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DUGOURD Brune-Laure Marie

Les organismes de titrisation

Publié le 10 juin 2024 Mis à jour le 10 juin 2024

Thèse en Droit, soutenue le 15 décembre 2023.

Créés pour permettre de transposer en droit français le mécanisme américain de la titrisation, les organismes de titrisation empruntent des qualifications issues du droit commun. Ces derniers peuvent effectivement prendre la forme d’une copropriété, appelée fonds commun de titrisation (FCT), ou d’une société de titrisation constituée sous la forme d’une SA ou d’une SAS. Leur régime, largement dicté par les impératifs de l’opération financière, s’affranchit cependant de leur nature. Qu’ils soient ou non personnifiés, les organismes sont dotés d’un patrimoine. Ils sont également gérés de façon extériorisée et représentés par une société de gestion de portefeuille pour tous les actes concourant à la réalisation de leur objet social. Cette autonomisation du FCT et la réduction de la société de titrisation à une simple enveloppe patrimoniale conduisent ainsi à assimiler les deux formes d’organismes. La confrontation de ce régime spécial au droit commun met en évidence un certain nombre de difficultés risquant à terme de porter préjudice à l’efficacité de l’opération financière. En effet, le FCT donne à observer une cession de créances sans cessionnaire tandis que la société de titrisation présente quant à elle une dimension artificielle, ses organes sociaux ne participant pas à l’activité sociale. Une réforme des organismes de titrisation est donc nécessaire pour sécuriser l’opération économique et réhabiliter le droit commun. Cette opération peut être menée de façon effective en utilisant un patrimoine d’affectation ou une personne morale. Il convient ainsi de substituer une fiducie-titrisation au FCT et de conserver la société de titrisation, tout en modifiant son régime.

Mots clés : Titrisation ; Organisme de titrisation ; Société de gestion de portefeuille ; Dépositaire ; Cession de créance ; Société de titrisation ; Fonds commun de titrisation ; Société anonyme ; Copropriété ; Indivision ; Société par actions simplifiée ; Personnalité morale ; Fiducie-titrisation ; Fiducie ; Organisation sociale ; Refinancement ; Titrisation synthétique

Created to transpose the American securitisation mechanism into French law, the special purpose vehicle (SPV) adopts French law qualifications. They can take the form of a co-ownership vehicle, known as a "fonds commun de titrisation" (FCT), or a "société de titrisation" (ST) in the form of an SA or SAS. The rules governing these vehicles, which are largely dictated by the requirements of the financial transaction, do not depend on their nature. Whether or not they are considered as legal persons, they have assets and liabilities. They are also externally managed and represented by a portfolio management company for all acts contributing to the achievement of their objects clause. The autonomy of the FCT and the reduction of the ST to a simple property mean that the two forms of vehicles are treated in the same way. A comparison of this special regime with French corporate law highlights several difficulties that could ultimately undermine the effectiveness of the financial operation. The FCT gives rise to a transfer of receivables without an assignee, whereas the ST has an artificial dimension as its corporate bodies do not participate in the company's business. A reform of both French special purpose vehicles forms is therefore necessary to secure the economic operation and the principles of the French corporate law. This operation can be effectively carried out through a patrimony of affectation ("patrimoine d’affectation") or a legal entity. Therefore, the FCT should be replaced by a securitisation trust and the ST should be retained while its regime should be modified.

Keywords: Securitisation ; Special purpose vehicle ; Portfolio management company ; Custodian ; Assignment of receivables ; Public limited company ; Co-ownership ; Joint ownership ; Simplified joint stock company ; Legal personality ; Securitisation trust ; Trust ; Corporate organisation ; Refinancing ; Synthetic securitization ; Legal entity

Directeurs de thèse : Nicolas BORGA

Membres du jury :
M. BORGA Nicolas, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
- Mme JULLIAN Nadège, Rapporteure, Professeure des universités, Université Toulouse Capitole,
- Mme PAILLER Pauline, Rapporteure, Professeur des universités, Université Paris Cité, Malokoff,
- M. BONNEAU Thierry, Professeur des universités, Université Paris Panthéon Assas, 
- M. VABRES Régis, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3.

Présidente du jury : Thierry BONNEAU