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VIe colloque international TIC & territoire : Quels développements ? 6th Infocom tcS & territory : which way on DEVELOPPING?

Publié le 4 juillet 2007

Le colloque international "VIe colloque international TIC & Territoire : Quels développements ? 6th InfoCom tcS & territory: which way on DEVELOPPING? s'est tenu à l'Université Jean Moulin Lyon 3 les 14 & 15 juin 2007.

Après Saint-Raphaël en 2002 puis 2003, à Lille, de concert avec les Trois Universités en 2004, et île Rousse, en partenariat avec le Colloque sur les Systèmes d'Information élaborée en 2005, le Colloque « Tic & Territoire : Quels développements ? » est, au cours de l'année 2006, remonté vers le Nord et s'est arrêté, le temps de sa cinquième édition, en Franche Comté les 9 & 10 juin à Besançon, Capitale du temps, de son étalonnage et de sa mesure. L'année 2006 a connu la tenue de la 1e Conférence Internationale de l'Intelligence Territoriale en Roumanie à Alba Iulia.

En 2007, ce colloque a reçu le label international et a rejoint Lyon, Capitale des Gaules avant d'être la capitale régionale que nous connaissons aujourd'hui.

Le laboratoire I3m (Information, Milieu, Média, Médiation http://i3m-univ-tln.fr ) en Sciences de l'Information & de la Communication, EA 3820 de l'Université du Sud Toulon Var et de l'Université de Nice Sophia-Antipolis, & Le laboratoire ERSICOM Sciences et technologies de l'information et de la communication http://www.univ-lyon3.fr/ersicom, Avec le concours de l'UMR ThéMA-MTI http://mti.univ-fcomte.fr , UMR 6049 CNRS UFR SLHS de l'Université de Franche-Comté, ont co-organisé l'édition 2007 de ce colloque.

Le CLUSIR Rhône Alpes,Yannick Bouchet,  http://www.clusir-rha.fr ainsi que Espace Numérique Entreprise, Lionel Poinsot, http://www.ene.fr/ ont permis l'organisation de ce colloque en y apportant leur concours et soutien.

En synthèse du 5e Colloque Tic & Territoire qui s'est tenu à Besançon, nous écrivions, « l'intelligence territoriale repose sur une démarche d'intelligence collective fondée sur une approche citoyenne de la valorisation territoriale. Et sur l'aptitude des acteurs à co-écrire le scénario de leur futur. Enfin, « la vision statique du territoire a vécu et le brouillage des territoires et des références spatiales qui en résulte pose problème à tout acteur local dans la mesure où il fonctionnait sur la délimitation territoriale de ses compétences ». La difficulté qui résulte de l'enchevêtrement de l'espace physique et virtuel requiert l'appropriation d'une grande quantité d'information stratégique (Masselot, 2004), (Herbaux, 2006).

Mais, selon les contributeurs à cette Rencontre, les mutations culturelles liées au développement des TIC, les nouvelles formes d'affrontement indirect résultant de cette évolution technologique sont encore mal identifiées par les acteurs du territoire (Bouchet, 2006) . En exemple, la captation de l'installation d'une entreprise et des taxes locales associées avaient trouvé une solution prompte dans les contrats d'agglomération et de communautés de commune qui en mutualisaient les recettes (Herbaux, Bertacchini 2006) ; ce faisant elle en limitait de fait un processus d'apprentissage dans la conquête de ressources. La concurrence épuise l'originalité des projets et leur essoufflement ne résidera pas dans un aspect uniquement technique (Dumas, Herbaux, 2004 ). Le territoire doit évoluer dans sa culture et accéder à une véritable mutualisation de l'information au sein d'un processus d'intelligence territoriale dont Yann Bertacchini (2004) propose la définition suivante : « On peut considérer l'intelligence territoriale comme un processus informationnel et anthropologique, régulier et continu, initié par des acteurs locaux physiquement présents et/ou distants qui s'approprient les ressources d'un espace en mobilisant puis en transformant l'énergie du système territorial en capacité de projet [...] L'objectif de cette démarche, est de veiller, au sens propre comme au sens figuré, à doter l'échelon territorial à développer de ce que nous avons nommé le capital formel territorial ».

L'Intelligence Territoriale est désormais un champ reconnu en 2005 par les Sciences de l'Information et de la Communication, et encore en cours de constitution. L'Intelligence Territoriale fait explicitement référence à la théorie de la compétence des acteurs (Giddens) proposée par la théorie de la structuration. L'Intelligence Territoriale révèle les intentions -ou leur absence- des acteurs locaux, s'incrémente via une démarche Bottom up' Il y a donc eu pratique d'Intelligence Territoriale lorsque le projet de développement est formulé (il s'agit du niveau d'identité).

Ainsi, de ces comportements d'échanges d'informations dépendra la réussite des organisations locales, comme l'indiquent Nicolas Curien et Pierre-Alain Muet (2004, p. 65) : « Pour faire face aux grands enjeux de la société de l'information (...) les villes et les pouvoirs locaux ont un rôle important à jouer, aux cotés des gouvernements. Qu'il s'agisse de l'accès universel à la société de l'information, de l'éducation, de la culture, ou du développement démocratique, les municipalités et les collectivités locales sont en effet souvent en première ligne dans la mise en œuvre des politiques ». Mais, « si les agents de l'information alimentent et exploitent la mémoire numérique un des principaux problème des communautés de chercheurs est de disposer d'outils logico-symboliques leur permettant d'extraire le maximum d'information de la mémoire.» (Lévy, 2006). Dans cette même veine, c'est-à-dire la participation du Chercheur à la constitution de la mémoire numérique, Bois (2005),  illustre les propos précédents en décrivant ce qu'il désigne par Recherche Hypermoderne et entrelaçements « Nous avons travaillé sur une partie des nouvelles réalités de l'hypermodernité : "université en ligne", "création de greniers de savoirs ouverts", "visibilité des documents porteurs de savoirs via Google", "projet d'encyclopédie libre Wikipédia, "travail collaboratif en ligne" ».

A la suite des propos de Pierre Lévy, Christian Bois, nous préciserons que notre conception de l'intelligence territoriale met l'accent sur la solidarité de destin en réponse à l'accroissement de la complexité comme l'évoque la proposition de Morin (2005), p. 124 : la solidarité vécue est la seule chose qui permette l'accroissement de la complexité  et d'autre part, compte tenu de l'inscription de nos travaux en Sciences de l'Information et de la Communication, sur l'enjeu associé à ce champ, à savoir que la communauté des enseignants chercheurs en Sic est invitée à adopter une attitude résolument pro active dans les mutations en cours en s'emparant des opportunités offertes par les pôles de compétitivité tout en ayant présent à l'esprit le défi que souligne Mucchielli, (2004)  p. 146 « Les années à venir nous diront si les sciences de l'information & de la communication parviendront à se fortifier dans leur interdisciplinarité. ». Nous rejoignons la proposition de B.Latour Il faut organiser le tâtonnement.', défenseur du relativisme et promoteur de la sociologie de l'acteur-réseau formulé dans Changer de société, refaire de la sociologie' (La Découverte, 2006). De la sorte, nous ne partageons pas les commentaires relatifs aux SHS qui les décrivent dans un état de grande misère'.

Ce colloque a été animé par des réflexions théoriques et des retours d'expérience (Praxis).

Yann Bertacchini, Maître de Conférences HDR Information et Communication Université du Sud Toulon Var.