Le monde rural dans les pays émergents : développement territorial et mobilités individuelles (Brésil, Chine, Inde)

S'appuyant sur le Brésil,  la Chine et  l'Inde, le colloque s'est interrogé sur la place de l'agriculture dans le processus d'émergence économique et sur le devenir qui en résultait pour les populations rurales. Comment l'insertion des populations rurales dans les mécanismes du marché, condition pour qu'elles participent au processus de croissance et reçoivent leur part du processus de développement, se combine-t-elle avec les trajectoires individuelles ? Dans un contexte de forte pression démographique à la campagne, les mobilités vers la ville et l'emploi industriel sont une solution partielle : le cas de la Chine montre en tous les cas les conditions sociales difficiles dans lesquelles se réalise cet exode rural, même s'il peut être perçu positivement par les intéressés. Le Brésil donne à voir un autre cas de figure, à savoir les migrations vers les terres neuves, mais avec une interrogation concernant l'impact sur les milieux protégés et sur les personnes qui y sont déjà installées  : entre le respect des identités collectives entretenues par les modes d'existence traditionnels, la protection des équilibres environnementaux, la nécessaire promotion des populations autochtones, il n'est pas simple de définir un arbitrage satisfaisant au non moins nécessaire processus de développement. Mais, la migration n'est pas toujours une fatalité. Outre qu'il sert la promotion des femmes,  en Inde comme dans les campagnes pauvres du Brésil, le micro-crédit consolide les activités économiques les plus modestes, permet leur insertion dans le marché et peut déclencher un mécanisme d'accumulation. Tous ces phénomènes sont donc à inscrire dans la perspective du développement, en quoi ils rejoignent le processus d'émergence économique.