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TISSERAND Lucie

Figures de l'esthétique iki dans la littérature populaire japonaise (gesaku) des XVIIIe et XIXe siècles - à travers les écrits de Tamenaga Shunsui (1790-1844) et Tôri Sanjin (1790- 1858) .

Publié le 5 mai 2022 Mis à jour le 5 mai 2022

Thèse en études de l'Asie et ses Diasporas, soutenue le 13 décembre 2021

Cette thèse a pour objectif de proposer de nouvelles pistes de lecture du sens esthétique iki, terme utilisé dans la littérature populaire (gesaku) de la fin de l’époque Edo (1603-1868), et de rendre compte de la richesse des représentations qui en sont faites. Kuki Shûzô 九鬼周造 (1888-1941) définit l’iki en 1930 dans un ouvrage intitulé Iki no kôzô 「いき」の構造 (La Structure de l’iki) comme un concept formé de trois aspects : la coquetterie, le courage et la résignation. Dans la continuité de cette étude l’iki a souvent été analysé d’un point de vue philosophique. Pourtant, une approche basée sur les textes des XVIIIe et XIXe siècles permet de mettre à jour de nouvelles représentations de cette notion. Une première partie s’intéresse aux représentations de l’iki d’un point de vue chronologique, à sa filiation avec les consciences esthétiques du sui et du tsû, et examine les liens qui existent entre l’évolution littéraire et sociale de la période et l’émergence des différents sens esthétiques. Une seconde partie analyse les représentations de l’iki faites par l’auteur phare du genre ninjôbon (récits sentimentaux) : Tamenaga Shunsui 為永春水 (1790-1843). Dans son récit Shunshoku umegoyomi 春色梅児誉美 (1832), Shunsui lie l’iki au monde du divertissement, et plus particulièrement aux femmes de Fukagawa. Enfin, une troisième partie est consacrée aux images de l’iki dans un récit de Tôri Sanjin 東里山人 (1790-1858) : Tokaku ukiyo ha kokoro iki とかくうき世は元陽意記 (1814), un écrit moraliste dans lequel le concept est lié avant tout à l’univers familial.

Mots-clés : iki, littérature, Japon, gesaku, esthétique, Tamenaga Shunsui, Tôri Sanjin

The present dissertation aims to offer new ways of interpreting the aesthetic sense of iki, a word used in popular literature (gesaku) of the late Edo period (1603-1868), and to appreciate the abundance of representations that are made of it. Kuki Shûzô 九鬼周造 (1888-1941) defined iki in 1930 in his work Iki no kôzô 「いき」の構造 (The Structure of "Iki") as a concept made up of three aspects: coquetry, pride, and resignation. In the wake og this study, iki has often been analyzed from a philosophical point of view. However, an approach based on texts from the 18th and 19th centuries provides new representations of this notion. A first chapter explore the representations of iki from a chronological point of view, its connection with the aesthetic consciousnesses of the sui and tsû, and examine the links between the literary and social evolution of the period and the emergence of an aesthetic sense. A second chapter analyze the representations of iki made by the leading author of the ninjôbon genre (sentimental stories), Tamenaga Shunsui 為永春水 (1790-1843). In his work Shunshoku umegoyomi 春色梅児誉美 (1832), Shunsui links iki to red light districts and more specifically to the women from Fukagawa. Finally, a third chapter is dedicated to the representations of iki in the work of Tôri Sanjin 東里山人 (1790-1858) : Tokaku ukiyo ha kokoro iki とかくうき世は元陽意記 (1814), a moralistic tale in which iki is first and foremost linked to the family sphere.

Keywords : iki, literature, Japan, gesaku, aesthetic, Tamenaga Shunsui, Tôri Sanjin

Directeur(trice) de thèse : Jean Pierre GIRAUD

Membres du jury :
- Mr GIRAUD Jean-Pierre, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
- Mr LACHAUD François, Rapporteur, Directeur d’études , Assimilé par décret au PU, École Française d’extrême Orient,
- Mme SIMON-OIKAWA Marianne, Rapporteure, Maître de conférences habilitée à diriger des recherches, Université de Tôkyô, Japon,
- Mme DODANE Claire, Professeure des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
- Mme ALLIOUX Brigitte, historienne de l’art, Traductrice littéraire japonais-français, Toulouse.

Président(e) du jury : Claire DODANE