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La construction politique du consensus nucléaire français

Yannick Pincé

Publié le 17 novembre 2020 Mis à jour le 17 novembre 2020
La construction politique du consensys nucléaire français

Résumé

La recherche stratégique et l’historiographie mettent en avant l’idée d’un consensus national français sur la politique étrangère et de sécurité à partir du ralliement de la gauche à la force de frappe à la fin des années 1970. Cette note de recherche interroge ce paradigme du consensus en analysant le processus d’acceptation de l’arme nucléaire par les forces politiques qui y étaient opposées. Elle fait le constat qu’il n’y a, en réalité, jamais eu d’opposition de principe de la part des dirigeants de la gauche française à l’arme nucléaire en elle-même mais qu’accepter la force de frappe ne fait pas un consensus puisque des divergences demeurent au niveau de l’opinion publique et entre les forces politiques françaises notamment en ce qui concerne la doctrine stratégique. L’adhésion à la dissuasion nucléaire se fait donc plus tard que les ralliements des années 1970. L’échec du mouvement pacifiste français contre la double décision en raison d’une attitude ambiguë du PCF et l’échec de la droite à contrer François Mitterrand sur les questions de sécurité, permettent à ce dernier de se poser en garant de la doctrine stratégique dite gaulliste et homme du consensus au moment de sa réélection en 1988.

 

A propos de l'auteur

Yannick Pincé est professeur agrégé d’histoire-géographie en CPGE au lycée Jean-François Millet de Cherbourg-en-Cotentin. Doctorant en histoire contemporaine à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle (ICEE – ED 625) sous la direction du Pr. Frédéric Bozo, il rédige une thèse de doctorat sur le débat stratégique français dans les années 1980.