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DO NASCIMENTO Anthony

Une histoire de l’émigration, de l’immigration et de la colonisation japonaise au Brésil (1895-1942) : une autre histoire du Japon

Publié le 25 septembre 2017 Mis à jour le 3 octobre 2017

Thèse en Études de l’Asie et ses Diasporas, soutenue le 22 septembre 2017.

L’émigration internationale de la main-d’œuvre japonaise signe ses débuts au commencement de l’ère Meiji (1868-1912), soit en l’an 1868. Quant à elle, l’histoire l’émigration, de l’immigration et de la colonisation japonaise au Brésil débute en 1908, lorsque le Kasato Maru (« Vapeur Kasato ») quitte le port de Kôbe pour acheminer les premiers immigrés japonais destinés à travailler sur les plantations caféières de l’État du São Paulo. L’objectif de cette thèse est de montrer que du point de ses agents (personnel politique et compagnie de l’émigration notamment), l’émigration, l’immigration et la colonisation japonaise au Brésil étaient vouées à remplir une mission de premier plan dans la construction du Japon dans l’outremer, notamment en participant activement à l’expansion économique de l’Archipel à l’étranger. Elle a pour point de départ un constat établi par Môri Kôichi, selon lequel la migration des travailleurs Japonais au Brésil, et partant dans l’outremer en général, est trop souvent ignorée par l’historiographie japonaise, alors que selon lui elle compte parmi les processus politiques et économiques qui ont favorisés l’émergence de l’Etat-Nation du Japon, depuis les débuts de l’ère Meiji (1868-1912) et au moins jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle repose sur l’idée mise en avant par Nancy L. Green et François Weil, selon laquelle l’histoire migratoire est majoritairement écrite par les pays d’immigration, alors qu’elle mériterait également d’être traitée par les pays d’émigration, dont les « politiques de départ » élaborées par leurs gouvernements révèlent bien que ceux-ci entendaient associer la double entreprise migratoire et coloniale (de type pacifique et agricole) à la construction nationale – et c’est également le cas, nous le croyons, au Japon. Notre travail emprunte sa méthodologie au cadre des études historiques, et repose essentiellement sur l’analyse des archives diplomatiques du Japon relatives à l’émigration, l’immigration et la colonisation japonaise à l’étranger. D’autres documents d’archives en langues japonaises et portugaises viennent compléter le corpus archivistique constitué à cet effet. La thèse est structurée chronologiquement autour de trois périodes. La première, située entre 1868 et 1908, est dédiée au traitement historique des prémices de l’émigration japonaise, et plus notamment aux processus de négociations qui aboutit à l’entame officielle des liens diplomatiques entre le Japon et le Brésil. La seconde, couvrant les années 1910, traite des débuts de l’immigration, mais aussi de la colonisation agricole japonaise au Brésil. Enfin, la troisième propose un traitement complet des années 1920 et 1930 ; deux décennies déterminantes marquées par la montée du nationalisme brésilien, et au cours de laquelle le gouvernement du Japon reprend le contrôle des processus migratoires grâce à la promulgation d’une politique d’aide et d’encouragement à l’émigration en 1925.

Mots-Clefs : Japon, Brésil, Migrations internationales, émigration, immigration, colonisation, migrations japonaises histoire du Japon, histoire des migrations, immigration au Brésil.


The Japanese labor emigration is a phenomenon that has occurred as soon as the Meiji Era has been proclaimed, in 1868, when the Archipelago decided to open its doors to the world. Japanese emigration to Brazil began in 1908 when 781 contracted farmers arrived at the port of Santos in the state of São Paulo. The present dissertation aims at showing that emigration, immigration and colonization in Brazil were designed by its main actors (such as politicians and emigration companies) as a mean for the expansion of Japanese economy abroad, and, in that regard, can be considered to have contributed to the nation-building of Japan. This works rests upon a conclusion drew up by Mori Kôichi, who argues that Japanese emigration to Brazil, but also in the whole world, is not much analyzed by Japanese historians, even though, according to him, it appears to have been one of the main process that supported the emergence of Japan’s State, from the very beginning of the Meiji Era (1868-1912) to the eve of World War II. Its premises rest upon the idea that the history of migrations is mainly written by the receiving countries, however it should also be the concern of sending countries, whose “departure policies” revealed that emigration and agrarian colonization were designed to contribute to the sender State-building process – and we believe this was also true for Japan. The present dissertation borrows the methodological framework of historical studies and, for its major part, rests upon the use of Japan’s diplomatic records dealing with the Japanese emigration, immigration and colonization in Brazil from 1895 to 1942. It is chronologically structured around three periods. The first part, from 1868 and 1908, the focuses on the beginning of the Japanese emigration to Brazil, that is the establishment of diplomatic relations between Japan and Brazil and the organization process of the first departure of Japanese emigrants to Brazil. The second part, from 1908 to 1920, describes the start of both Japanese emigration and Japan’s agricultural colonization in Brazil. The third part finally deals with the Japanese emigration, immigration and colonization during the 1920s and the 1930s; two important decades characterized by the rise of nationalism in Brazil on one hand, and on the other by the active promotion of emigration by Japan’s government, via the implementation of a national policy of emigration in 1925.

Keywords : Japan, Brazil, International migrations, emigration, immigration, colonization, Japanese migration, History of Japan, history of migrations, immigration in Brazil.

Directeur(s).trice(s) de thèse : M . Jean-Pierre GIRAUD.
 
Membres du jury :
M. Christian GALAN, Rapporteur, Professeur des universités, Université Toulouse Jean Jaurès,
M. Jean-Pierre GIRAUD, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
Mme Ayame HOSOI, Maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3,
Mme Cléa PATIN-MIYAMOTO, Maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3,
M. Pierre SOUYRI, Rapporteur, Professeur ordinaire émérite, Université de Genève (SUISSE),
M. Kazuhiko YATABE, Maître de conférences, Université Paris Diderot Paris VII.

Président.e du jury : M. Pierre SOUYRI
Equipe d'accueil
: IETT
 
Décision : Admis