Depuis une quinzaine d’années, de nombreuses adaptations cinématographiques des œuvres de Marguerite Duras ont vu le jour : La Douleur (2008), Orage (2015), Un Barrage contre le Pacifique (2009), L'Après-midi de Monsieur Andesmas (2005). Les écrits de Marguerite Duras contiennent les prémices d'une conceptualisation du cinéma autant qu'une écriture filmique à venir, ce qui explique en partie que l’adaptation filmique des livres durassiens s’en trouve a priori facilitée.

À l’occasion de la sortie d’Azuro (16 ou 23 mars 2022), nous souhaiterions interroger les modalités d’adaptation de l’œuvre durassienne. La question de l'adaptation cinématographique des textes littéraires durassiens peut être appréhendée dans le cadre d'une confrontation entre la littérature et le cinéma : d'un côté, un art de raconter (« sa majesté le dire », Jean-Luc Godard) et de l'autre côté, une technique récente qui donne à voir l’histoire.

Comment adapter l’œuvre durassienne : en restant fidèle ou au contraire en se détachant du texte ? Quelle part de créativité dispose le scénariste qui travaille à l’adaptation du livre à l’écran ? Comment la voix durassienne, si particulière et si reconnaissable, peut-elle être convertie en technique filmique ? Comment le cinéaste joue-t-il avec les références personnelles qui parsèment les écrits de Marguerite Duras ? Autant de questions qui seront au cœur de cette journée d’étude. Il s’agira de montrer ce qui peut relier le texte durassien au film, notamment en étudiant un jeu de déplacements qui présente l'intérêt de désinhiber le rapport à l'œuvre d'origine en libérant la ré-écriture.

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