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OBONO OYONO Diane Aymard

Les logiques de la victimisation dans l’œuvre narrative de Guy de Maupassant

Publié le 19 décembre 2022 Mis à jour le 29 août 2023

Thèse en Langue et Littérature Françaises, soutenue le 5 juillet 2022

Les textes de Maupassant mettent en scène des types de personnages dont la marginalité, souvent perceptible en fait des victimes impuissantes d’une altérité qui les dépasse. Le bouc émissaire est le synonyme approximatif du souffre-douleur. Le regard que l’on porte à l’autre détermine notre conception du bouc émissaire. Qu’il devienne le souffre-douleur ou la bête noire, il n’est rien d’autre qu’une solution, une échappatoire et un déversoir capable de répondre à des difficultés sociétales dont l’injustice et la violence sont les derniers ressorts. Comment rendre compte d’un phénomène anthropologique dans le texte littéraire ? Sur quoi repose la victimisation des personnages maupassantiens ? Dans quelle mesure une lecture alliant anthropologie, sémiotique et ethnocritique peut-elle rendre pertinente une autre approche de l’œuvre de Maupassant ? Telles sont les réflexions que soulève notre approche du texte maupassantien.
Au sein de cette étude est mise en exergue l’utilité de la théorie mimétique dans les études littéraires notamment celle de dévoiler le mécanisme victimaire, l’existence des boucs émissaires et déceler par le texte littéraire, une certaine lecture de l’effet-idéologie. La victimisation sera ainsi lue comme un mécanisme qui obéit à une structure narrative donnée, par le biais de la nouvelle ou encore du conte victimaire. Notre corpus fait aussi appel à des types de personnages récurrents dont la marginalité participe d’une mise en lumière d’une forme de victimisation collective. Nous examinerons alors comment Maupassant, par ces types récurrents de notre corpus, nous donne à lire une société en pleine crise et donc propice à la résurgence sans cesse répétée du mécanisme victimaire.

Mots-clés : Maupassant, victimisation, mimétisme, nouvelle, stéréotypes, altérité, marginalité, rite, récit, ironie, caricature, satire, sémiotique, 19ème siècle.

Maupassant's texts feature characters types whose often perceptible marginality makes them powerless victims of an otherness that is beyond them. The scapegoat is a rough synonym for the whipping boy. The way we look at another person determines our conception of the scapegoat. Whether he becomes the scapegoat or the pet peeve, he is nothing more than a solution, an escape route and an outlet able to respond to societal difficulties, of which injustice and violence are the final strands. How can we report on an anthropological phenomenon in the literary text? What is the basis of the victimisation of Maupassian characters ? To what extent can a reading combining anthropology, semiotics and ethnocriticism make another approach to Maupassant's work relevant? These are the thinkings raised by our approach to the Maupassanian text.
This study highlights the usefulness of mimetic theory in literary studies, which, is to reveal the victimization mechanism, the existence of scapegoats and to detect, through the literary text, a certain reading of the ideological effect. Victimisation will thus be read as a mechanism that obeys a given narrative structure, by means of the short story or the victim tale. Our corpus also uses recurring characters types whose marginality is part of a highlighting of a form of collective victimisation. We will then examine how Maupassant, through these recurrent types in our corpus, gives us a reading of a society in the midst of a crisis and therefore conducive to the constantly repeated resurgence of the victim mechanism.

Keywords : Maupassant, victimization, mimicry, short story, stereotypes, otherness, marginality, rite, narrative, irony, caricature, satire, semiotics, 19th century

Directeur de thèse : Gilles BONNET

Membres du jury :
- M. BONNET Gilles, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
- Mme FOUGÈRE Marie-Ange, Rapporteure, Maître de conférence habilitée à diriger des recherches, Université de Bourgogne, Dijon,
- M. POYET Thierry, Rapporteur, Maître de conférence habilité à diriger des recherches, Université de Clermont-Ferrand,
- Mme SCARPA Marie, Professeure des Universités, Université de Lorraine, Nancy.

Présidente du jury : Marie SCARPA