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La lumière à l'œuvre | Estelle MAGNIN

"Ombre et lumière"

Publié le 17 décembre 2020 Mis à jour le 17 décembre 2020

Atelier d'arts plastiques dirigé par Jean-Baptiste SAVOY | Décembre 2020


"La première chose qui m’est venue en tête pour le sujet d’ombre et lumière est le contraste des deux éléments, son caractère oxymorique. Le sujet étant large, j’ai réfléchi à ce qu’il pouvait représenter.

J’ai associé ce sujet à la situation actuelle: les étudiants passent beaucoup de temps chez eux avec les cours en distanciel. Pour mon cas, c’est souvent le soir que je peux sortir, et en cette période hivernale, il fait nuit tôt. Ce qui guide mes balades sont les lumières de la ville, et je peux observer les lumières chaudes des foyers dans les grands immeubles. Elles sont comme des étoiles. Certaines façades se fondent avec l’obscurité de la nuit, ce qui renforce cet effet.

Je trouve également qu’il n’y a rien de plus beau qu’un jour qui se lève ou se couche car finalement, tout est là : c’est ce qui rythme nos vies en les découpant en journées. On peut aussi voir le jour comme une métaphore de la vie, avec la naissance fraîche du matin, un milieu de journée éclatant où l’activité est à son apogée, et l’après-midi, où les ombres s’étirent pour ne laisser que la nuit, et les étoiles, qui apparaissent très loin. J’ai souhaité associer ces moments échappatoires, loin de la routine, avec le sujet d’arts plastiques proposé.

Après différentes idées, j’ai finalement choisi un travail graphique. Je me suis d’abord inspirée de photos d’immeubles, souvent teintés de la couleur du lever de soleil, donc d’une lumière qui vient de l’extérieur. Je me suis aussi intéressée à des photos dont la lumière, souvent très vive, vient de l’intérieur des pièces, contrastant énormément avec l’extérieur. Je pense aussi m’être inconsciemment inspiré du design des années 80/90. J’aime beaucoup la couleur, et c’est ce qui se retrouvera dans mon travail.

 
Ombre et Lumière © MAGNIN Estelle


Pour le format de ma réalisation, j’ai choisi quelque chose de simple, soit un format A4 horizontal. Je voulais représenter un paysage. Pour ce qui est des couleurs, j’ai fait des bâtiments noirs justement pour le contraste que le sujet m’a premièrement évoqué, et c’était également pour faire ressortir les couleurs vives des fenêtres et du jour. J’ai ensuite sélectionné différents éléments de plusieurs photos pour procéder à la composition de mon paysage, qui contient trois plans.

J’ai utilisé le logiciel Illustrator pour créer les immeubles et Photoshop pour l’assemblage du paysage, ainsi que le dégradé de fond. Les immeubles noirs sont de simples rectangles de la même couleur, ainsi que des traits fins pour faire les antennes, les balcons et le contour des fenêtres.

Pour la lumière des fenêtres, j’ai choisi pour l’immeuble de deuxième plan (soit celui de droite) des couleurs vives qui se dégradent vers le fond, dû aux lumières de l’immeuble du troisième plan, ainsi que le reflet du ciel. J’ai utilisé des couleurs un peu plus pâles pour l’autre bâtiment, simplement pour signifier la distance et un troisième plan. Il y a une diversité dans les couleurs pour représenter l’activité humaine et la multiplicité des familles et habitants que l’on peut imaginer. Les fenêtres aux couleurs grises très foncées, presque noires, sont simplement des pièces éteintes, mais que l’on peut distinguer, évoquant des gens absents ou endormis.

Pour le premier plan, j’ai voulu mettre un immeuble complètement noir et “près” de celui ou celle qui regarde ma réalisation, comme pour l’intégrer au paysage et comme si finalement, il ou elle ouvrait une fenêtre un soir pour contempler dehors.

Enfin, pour le fond de ma réalisation, j’ai voulu évoquer un coucher de soleil, mais avec les couleurs choisies et mon travail terminé, je pense que l’on peut aussi y voir le jour qui se lève avec la nuit qui s’évanouit également.

Pour conclure, j’ai surtout accentué mon travail sur la lumière pour la chaleur des foyers, le confort de l’intérieur, être en famille et/ou avec ses proches, ou simplement une présence. Comme évoqué plus haut, les fenêtres illuminées sont comme des constellations qui permettent d’une certaine manière de nous repérer dans l’espace, comme si ces lumières étaient les étoiles qui guidaient nos ancêtres autrefois. Cette lumière artificielle n’est pas la même que la lumière du soleil, qui nous contraint à s’adapter à elle : c’est elle qui fait apparaître les ombres. Il n’y a pas d’ombre sans lumière, au sens littéral comme métaphorique. Les deux éléments opposés ne peuvent pas subsister l’un sans l’autre."