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JAHN Sandra

Le jeu d’argent en France : de la condamnation à la banalisation (1836-années 1960)

Publié le 28 novembre 2014 Mis à jour le 13 février 2015

Thèse en Histoire -Histoire religieuse, politique et culturelle soutenue le 28 novembre 2014.

Les jeux d’argent sont aujourd’hui au cœur d’un débat de société. L’inquiétude qu’ils suscitent et la dangerosité qu’on leur confère se traduisent par la diffusion croissante dans les médias de discours relatifs à l’addiction. Progressivement reconnue depuis les années 80, celle-ci est significative : elle prouve que le jeu d’argent peut présenter de réelles menaces pour l’individu lorsqu’il est pratiqué avec excès.

Cette dénonciation renoue avec les discours relatifs à ces pratiques sous l’Ancien Régime. Cependant, à cette époque, le jeu est essentiellement rejeté pour des raisons sociales et morales : outre de représenter un danger pour les familles, il pousse à négliger le travail et remet en cause l’ordre social établi. Entre cet « Ancien Régime » des jeux et la situation actuelle, un système transitoire a existé. En effet, entre 1836, date à laquelle une loi interdit formellement toutes les loteries, jusqu’en 1954, année de création du Tiercé, l’Etat ne cesse d’intervenir, légiférant en faveur du jeu d’argent. Cette période, qui correspond à une officialisation et à une banalisation des pratiques ludiques, est au cœur de ce travail. Il s’agit d’étudier les mutations réglementaires des jeux d’argent et les motivations qui y sont affiliées, et d’analyser les usages sociaux du temps consacré aux jeux à travers l’étude de leurs pratiques.

Money games are today the center of the attention through a burning public debate. They are usually depicted as the origin of many vices and therefore stimulate a lot of worrying from society, thus the increasing broadcasting in the major medias of their incriminated connection to addiction diseases.

Addiction has been growingly associated to gambling since the 1980’s : the money games are indeed more and more denunciated for being a real threat to the individuals who excessively enjoy this special hobby.

This point of view is not new and is closely connected to the Old Regime’s widely spread opinions. Nevertheless, at this specific time period, money games were mainly rejected for their social and moral downsides : not only they stood for family issues but they were also incriminated as inviting the players to neglect valuable work and/or the established society rules and habits. There has been an in-between situation between the today’s widely spread gambling activities and the prosecution from the Old Regime. Indeed the government has repeatedly issued regulations to widen the gambling activities from 1836 when there was a law against money games till 1954 when the Tiercé was offcially created. This thesis work focuses on analysing the money games activities between these 2 milestones. The main point is to study the regulations variations about the money games and the reasons behind them. An other important aspect is to analyse the social usages of the time spent on money games through their various shapes and identities.

Mots-Clés : Jeu d’argent, loterie, casino, pari mutuel, PMU, Française des jeux, courses, chevaux, argent, travail, assistance, bienfaisance, anciens combattants, loisirs, temps libre.

Keywords : Gambling, money games, lottery, casino, betting, bookmaking, horse-racing, money, work, charity, veterans, recreation, hobbies, free-time

Directeur de thèse : Olivier FAURE
                                  
Membres du jury : 
- Elisabeth BELMAS, Professeur, Université Paris XIII
- Marc RENNEVILLE, Directeur de recherche, CNRS - Centre A. Koyré
- Yannick MAREC, Professeur, Université de Rouen
- Olivier FAURE, Professeur émérite, Université Jean Moulin Lyon 3

Président du jury
: Yannick MAREC

Mention : Très honorable avec les félicitations

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