurs, comme les avocats.
 
Comment avez-vous vécu l’oral ?

Pour l’oral, je m’étais préparé surtout en visioconférence du fait des confinements. Le jour J, quand on se retrouve dans un amphithéâtre face au jury composé d’une dizaine de personnes, c’est autre chose. Le cadre est impressionnant, les conditions ne sont pas les mêmes. Il y a quelque chose de solennel dans tout ça, c’est un accomplissement de se retrouver devant des gens reconnus, à même de vous juger.
 

Pourquoi avez-vous choisi l'Université Jean Moulin pour votre VAE ?
La formation m’intéressait et habitant Clermont-Ferrand, géographiquement c’était assez pratique.
 

Un conseil à partager ?
Il faut se lancer en ayant conscience que c’est une année où il y aura beaucoup de travail à fournir. Il faut avoir une belle motivation pour espérer y arriver. Il ne faut pas y aller au hasard mais vraiment avoir cette envie, peut-être ce manque comme moi. Le jeu en vaut la chandelle, parce qu’il y a une grande satisfaction morale à obtenir ce diplôme.
 
Le diplôme a peut-être une valeur différente quand on reprend ses études ?
Oui, quand on est dans le parcours diplômant, on suit un cheminement, il y a une certaine logique. Quand on reprend ses études, il faut faire un effort particulier, il y a la vie professionnelle mais aussi la vie familiale. C’est un choix de vie à partager avec ses proches, sa famille, ses enfants. Il ne faut pas négliger ces aspects. Il ne faut pas faire ça en dilettante sinon on ne va pas au bout du chemin !



Propos recueillis par Anne Clausse, Service de la communication.