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LECCIA Guy

Mythe et culture. Cristallisation, développements et transformations d'un "grand récit" : la théosophie blavatskienne et ses formes, en Europe, au tournant du XXème siècle, 1875-1914

Publié le 23 juillet 2009 Mis à jour le 4 mai 2010

Thèse en "Philosophie - Etude des systèmes" soutenue le 8 juillet 2009.

La Condition postmoderne (1979) de J-F. Lyotard fait de la substitution des grands récits aux mythes localisés, la caractéristique de la période moderne. Portés par le mouvement de l'histoire, animés par le projet d'émancipation, d'unité des savoirs et du progrès universellement répandu, les grands récits promettant plus dans l'enthousiasme de leurs débuts qu'ils n'arrivaient à tenir sous le heurt des événements, ont fini par décevoir. L'abandon de leurs perspectives a marqué l'entrée dans la société postmoderne. Né avec la fondation de la Société théosophique en 1875 et l'œuvre de H.P.Blavatsky, le grand récit théosophique a su d'abord se constituer par la mise en question de la science et de la religion. La conjugaison de la plupart des tendances de l'époque par lesquelles le grand récit s'est ramifié ne laissa bientôt plus de savoir qui échappât à son mode d'explication, à sa façon d'en disposer et d'en coordonner les diverses parties, qui ne soit enfin pris jusqu'à recevoir une fonction dans la cohérence d'ensemble. Outre H.P. Blavatsky, d'autres auteurs contribuèrent à cette tâche : Olcott, Sinnett, Schuré, Steiner, Besant, Leadbeater... En faisant connaître, tout autant les pensées de l'Orient qu'en remettant d'actualité celles de l'Occident méprisées par les sciences modernes, le grand récit théosophique mettait en évidence qu'un sens s'exerçait dans l'histoire du monde sous-tendu par l'existence d'autres univers dont la connaissance pouvait s'acquérir par une science de l'esprit. Le grand récit théosophique renouvelait ainsi le processus d'émancipation et faisait montre d'un universalisme de fait que la Société théosophique institutionnalisait dans ses statuts. Mots-clés : Grand récit, théosophie, mythe, histoire, émancipation, universalité, cohérence, orient. Directeur de thèse : Jean-Jacques WUNENBURGER Membres du jury : Françoise BONARDEL, Professeur, Université Paris 1 Sorbonne Christine MAILLARD, Professeur, Université de Strasbourg Jean-Jacques WUNENBURGER, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3 Bruno PINCHARD, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3 Mention : Très honorable avec félicitations du jury Equipe d'accueil : Institut de recherches philosophiques de Lyon