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Portrait d'entrepreneure : Morgane Guillas, Graines urbaines

Publié le 20 octobre 2022 Mis à jour le 20 octobre 2022
Morgane Guillas

Morgane Guillas a 29 ans. Après un double diplôme à l’Insa Lyon et 3 ans dans le domaine du conseil en financement de la recherche, elle s’est reconvertie et a monté son projet. Accompagnée en 2020 et 2021 dans les programmes #Start et #Up de l’incubateur Manufactory Sans Souci, elle a fondé Graines urbaines, une association qui cherche à reconnecter les urbains avec la nature.

 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Suite à mon diplôme obtenu à l’INSA Lyon, je me suis orientée vers le conseil en financement à la recherche. Après 3 ans dans ce domaine, je me suis reconvertie et au cours de l’été 2019, je suis partie faire du maraichage. Ça s’est très bien passé, j’ai découvert un métier très manuel, passionnant. Un jour par semaine aussi, j’allais chez un apiculteur. Au même moment, on a cofondé l’association de la maison de l’agriculture urbaine de Lyon, pour promouvoir l‘activité auprès des différentes cibles. Finalement, en janvier 2020, j’ai intégré l’incubateur afin de développer mon projet.
 

Graines urbaines en quelques mots ?

Graines urbaines est une association créée il y a presque deux ans qui a pour mission de reconnecter les urbains et la nature, sans quitter la ville. On forme divers publics grâce à des ateliers sur le potager en ville. On a aussi ouvert notre premier jardin pédagogique et partagé à Vaulx-en-Velin.

Graines urbaines
 

Financièrement comment faites-vous ?

Le modèle économique de notre association est équilibré et diversifié entre des appels à projets gagnés, des subventions reçues, des adhésions et des prestations que nous menons. Depuis Octobre dernier, nous avons accueilli notre première salariée, Emmeline, en tant que référente des animations. Suite à sa formation à l’institut transition et ses expériences professionnelles et associatives précédentes, comme chez les scouts, elle a toute les clés pour aider au développement de notre association et je l’en remercie. De mon côté, je suis salariée uniquement depuis février. Précédemment, j’étais bénévole dans l’association pour accompagner son développement sereinement.
Pour être vraiment indépendants et résilients, on veut diversifier nos subventions et financeurs et on ne veut pas souscrire de prêts. Pour moi, c’est un engagement total de vie dans cette thématique et j’ai activé différents leviers : professionnels, engagements personnels, politiques...  L’entrepreneuriat social sous forme associatif en est un, tout comme le format militant et politique que je porte à Villeurbanne en tant qu’élue à la ville.
 

Comment se sent-on en tant qu’entrepreneure ?

C’est passionnant ! Généralement je m’ennuie vite et là j’ai plein de tâches à réaliser, toutes très diversifiées. Aussi, c’est une belle aventure, avec des rencontres exaltantes.  On travaille sur une grande amplitude horaire mais quand c’est une passion, ça ne compte pas pareil.

Morgane Guillas


Qu'est-ce qui vous anime, l’entrepreneuriat ou la cause ?

C’est plutôt la cause. Quand on est énormément motivée comme moi, j’ai l’impression qu’on peut trouver des moyens pour s’engager et faire changer les choses. En tout cas c’est ce à quoi je travaille ! Pendant mes études à l’INSA, il y avait une filière entreprendre à laquelle j’ai été recalée deux fois ! Donc il y avait un terreau fertile depuis longtemps mais pas reconnu ni conventionnel apparemment ! Cela faisait plus de 5 ans que j’y réfléchissais, ce n’était juste pas concret précédemment. Je suis une entrepreneure mais engagée donc socialement impactante, enfin c’est ce que j’espère !

Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle en tant qu’entrepreneure ?

Je travaille plus qu’avant, c’est certain mais je prends quand même des vacances et j’ai des week-ends. Je cumule mon mandat d’élue et mon travail à Graines Urbaines. Mes journées font plutôt une douzaine d’heures à la belle saison, en hiver c’est plus calme. Il y a une forte saisonnalité sur le jardin qui permet d’avoir des moments plus creux pour travailler sur des projets de fond.
 

Que vous a apporté l’incubation à Manufactory ?

Humainement cela m’a aidée d’être avec d’autres gens qui sont dans le même bateau que moi. En termes d’accompagnement, avoir un interlocuteur qui pose des bonnes questions, remet en cause des choses évidentes, cela amène un échange constructif. Le fait d’avoir suivi les deux programmes (le #Start et le #Up), m’a permis d’avoir des visions complémentaires sur le projet car j’ai changé d’accompagnateur référent. La mise en réseau avec d’autres entrepreneurs et l’insertion dans un écosystème dynamique sont aussi des atouts tout comme les formations.
 

Vous avez appris sur le tas tout ce qui touchait à l’entrepreneuriat ?

J’ai beaucoup lu, fait pas mal de recherches. Finalement, ma formation m’a appris à apprendre ! Il y a aussi le fait de s’entourer et pour ça l’incubateur a été important. De nombreux ateliers m’ont permis d’y voir plus clair sur différents sujets. Je suis accompagnée par l’association Anciela aussi qui a une pépinière. L’aspect social et environnemental de mon projet est très fort, tout comme sa dimension associative, ils m’aident à ne pas perdre ce cap de vue.

 

Un conseil pour quelqu’un qui hésite à se lancer ?

Si on a une idée, une passion et qu’on est motivé, il faut essayer ! On n’a pas suffisamment cette culture en France mais il n’y a pas d’échecs dans l’entrepreneuriat car on apprend beaucoup de choses. Si cela ne marche pas, on peut modifier son projet, faire quelque chose de radicalement différent, ou même retourner dans le salariat si c’est ce qui nous convient. L’important c’est d’avoir suffisamment d’énergie pour porter son projet. En cas de succès, cela donne un emploi mais aussi de la fierté. En cas d’échec, il y aussi de la fierté et surtout énormément d’enseignements. L’entrepreneuriat, c’est vraiment vivre une aventure dont on est le principal acteur !

 


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Propos recueillis en juillet 2021 par Anne Clausse, Service de la communication.