• Recherche,

Synthèse des débats du Festival du management socio-économique des 23 et 24 octobre 2008

Publié le 5 mars 2009 Mis à jour le 10 mars 2009

Cette 21ème édition du colloque annuel de l’ISEOR a été l’occasion de faire intervenir des entreprises, des organisations, des experts économiques, des intervenants-chercheurs, sur les pratiques du management socio-économique et célébrer les 33 ans de l’Institut.

Ce grand festival, comptant 126 interventions sur 3 jours (416 participants), s'est déroulé en deux étapes. La première consacrée à 46 témoignages d'entreprises et organisations nationales et internationales sur les résultats de la méthode créée et développée par l'ISEOR, les évolutions économiques et concurrentielles, ainsi que les analyses de 35 scientifiques, représentants universitaires et la seconde rassemblant, pour l'occasion, le réseau international des docteurs formés au sein de l'ISEOR (45 intervenants présents sur 107 docteurs en gestion). Présidents d'universités, grandes institutions (BIT, CNRS, ANACT), grandes organisations publiques, Petites et moyennes entreprises ont pu apporter des réflexions sur des thèmes variés : Témoignages sur l'articulation gouvernance/management, la responsabilité et qualité de l'animation des équipes, le renouvellement du produit syndical, le développement du potentiel humain et des normes sociales, le développement territorial et du tissu industriel, la réduction de la résistance au changement, l'exportation de la recherche française, la coopération avec de grandes institutions (BIT, CNRS, ANACT), les innovations dans le secteur public et la qualité du service. Quelques appréciations pour une méthode unique et originale Ainsi, sur le diagnostic de la méthode lancée il y a 35 ans par Henri Savall, Directeur de l'ISEOR, Yvon Pesqueux, président de l'ISFAM, et Pierre-Louis Dubois, Administrateur Délégué de la FNEGE ont souligné que son rayonnement international n'est pas chose fréquente sur ce créneau pour une initiative française, ainsi que l'implantation à la fois dans les entreprises et dans les universités est unique. Jean-Paul Auray, Directeur de recherche au CNRS remarquant quant à lui que la performance en modélisation est elle aussi assez rare en sciences sociales. Jérôme Rive, nouveau Directeur de l'IAE de Lyon, a rappelé en ouverture, l'ampleur exceptionnelle de ce festival et « reste impressionné par le travail conséquent et l'évolution de l'ISEOR depuis 33 ans d'existence ». Il précise que le réseau des 107 docteurs de l'ISEOR est imposant dans le milieu universitaire. Pascal Pasquier, nouveau Dirigeant du groupe Brioche Pasquier a mis l'accent sur la réussite du management socio-économique que l'entreprise pratique depuis 25 ans en s'appuyant sur la responsabilité accrue des personnes de l'entreprise, une meilleure proximité des directeurs et des salariés, l'augmentation (+3% en 2008) de l'investissement en formation réparti sur toutes les couches de l'entreprise, l'équilibre entre fonctionnels et opérationnels. « Quant à eux, les outils de management proposés par cette méthode apportent une visibilité stratégique plus importante auprès des responsables et une meilleure approche sur les objectifs auprès des salariés, notamment le CAP (Contrat d'Amélioration Pasquier) qui se négocie tous les 6 mois, une durée intéressante pour l'équilibre de chacun ». Christophe Pourcenoux, Directeur des Ressources Humaines de la Générale de Protection, a pour sa part rappelé que l'intervention de l'ISEOR avait joué un rôle essentiel dans le redressement de l'entreprise, alors au bord du gouffre. En ce qui le concerne, Michel Foucart, administrateur-délégué de Technord (Belgique), où l'ISEOR intervient depuis 14 ans, reconnaissait simplement que, "sans ce type de management, nous serions complètement perdus et j'ai vu un socle solide dans la méthode de l'ISEOR, qui permet à l'entreprise une adaptation à l'environnement et la prise en compte du personnel. Une véritable motivation pour tous. Je souhaite contribuer à voir Henri Savall obtenir le Prix Nobel des sciences de gestion ». François Eyraud, Directeur exécutif du BIT (Bureau International du travail) a souligné la dimension sociale et humaine de la méthode, étant une approche qualitative et durable qui pourrait être expérimentée auprès des ONG. Jean-Baptiste Obeniche, Directeur Général de l'ANACT (Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail) a rappelé que l'organisation du travail pèse sur les conditions et la qualité du travail. Par conséquent il semble important de trouver des solutions en amont, entre autres dans le management socio-économique. Maurice Bernadet, Ancien Président de l'Université Lumière Lyon 2, et Roger Delay-Termoz, Directeur Général Adjoint Honoraire de l'EM Lyon, ont tenu à rappeler la singularité, la solidité de réflexion méthodologique et des outils spécifiques innovants de cette méthode, mais aussi la compréhension anticipatrice de la méthode dans les nouvelles orientations des entreprises. Eric Marmus, du Groupe Tessenderlo implanté en Belgique et à Lille avait connu en 2006 un climat social tendu, de l'inquiétude au sein des salariés, et a pu mesurer le potentiel mal employé, grâce à l'apport de méthode et d'outils de l'ISEOR. Outre Atlantique, Le COMPITE (vaste réseau de consultants en organisation et management sur tout le Mexique), a voulu témoigné de l'efficacité à la fois sur l'organisation interne, sur l'appui méthodologique auprès des entreprises dans leur gouvernance mais également sur un aspect spécifique de l'ISEOR : la responsabilité sociale des entreprises. Toujours au Mexique, dans le secteur touristique, le dirigeant d'un Hôtel a tenu à remercier l'ISEOR qui a permis l'augmentation de la production, la satisfaction du client, la valeur intellectuelle du travail, la polyvalence des salariés, ce qui a conduit à internaliser des activités qui étaient sous traitées jusqu'alors. Henri Savall insiste sur le fait qu'il faut un certain temps d'apprentissage pour permettre à la méthode de s'implanter car toutes les équipes doivent être associées au projet de développement et qu'il est nécessaire d'écouter le rythme et les contraintes de l'entreprise afin d'accompagner l'ensemble des personnels vers un fonctionnement plus efficace, efficient et durable de l'entreprise.