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JEANNEROD ép. DUMOUCHEL Nathalie

Une autre façon de penser les générations au travail : l’empreinte générationnelle organisationnelle Recherche-action chez ERDF (ENEDIS)

Publié le 16 décembre 2016 Mis à jour le 31 octobre 2017

Thèse en Sciences de Gestion soutenue le 29 novembre 2016.

En écho aux enjeux démographiques des sociétés postmodernes, les générations au travail font l’objet de nombreux écrits dans les médias grand public, la presse managériale et les revues académiques. Dans la majorité de ces travaux, les effets générationnels sont envisagés comme un phénomène de société qui s’impose aux organisations, sommées de s’adapter aux comportements des Générations Y et bientôt Z. Cette vision occulte les effets de la socialisation organisationnelle sur les nouveaux entrants. A partir des travaux de Joshi et al (2010, 2011), notre thèse croise les cadres théoriques des générations et de la socialisation organisationnelle pour explorer empiriquement le thème des générations organisationnelles. En effet, si les générations sont enracinées dans la temporalité, les entreprises ont une temporalité propre, avec des évènements fondateurs, des tendances d’évolution et des modes de reproduction sociale.
Dans cette thèse CIFRE en recherche-action, nous étudions la situation particulière d’ERDF qui fait face à un renouvellement générationnel massif. Nous combinons un pré-diagnostic qualitatif, une ethnographie de 17 mois dans une base technique renouvelée et un questionnaire (1182 répondants) pour comprendre en profondeur les effets de ce renouvellement massif. D’un point de vue managérial, nous proposons que les conditions particulières expérimentées par les jeunes recrutés à leur entrée dans l’entreprise conduisent à la naissance d’une nouvelle génération organisationnelle. Nous accompagnons l’entreprise dans la prise en compte de la durabilité des effets de cette expérience sur les attitudes au travail, au delà des effets Génération Y. D’un point de vue théorique, nous introduisons le concept d’empreinte générationnelle organisationnelle en tant que marque distinctive d’une génération organisationnelle. Nous définissons ainsi les conditions du travail qui marquent cette empreinte ; les mécanismes par lesquels l’empreinte se forme en soulignant la part des tensions de rôle ; et les antécédents qui engendrent une nouvelle génération organisationnelle. Dans ce cheminement, nous mettons à jour certains effets non anticipés du renouvellement, notamment sur les agents socialisateurs et sur la culture organisationnelle. A travers nos actions, nous contribuons à la reconnaissance de l’effort exigeant que représente l’intégration des jeunes recrutés par le corps social.

Much is written down about generations at work in general media, managerial press and academic journals in connection with demographic stakes in postmodern societies. In most writings, generational effects are considered as a social phenomenon that imposes itself upon organizations, compelling them to adapt to Generation Y (and Z coming up) behaviors. This approach doesn’t take into account organizational socialization effects on newcomers. Building up on Joshi et al (2010, 2011) work, we bring together theoretical frameworks on generations and organizational socialization to empirically investigate organizational generations. Indeed, if generations are rooted in temporality, organizations have their own temporality, including founding events, trends and social reproduction modes.
In this PhD dissertation, using action-research, we study the particular situation of ERDF (Electricité Réseau Distribution de France) which faces a massive generational renewal. We combine a qualitative pre-diagnosis, an ethnographic observation during 17 months and a survey (1182 respondents) to deeply understand the effects of this massive arrival. From a managerial point of view, we propose that the particular conditions that newcomers experiment at their entry in the company lead to a new organizational generation. We help the company to understand that this first experience of newcomers durably marks their attitudes at work, beyond Generation Y effects. From a theoretical point of view, we introduce the concept of organizational generational imprint as a distinctive mark of an organizational generation. We define the work conditions which mark the imprint; the mechanisms by which the imprint forms itself, underlying the part of role stress in them; and the antecedents that generate a new organizational generation. On the way, we reveal unanticipated effects of the renewal on insiders and organizational culture. Through our actions, we contribute to recognize the demanding effort required from insiders to integrate newcomers.

Mots-Clés : renouvellement générationnel, générations au travail, empreinte générationnelle organisationnelle, socialisation organisationnelle, agents socialisateurs, tensions de rôle, recherche-action, ethnographie, CIFRE

Keywords : generational renewal, generations at work, organizational generational imprint, organizational socialization, insiders, role stress, action-research, ethnography

Directeur de thèse : Christophe EVERAERE
                                  
Membres du jury :
- Christian DEFELIX Professeur des universités Université Grenoble Alpes Pré-rapporteur
- François PICHAULT Professeur honoraire HEC Management School Université de Liège, Belgique Pré-rapporteur
- Serge PERROT Professeur des universités Université Paris Dauphine Président
- Jean-Michel SCHNEIDER Directeur des Ressources Humaines Direction Inter-Régionale Rhône-Alpes Bourgogne Examinateur
- Pierre-Yves GOMEZ Professeur HDR EM Lyon Business School Examinateur
- Christophe EVERAERE Professeur des universités Université Jean Moulin Lyon 3 Directeur de thèse

Président du jury : Serge PERROT

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Décision : Admis