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LIGOT Damien

Trans-musicalité « taike » : Distinction d’une nouvelle « taiwanité » au sein de l’underground local (1990-2010).»

Publié le 24 janvier 2012 Mis à jour le 24 janvier 2012

Thèse en Etude de l'Asie et ses diasporas soutenue le 16 janvier 2012

Dans les années 1990 et 2000, la scène musicale underground taiwanaise a vu naître successivement le Taik – ou Rock Taike 台客搖滾 taike yaogun – puis le Taiwan Traditional Rap, ou 台灣味唸歌 Taiwan wei niange. Ces courants « trans-musicaux » se rejoignent sur de nombreux points tels que la revendication de « traditions » populaires locales, accompagnée cependant d'une forte complaisance au métissage culturel, et par-dessus tout d'un besoin de se définir – de s'identifier – en dehors des clichés aliénants du bon-goût, dictés de manière hégémonique par la culture « dominante » centrée depuis la fin des années 1940 sur le modèle de la République de Chine. Appuyée par un travail de terrain réalisé entre 2005 et 2010 selon les principes de l'observation participante, et pensée à la lumière des cultural studies et d'ouvrages d'auteurs tels que Dick Hebdige et Stuart Hall, cette thèse propose une approche « sensible » d'une sous-culture particulière, tempérée d'autre part par une critique des théories développées par Pierre Bourdieu dans La Distinction, Critique sociale du jugement. Elle tente ainsi – au travers du prisme trans-musical – de définir la place occupée par la sous-culture locale « Taike » dans l'histoire globale d'autres sous-cultures comparables, et s'impose alors en contexte tel un trait d'union entre Taiwan et le reste du monde.

In the 1990's and 2000's, the underground music scene in Taiwan successively gave birth to the Taik – also called Taike Rock 台客搖滾 taike yaogun – then to Taiwan Traditional Rap 台灣味唸歌 Taiwan wei niange. These "trans-musical" currents are similar in many issues such as the claim to local folk traditions, accompanied however by accomodating a strong cultural mix and by a need to define – to identify – themselves outside the alienating good taste, so dictated since the late 1940's by the hegemonic "dominant" culture focused along the lines of the Republic of China. This thesis proposes a ''sensitive'' approach to a particular subculture, furthermore tempered by a critique of theories developed by Pierre Bourdieu in Distinction: A Social Critique of the Judgment of Taste. It has been backed up by field studies conducted between 2005 and 2010 according to the principles of the participant-observer and trends of thought enlightened by cultural studies and works of authors such as Dick Hebdige and Stuart Hall. It attempts also – through the prism of trans-musicality – to define the place of the local "Taike" subculture in the global history of other comparable subcultures, as an essentiel link between Taiwan and the rest of the world.

Mots clés : Taike, underground, sous-culture, « jeunesse », trans-musicalité, musiques « indépendantes », punk, hip-hop, goût et distinction, « bricolage » et DIY, identité, identification, mondialisation culturelle...

Key words : Taike, underground, subculture, « youth », trans-musicality, « indie » music, punk, hip-hop, taste and distinction, DIY & « bricolage », identity, identification, cultural globalization...

Directeur de thèse : Grégory LEE

Membres du jury
:
Monsieur Andréas STEEN, Maître de conférences HDR, Aarhus University – Danemark
Madame Stéphanie TSAI SHULING, Professeur, Tamkang University - Taiwan
Monsieur Florent VILLARD, Maître de conférences HDR, Université Jean Moulin Lyon 3
Monsieur Gregory LEE, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3

Président du jury : Stéphanie TSAI SHULING

Mention : Très honorable avec les félicitations du jury

Equipe d'accueil : IETT