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SARR Mamadou Adama

Evolution récente du climat et de la végétation du Sénégal (cas du bassin versant du Ferlo)

Publié le 15 décembre 2009 Mis à jour le 4 mai 2010

Thèse en Sciences Sociales, Géographie-aménagement en cotutelle avec l'Université de DAKAR (Sénégal) Soutenue le 4 décembre 2009

Comprendre l'évolution et la variabilité récentes du climat dans les régions arides et semi-arides est une nécessité pour anticiper ce que pourraient en être les conséquences sur les milieux et sur les sociétés de ces régions, et ainsi définir des stratégies politiques d'adaptation durables. Pour répondre à cet objectif, nous avons articulé notre travail de recherche en 3 parties. La première partie présente le cadre géographique par une description détaillée du milieu physique et des différents systèmes d'occupation du sol. Cette description met en évidence un écosystème fragile, sous forte pression due aux activités qui s'y pratiquent très sensibles aux évolutions et variabilités climatiques et notamment à celles des précipitations. Elle résume également le cadre climatique moyen en mettant l'accent sur les mécanismes généraux de la circulation générale de l'Afrique de l'Ouest dont fait partie la zone d'étude. L'analyse rappelle les conditions dynamiques moyennes globales du domaine climatique tropical qui, en relation avec les facteurs régionaux et locaux, déterminent les composantes moyennes du temps dans le domaine d'étude et ses marges. La deuxième partie s'intéresse à l'analyse de la variabilité spatio-temporelle du climat durant la période 1951-2005 en mettant l'accent plus sur la pluviométrie que sur les autres paramètres climatiques (la température, l'évaporation, l'humidité relative et l'insolation). Elle souligne d'abord les contraintes physiques et méthodologiques qui s'imposent à l'analyse statistique des paramètres et justifie aussi les modèles retenus pour l'exploitation des données. L'analyse des résultats de la pluviométrie montre une forte variabilité, mais également une quasi stationnarité de la fin des années 1970 jusqu'au milieu des années 1980, et depuis une hausse des volumes annuels précipités dans l'ensemble du domaine d'étude. Comparée à l'évolution d'autres paramètres climatiques (insolation, températures, évaporation et humidité relative), le milieu des années 1980 et le début des années 1990 apparaît comme une période de «rupture» de tendance justifiant l'interrogation sur la persistance ou non de la tendance sèche du climat sahélien dans sa globalité. La troisième partie s'ouvre par l'analyse de l'évolution de la production végétale à pas de temps différents sur la base d'une série d'images de synthèse NDVI (Normalized Differential Vegetation Index) de NOAA-AVHRR sur la période 1981-2005. L'évaluation de l'évolution interannuelle et intra-annuelle de la production végétale en relation avec les précipitations dans le domaine d'étude montre dans l'ensemble une assez forte corrélation. En revanche, les actions anthropiques, dans le cadre d'exécution de politiques d'aménagements, perturbent cette étroite relation. Cette situation est mise en évidence par les résultats obtenus dans l'analyse de la cartographie des changements de l'occupation du sol entre les années 1990 et 2002. L'étude, fondée sur le traitement des images TM (Thematic Mapper) et ETM+ (Enhanced Thematic Mapper Plus) de Landsat en appui des relevés de terrains, confirme l'action de l'homme dans l'avancée de la savane arbustive à arborée. Après en avoir défini les caractéristiques, l'outil de suivi de la végétation du capteur SEVIRI du satellite MSG est proposé. La validation de ce nouveau produit est faite sur la base d'une étude comparative avec ceux de SPOT-VEGETATION et NOAAAVHRR, fréquemment utilisés dans le monde scientifique. Après un rappel des résultats essentiels de la recherche, la conclusion générale insiste sur la recherche de solutions aux problèmes d'eau nécessaire pour une agriculture performante et pour une mobilité réduite de l'activité pastorale. Ceci passe par la multiplication d'études sur la variabilité climatique, surtout à l'échelle locale. La conclusion générale montre également la nécessité d'une approche multicapteurs pour le suivi de la végétation. Enfin, pour apporter plus de précisions à la compréhension de la thèse, il est porté en annexes des éléments de caractéristiques des satellites ainsi que des capteurs utilisés et une étude de validation croisée sur les techniques d'interpolation spatiale. Mots-clés : Evolution, climat, végétation, Sénégal, Ferlo, rupture, amélioration des conditions climatiques et végétales Directeur de thèse : Jacques COMBY Membres du jury : Jean-Pierre VIGNEAU, Professeur, Université de Paris X Nanterre Paul NDIAYE, Professeur, Université Cheikh Anta Diop (UCAD) Dakar (Sénégal) Leca DEBIAGGI, Maître de Conférences, Université Jean Moulin Lyon 3 Bernard LACAZE, Ingénieur de Recherche, CNRS UMR 8586 Prodig &UMR 7533 Ladyss Michel MIETTON, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3 Mamadou SALL,  Professeur, Université Cheikh Anta Diop (UCAD) Dakar (Sénégal) Jacques COMBY, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3 Mention : Très Honorable Equipe d'accueil : Environnement ville société