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TOULIEUX Fabrice

Le droit au respect de la vie familiale des étrangers et l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme

Publié le 7 janvier 2009

Thèse en "Droit international privé", soutenue le 15 décembre 2008.

Dans sa version initiale, la Convention européenne des droits de l'homme ne garantit aux étrangers ni un droit d'entrée et de séjour sur le territoire des États parties ni une protection contre une mesure d'éloignement. Toutefois, parce que les décisions adoptées en matière de police des étrangers sont susceptibles de porter atteinte au droit au respect de la vie familiale garanti par l'article 8 de la Convention européenne, il est admis, tant par la jurisprudence européenne que française, que le contentieux de la police des étrangers entre dans le champ d'application de cet article. La mise en jeu de cette protection indirecte suppose que l'étranger démontre que la mesure litigieuse prise par les autorités publiques constitue une ingérence dans sa vie familiale. Les atteintes portées au droit au respect de la vie familiale ne sont admises que si, prévues par la loi et poursuivant l'un des buts légitimes visés au paragraphe 2 de l'article 8, elles sont nécessaires dans une société démocratique. À défaut, les autorités publiques doivent réparer l'atteinte disproportionnée en adoptant la mesure la plus adéquate permettant la réalisation ou le maintien de l'unité familiale sur le territoire français. Indépendamment des dispositions de droit interne, aux termes desquels les étrangers bénéficient d'un droit d'entrée et de séjour en France ou jouissent d'une protection contre une mesure d'éloignement, les intéressés peuvent obtenir la reconnaissance de tels droits sur le fondement de l'article 8 de la Convention européenne. Afin d'assurer le respect de sa vie familiale, l'étranger peut donc indifféremment se prévaloir du droit interne ou du droit européen des droits de l'homme. Mots-clés : Vie familiale, étrangers, protection par ricochet, unité familiale, obligation négative - obligation positive, regroupement familial, liberté de circulation, contrôle de proportionnalité, droit d'entrée et de séjour, éloignement, Convention européenne des droits de l'homme. Directeur de thèse : Hugues FULCHIRON Membres du Jury : Hugues FULCHIRON, Université Jean Moulin Lyon 3 Aline GOUTTENOIRE, Université Bordeaux IV Michel LEVINET, Université Montpellier I Pierre MURAT, Université Grenoble 2 Cyril NOURISSAT, Université Jean Moulin Lyon 3 Mention : Très honorable avec félicitations Équipe d'accueil : Équipe de droit privé - Centre de droit de la famille