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Entremetteurs et entremetteuses dans la litterature de l'Antiquité à nos jours

Publié le 29 juin 2007

Le colloque international "Entremetteurs et entremetteuses dans la litterature de l'Antiquité à nos jours" s'est tenu à l'Université Jean-Moulin Lyon 3 les 18 et 19 mai 2006

Les 18 et 19 mai 2006 s'est tenu dans l'amphithéâtre Huvelin un colloque international organisé par le Centre d'Études des Interactions Culturelles (C.E.D.I.C), équipe interne du Centre de Recherche en Littérature Jean Prévost, sous la responsabilité scientifique de madame Corinne Pierreville, maître de conférences à l'Université Lyon III. Les participants étaient invités à réfléchir à l'image des Entremetteurs et entremetteuses dans la littérature de l'Antiquité à nos jours. Ces deux journées, où la profondeur des débats n'a jamais entravé la convivialité, ont montré la diversité des personnages d'entremetteurs et d'entremetteuses. Une même appellation recouvre en effet des réalités fort différentes : tenancier/e de maison close entretenant des filles pour les vendre, séducteur souteneur, mettant sur le trottoir la malheureuse tombée sous son charme, entremetteur ou entremetteuse professionnelle, intermédiaire dans les relations galantes, marieuse ou marieur, rendant service aux familles en assurant la rencontre des jeunes gens séparés par les circonstances. Les auteurs sont bien loin de proposer un traitement univoque de ces personnages. Alors qu'ils les empruntent à la réalité de toutes les époques et les utilisent généralement à des fins comiques, certains sont tirés vers le fantastique et rapprochés de créatures surnaturelles, d'autres sont récrits selon une perspective courtoise, d'autres enfin sont traités sur un mode grave, satirique, ironique ou tragique. On comprend que les entremetteurs et entremetteuses provoquent des réactions variées chez le lecteur ou le public. Même si la répulsion et le mépris l'emportent largement, ils exercent une indéniable fascination grâce à leur maîtrise de la parole et de l'action, devenant parfois des doubles de l'auteur dont ils incarnent la part maudite. Leur fonction littéraire excède ainsi largement leur rôle dramatique. De même que le vocabulaire qui les dénomme semble échouer à circonscrire leurs différentes facettes, ces êtres protéiformes résistent à toute lecture univoque. Excellant dans l'art d'instaurer des relations au sein de la société, ce sont les maîtres de la subversion, de la dualité et de l'ambiguïté.
                                                                   Corinne Pierreville