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MEILLER Eric

Contribution à la théorie des servitudes

Publié le 3 juin 2009 Mis à jour le 29 juillet 2009

Thèse en "Droit privé" soutenue le 17 juin 2009.

La théorie classique présente la servitude comme un droit réel démembré de la propriété. La théorie concurrente analyse la servitude comme une obligation réelle entre propriétaires de fonds voisins. Or, la servitude ne correspond ni au modèle de la propriété, ni au modèle de l'obligation. Pour proposer une alternative, la thèse s'inspire de la tradition du droit romain et du droit médiéval, car leurs solutions ont été presque entièrement reprises par le droit positif. En conséquence, la servitude se comprend d'abord comme une situation objective. La servitude est à l'affectation ce que le mariage est au concubinage, c'est-à-dire une situation juridique par rapport à une situation de fait. La servitude est une charge ajoutée au fonds d'autrui afin d'en diminuer la liberté d'affectation, non un démembrement des attributs du propriétaire. Cela est particulièrement évident dans le cas de la servitude non aedificandi, qui interdit la construction sur le fonds servant, sans attribuer au fonds dominant la possibilité de construire dont le servant est privé. Toute diminution de la liberté d'affectation n'est pas pour autant une servitude. La servitude est un droit patrimonial. Passivement, elle cause une moins-value au fonds servant, à proportion de la charge subie. Activement, elle procure une plus-value au fonds dont elle est l'accessoire. Elle n'est pas une obligation entre propriétaires. Du côté passif, elle préjudicie à tous les exploitants du fonds servant, même à ceux qui n'ont pas de lien avec le propriétaire. Du côté actif, elle profite à tous les exploitants du fonds dominant, même si la servitude reste dans le patrimoine du seul propriétaire dominant.
Mots-clés : Servitude, affectation, droit réel, charge, obligation réelle, Voisinage, démembrement, situation juridique. Directeur de thèse : Frédéric ZENATI-CASTAING Membres du jury : Jean-Louis BERGEL, Professeur, Université Aix-Marseille 3 Christian ATIAS, Professeur, Université Aix-Marseille 3 Frédéric ZENATI-CASTAING, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3 Blandine MALLET-BRICOUT, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3 Jean-Louis HALPERIN, Professeur, Ecole Normale Supérieure de Paris Mention : Très honorable avec félicitations du jury Equipe d'accueil : Equipe de droit privé