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Urbanisme et urbanisation en Numidie Militaire

Publié le 19 juin 2008 Mis à jour le 9 juillet 2008

Le Colloque "Urbanisme et urbanisation en Numidie Militaire" s'est tenu les 7 et 8 mars 2008.

Ce colloque sur la Numidie militaire des 7 et 8 mars 2008 a permis de faire le point sur les connaissances les plus récentes sur le sujet et les débats ont été particulièrement nombreux et intéressants.   On s'est interrogé sur les limites de cette "Numidie militaire". Cette expression a été employée pour désigner une province qui n'a eu qu'une existence assez brève entre Dioclétien et Constantin. Cette appellation ne correspondait à aucune entité administrative sous le Haut-Empire. Pour le reste de la période impériale, les historiens l'utilisent pour désigner une région caractérisée par une présence militaire dense, le quartier général de la IIIe légion Auguste se trouvant à Lambèse pendant plus de trois siècles. On peut la limiter approximativement en fonction des empreintes plus ou moins profondes, laissées par l'armée et ses soldats.
La Numidie occupe une place à part en Afrique romaine. Elle était moins urbanisée que la Zeugitane, mais plus que la Maurétanie. Par ailleurs, il s'agissait d'une région militaire où beaucoup d'agglomérations étaient filles des camps, ou au moins liées à ceux-ci : El-Kantara, Gemellae, Lambaesis, Diana Veteranorum, etc. Une étude de l'urbanisation de la province s'est avérée fort utile avec les liens entre naissance et développement des cités avec l'armée, les soldats et les vétérans ? Lambèse est un cas exemplaire : quartier général de la légion, son rôle fut fondamental. Mais les exemples de Timgad, Thibilis ou Verecunda ont montré l'importance de l'élément militaire dans ces cités. Les statuts municipaux ont été revus avec la présentation de nouveaux documents ou leur réinterprétation, sur les curies en Numidie méridionale. L'impact de la légion sur les cités s'est notamment traduit par les amphithéâtres militaires liés aux légionnaires. Enfin, la religion africaine restait dominée par Saturne, le grand dieu africain. Il s'agit d'un sujet important, mais moins étudié depuis quelques années et que nous avons tenté de cerner mais à l'issue de ce colloque, où le temps a souvent manqué, de nombreuses questions restent à développer tant sur le rôle de la IIIe Légion Auguste que sur les statuts municipaux grâce à l'apport de l'épigraphie.
    Agnès GROSLAMBERT
    Maître de Conférence à l'Université Jean Moulin Lyon 3
    Membres du CEROR