• Recherche,

DELHORME Carole

« Pen, Pencil and Poison » : les relations entre les arts à la lumière des théories esthétiques d’Oscar Wilde

Publié le 13 février 2020 Mis à jour le 13 février 2020

Thèse en Langues et Littératures et civilisations du monde anglophone, soutenue le 20 septembre 2019.

Cette étude prend son point de départ dans la doctrine de l’art pour l’art telle qu’elle est défendue par Oscar Wilde. Redéfinissant le rapport de l’art au réel, l’autonomie de l’esthétique consacre le culte de la beauté et sape la notion de représentation en tant que principe régissant la création occidentale. Cette remise en cause a de profondes implications en ce qui concerne les relations interartistiques ; l’objectif principal de ce travail est d’analyser dans quelle mesure elle en refaçonne les modalités. En tant que théoricien, Wilde s’inscrit dans le cadre d’un débat millénaire portant sur l’analogie entre les arts. Prenant à rebours la tradition classique de l’ut pictura poesis, il renouvelle les rivalités entre les disciplines en proposant de nouveaux modèles et de nouvelles correspondances. En outre, il propose une théorie de la critique d’art qui élève le critique au rang d’artiste, remodelant ainsi les relations qu’entretiennent le texte et l’image. Ses comptes-rendus des expositions de la Grosvenor Gallery recèlent les prémices d’une écriture dans laquelle l’œuvre d’art n’est plus objet d’étude, mais source d’inspiration. En dernière instance, c’est un idéal de création que vient fonder la critique, idéal qui repose sur la circulation entre les œuvres par-delà les disciplines. Enfin, la théorie de Wilde s’inscrit dans le prolongement de querelles contemporaines et fait écho aux pratiques du mouvement esthétique, qui multiplie les exemples de rencontres entre la littérature, la musique, les beaux-arts et les arts décoratifs. À l'approche comparative de ces dialogues et transpositions génériques s'ajoute un autre enjeu : il s'agit de voir comment l’idéal de l'inspiration interartistique vient parachever l’autosuffisance et l’autoréflexivité du monde de l’art.

The starting point of this study is the doctrine of art for art’s sake as it is defended by Oscar Wilde. The autonomy of aesthetics redefines the relationship between art and life, as it celebrates the cult of beauty and as it undermines the notion of representation understood as the main principle governing artistic creation in the Western tradition. This study sets out to analyze to what extent the doctrine refashions the relations between the arts. Wilde indeed reignites a century-old debate on the analogy between the arts. He challenges the classical tradition of ut pictura poesis and rekindles the rivalries between artistic disciplines by devising new models and correspondences. Furthermore, he formulates a theory about art criticism in which the critic is elevated to the rank of artist, thus remodeling the relations between text and image. His reviews of the exhibitions of the Grosvenor Gallery are preludes to a type of writing in which the work of art is not an object of study, but is taken as a source of inspiration. Wilde’s idea of criticism ultimately serves as the basis for a theory of creation which relies on circulation between works of art and across disciplines. Finally, Wilde’s theory engages in contemporary arguments and echoes the practices of the Aesthetic Movement, which features numerous instances of cross-fertilization between literature, music, the fine arts and the decorative arts. In addition to adopting a comparative approach to those generic transpositions and dialogues, this dissertation shall examine how Wilde’s ideal of interartistic inspiration firmly entrenches the self-sufficiency of the artistic realm.

Mots-clés : Oscar Wilde, l’art pour l’art, mouvement esthétique, littérature victorienne, 19ème siècle, relations transesthétiques, rapports texte / image.

Keywords : Oscar Wilde, art for art’s sake, Aesthetic Movement, Victorian literature, 19th century, artistic relations, word and image studies.

Directeur(trice) de thèse : Laurence GASQUET

Membres du jury :
- Madame Lawrence GASQUET, Directrice de thèse, Professeure des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
- Madame Emily EELLS, Professeure des universités, Université Paris Nanterre,
- Monsieur Pascal AQUIEN, Professeur des universités, Université Paris-Sorbonne.
- Mme Liliane LOUVEL, Professeure des universités émérite, Université de Poitiers,
- Mme Fabienne GASPARI, Maître de conférences habilitée à diriger des recherches, Université de Pau et des Pays D’Adour,
- M. Xavier GIUDICELLI, Maître de conférences, Université de Reims Champagne Ardennes.

Président(e) du jury : Liliane LOUVEL