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Imaginaire, rationalité et éducation ouverte. Autour des œuvres de Gaston Bachelard, Jean Piaget et Ferdinand Gonseth

Publié le 29 juin 2007 Mis à jour le 21 février 2008

Le Colloque "Imaginaire, rationalité et éducation ouverte. Autour des œuvres de Gaston Bachelard, Jean Piaget et Ferdinand Gonseth" s'est tenu à l'Université Jean Moulin Lyon 3 les 11, 12 et 13 mai 2006.

Du jeudi 11 mai à 14h au samedi 13 mai 2006 à 12h s'est tenu en l'Amphithéâtre Huvelin de l'Université Jean Moulin un colloque international "Imaginaire, rationalité et éducation ouverte", co-organisé par le Centre de Recherches Philosophiques de l'Université Lyon 3, les Archives Jean Piaget de l'Université de Genève, le Centre Gaston Bachelard de Recherches sur l'Imaginaire et la Rationalité de l'Université de Bourgogne, avec le soutien de l'Association des Amis du Centre Ferdinand Gonseth (Suisse) et de l'Association des Amis de Gaston Bachelard (Dijon). Ce colloque réunissant des chercheurs européens (France, Suisse, Grande-Bretagne, Italie, Portugal, Roumanie) et du continent américain (Etats-Unis, Brésil) se donnait pour but d'examiner l'idée d'éducation ouverte à partir des travaux et des réflexions pédagogiques menées par Gaston Bachelard (1884-1962), Jean Piaget (1896-1980) et Ferdinand Gonseth (1890-1975). La ligne de force qui traverse les œuvres de ces trois penseurs est la mise en évidence des insuffisances, en cette matière complexe et subtile qu'est l'éducation, des seules requêtes de la logique stricte et de la raison pure pour inspirer aux éducateurs les voies diverses qui puissent guider l'enfant dans un climat d'épanouissement et d'ouverture. C'est pourquoi il s'agissait d'examiner et de prolonger la fécondité de réflexions pédagogiques inscrites sous l'éclairage conjoint du rationnel et de l'imaginaire. Car l'éducation relève à la fois de la science et de l'art. Or si les fonctions psychiques peuvent subir à tout moment des pressions néfastes conduisant au blocage, à la dégradation, voire aux déviances, il convient de dénoncer toute méthode d'éducation à tendance uniquement coercitive, réduisant l'éducation aux modalités du dressage et de la conformité à un modèle prédéfini. C'est dans l'horizon ouvert par ces interrogations, par l'articulation et la confrontation des exigences de la rationalité et des spécificités de l'imaginaire, que s'est déroulé ce colloque, dont l'ouverture et les nombreux échanges ont permis un éclairage pluriel des questions vives que pose l'éducation. Dans cette perspective ont été traités les thèmes de l'enfance (M. Perrot, P. Mottana), de la rationalité ouverte (J-J. Wunenburger, M. Bulcao, A. Grieder, J-J. Ducret, D. Parrochia), des problèmes et tâches de l'éducation (M. Fabre, F. Worms), des relations entre éthique, science et société (T. Castellao, P-M. Pouget), des émotions et du vivant (T. Kesselring, M. Buscaglia) ainsi que du rôle et de la place de l'imaginaire dans l'éducation et la réflexion sur la pédagogie ouverte    (I Buse . Buse, F. Araujo, J. Lamy). Au terme de ces trois journées de travaux et de discussions, loin de conclure sur une note dogmatique et impérieuse, se dessine un « avenir de pensée » pour les recherches sur l'éducation, une alternative aux dichotomies surannées du rationalisme abstrait et de l'irrationalisme du naturel. Nul doute que ces travaux pourront alimenter et aiguillonner les réflexions pédagogiques dans un contexte contemporain marqué par nombre d'incertitudes et d'inquiétudes quant à l'avenir de la culture.

Julien LAMY, Centre de Recherches Philosophiques