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DURAND Emmanuel

Signe / Symptôme / Fonction. Les dispositifs esthétiques de l’avant-garde

Publié le 16 octobre 2017 Mis à jour le 16 octobre 2017

Thèse en Philosophie - Étude des Systèmes, soutenue le 10 octobre 2017.

Pour un artiste, prendre la voie de ce qu’on nomme communément « représentation », de la figuration et de la narration, conduit finalement à méconnaître et même manquer l’enjeu véritable de la démarche à laquelle il aspire. C’est choisir la reproduction du monde au détriment de l’invention. L’œuvre esthétique ne précède pas sa concrétisation : son sens tend vers l’indétermination par absence d’une signification prévisible qui est comme retardée, déjouée par l’opacité formelle de l’œuvre.
Cet engagement s’exprime de multiples façons dans le projet d’avant-garde. C’est pourquoi le parti pris esthétique et le désir d’avant-garde doivent être clairement définis. S’ils se traduisent par une suspension du contenu (sémantique, idéologique, critique), c’est qu’ils proposent, par le détour de la forme, d’interroger les principes mêmes qui organisent les modes de représentation du monde. L’œuvre d’art devient la scène d’un dispositif à la fois sémantique, biographique et socio-fonctionnel. Ce dispositif est qualifié d’esthétique, plutôt que seulement artistique, parce que ses ramifications et ses enjeux s’étendent bien au delà de ce qu’on appelle « art », jusque dans ce qu’on appelle « philosophie ».
Cette étude se situe dans les dispositifs paradigmatiques post-XIXe siècle. Elle prend la forme d’une anthologie sélective de dispositifs esthétiques. Elle en expose les problématiques principales. Comment appréhender une œuvre dont le sens se soustrait activement aux systèmes sémantiques établis ? Pourquoi et par quels procédés la composante formelle peut-elle endosser la légitimité d’une création pertinente ? De quoi ces nouvelles pratiques sont-elles les symptômes du point de vue de notre conception actuelle du monde ? Autrement dit, quelle est la fonction de l’art aujourd’hui ?

As an artist, to choose what is commonly called “representation”, figuration and narration eventually leads to a misconception of the real stake to which he aspires. This means choosing to reproduce rather than creating. The aesthetic work of art does not precede its construction because its meaning tends toward indetermination caused by the lack of a predictable signification which is suspended, obstructed by the formal characteristic of the work of art.
This posture is visible in the avant-garde project. It also explains why the aesthetic committed position and the avant-garde desire must be clearly defined. If they don’t suspend the content it is linked to the fact that they suggest the formal characteristics of the work of art, to question the principles which organize our representations. Hence, the work of art becomes at the same time a semantic, biographical and socio-fonctionnal device. It is qualified as aesthetic rather than just artistic because its ramifications and its stake go way beyond what we usually call “art” and reaches what we call “philosophy”.
This survey stands in the context of the post-19th century paradigms. It intends to be a selective anthology of aesthetic devices. It exposes their main problematic : how to apprehend a piece of art which meaning escapes an established semantic system? Why and by which processes, the formal characteristics of a work of art can be endowed with the legitimacy of a relevant creation? What can these new practices teach us about our current conceptions of the world? In other words, what function does art serve today?

Mots-clés :
Fonction esthétique ; Avant-garde ; Dispositif esthétique ; Cosmogramme

Keywords :
Aesthetic function ; Aesthetic device ; Cosmogram

Directeur(s).trice(s) de thèse : M. Alain-Marc RIEU

 
Membres du jury :
M. Dominique CHATEAU, Professeur Emérite, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne,
M. Pierre MONTEBELLO, Professeur, Université Toulouse Jean Jaurès,
M. Emmanuel TIBLOUX, Directeur, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon,
M. Jean-Xavier RENAUD, Artiste, Enseignant, Haute Ecole d’Art et de Design de Genève,
M. Alain-Marc RIEU, Professeur Emérite, Université Lyon 3 Jean Moulin.

Président.e du jury : M. Dominique CHATEAU

Equipe d'accueil
: IRPHIL
 
Décision : Admis