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GUVEN Evrim

Quelques aspects de la vie sociale, culturelle et religieuse d’Antioche et de ses environs à travers l’étude des stèles funéraires dans l’Antiquité

Publié le 3 juin 2014 Mis à jour le 3 juin 2014

Thèse en Lettres et civilisations antiques soutenue le 23 mai 2014.

Les stèles funéraires d’Antioche et de ses environs datant de l’Antiquité sont en si grand nombre qu’elles méritent une étude approfondie. Aucune des recherches menées tout au long du XXe siècle n’offre en effet un corpus complet ni illustré. De plus, le matériel découvert non seulement à l’époque ottomane impériale, mais aussi lors du mandat français notamment lors des fouilles de l’Université de Princeton a été dispersé entre la Turquie, la France, les États-Unis, la Syrie et le Liban.
Consciente des enjeux multiples qu’une telle étude d’ensemble serait susceptible de nous livrer sur les éléments manquant dans notre connaissance des divers aspects de la vie sociale, culturelle et religieuse à Antioche et dans ses environs dans l’Antiquité, nous nous sommes efforcée de rassembler le plus grand nombre possible de stèles et de les illustrer, de les analyser minutieusement avant d’élaborer une synthèse sur le sujet.
Dans cet objectif, nous avons mené des recherches au Musée archéologique d’Antakya et aux Archives du département d’Art et archéologie de l’Université de Princeton, deux principaux endroits où sont conservés les fruits des fouilles, pour pouvoir comparer les enregistrements d’inventaire, en établir une concordance et obtenir des données complémentaires. Quoique leurs collections soient relativement restreintes, nous avons également étudié les stèles du Musée archéologique d’Istanbul, et celles du Musée du Louvre et du Musée d’art de Worcester. Pour maîtriser nos résultats, nous avons utilisé le programme de File Maker Pro Advanced 11.0v2, qui permet de construire une base de données sans laquelle les documents recueillis seraient impossibles à gérer.
Même si la langue grecque est régulièrement choisie pour graver les épitaphes des stèles, on peut constater de nombreuses variations qui peuvent être dialectales mais semblent surtout résulter d’une maîtrise médiocre de la langue. En dépit de la convention de l’épigraphie latine saisissable à travers l’onomastique romaine quoique transcrite en grec, les règles sont appliquées avec peu de rigueur dans les textes de notre corpus. Des noms théophores sont formés à partir des divinités aussi bien grecques, romaines qu’orientales. À partir de ces constatations, nous avons pu reconstituer des pans d’une société qui a réussi à concilier tant bien que mal les Hellènes, les Romains, les Orientaux hellénisés et romanisés sinon d’origine du moins de nom.

The funerary steles of Antioch and its surrounding areas dating from Antiquity are so numerous that they deserve a thorough study. None of the researches performed throughout 20th century offered either a comprehensive or an illustrated corpus. Furthermore, the materials discovered in the Ottoman imperial period as well as throughout the French mandatory rule —particularly during the excavations conducted by Princeton University— were dispersed among Turkey, France, United States of America, Syria and Lebanon.
Observing such deficiencies in the preliminary studies we became conscious of the necessity to cover the missing elements and gaps regarding the various aspects of social, cultural and religious life in Antioch and its surrounding areas in Antiquity through a comprehensive study. We endeavoured to collect largest possible number of steles, to illustrate them, and consequently to elaborate our synthesis based on minute analyses.
For this purpose, we conducted researches in Antakya Archaeological Museum and in the Archives of the Department of Art and Archaeology at Princeton University (two main places where the outcome of the aforesaid excavations are preserved) in order to compare the inventory records, to establish a correspondence and to obtain complementary data. Although their collections are relatively small, we also studied the steles of the Archaeological Museum of Istanbul, the Louvre Museum and the Worcester Art Museum. We used the software program File Maker Pro Advanced 11.0v2 for designing an extensive database which rendered the collected material manageable.
Although Greek is regularly chosen in engraving epitaphs, we may observe many variations that are dialectal, most likely due to poor command of the language. Notwithstanding that the Latin epigraphic conventions are perceptible through Roman onomastics even though transcribed in Greek, these rules are applied with little rigor in the texts of our corpus. Theophoric names are formed after the names of Greek, Roman as well as the Oriental gods. Based on these observations, we were able to reconstruct parts of a society that somehow managed to reconcile the Hellens, the Romans, the Hellenized and the Romanized Orientals on the level of name, if not on the level of ethnic origins.

Mots-Clés :
Antioche, stèles funéraires, épitaphes, onomastique, topographie, Antiquité

Keywords : Antioch, funerary steles, epitaphs, onomastics, topography, Antiquity Directeur de thèse :  Bernadette CABOURET

Membres du jury :
Catherine WOLFF, Professeur des universités, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
Denis FEISSEL, Directeur de recherche au CNRS (ISHS)
Marie-Henriette GATES, Maître de conférences HDR, Université de Bilkent
Sophie MINON, Professeur des université, Université Jean Moulin Lyon 3
Dominique KASSAB, Professeur des universités, Université de Bilkent
Bernadette CABOURET, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3

Président du jury :  Sophie MINON

Mention : Honorable

Equipe d'accueil : HISOMA