• Recherche,
  • Philosophie,

COQUET Margaux

L’abolition du système pénal

Publié le 10 mars 2022 Mis à jour le 10 mars 2022

Thèse en Droit, soutenue le 19 novembre 2021.

Le système pénal est un mal social. Incapable d’assumer les fonctions qui lui sont assignées, qu’il s’agisse de dissuader, de restaurer ou de réinsérer, il est en revanche créateur de souffrances et vecteur de domination. Ses dangers et ses impasses ne sont ni anormaux, ni dérivés : ils sont les seuls effets que l’on peut en espérer. Des siècles de réformes n’ont suffi qu’à le renforcer et en étendre l’emprise. Il est donc temps d’envisager non plus sa mutation, mais son abolition. L’abolitionnisme pénal est un mouvement hétérogène, fécond, nécessaire, un savoir militant dont il est plus que jamais temps de se saisir pour penser et faire autrement. Car derrière la pénalité, se dissimule la totalité à laquelle le système de justice criminelle appartient : celle du capitalisme et du patriarcat, des inégalités sociales et de l’épuisement des ressources naturelles. Face aux crises annoncées, le juriste ne peut plus se contenter d’appliquer la technique juridique en diffusant la croyance erronée en sa neutralité. Il doit assumer son origine et sa fonction politique, la désacraliser et l’instrumentaliser. Il doit s’émanciper par la critique, afin d’innover par la pratique : c’est à cette double libération que l’abolitionnisme invite.

Mots-clés : Abolition, système pénal, domination, savoir, pouvoir, capitalisme, patriarcat, mode de production, crime, peine, droit, criminologie, gouvernementalité, contrôle social, valeurs, éthique de l’altérité, innovation, révolution, libération.

The criminal justice system is a social evil. Unable to perform its assigned functions of deterrence, restoration and rehabilitation, it is instead a creator of suffering and a vector of domination. Its dangers and dead ends are neither abnormal nor derivative: they are the only effects that can be expected from it. Centuries of reform have only served to reinforce it and extend its hold. It is therefore time to consider not its mutation, but its abolition. Penal abolitionism is a heterogeneous, fertile and necessary movement, a militant knowledge which it is more than ever time to seize in order to think and act differently. For behind the penalty lies the totality to which the criminal justice system belongs: that of capitalism and patriarchy, of social inequalities and the depletion of natural resources. In the face of the predicted crises, the jurist can no longer be satisfied with applying legal technique by spreading the false belief in its neutrality. He must assume its origin and its political function, desecrate it and instrumentalise it. He must emancipate himself through criticism, in order to innovate through practice: it is to this double liberation that abolitionism invites.

Keywords : Abolition, penal system, domination, knowledge, power, capitalism, patriarchy, mode of production, crime, punishment, law, criminology, governmentality, social control, values, ethics of otherness, innovation, revolution, liberation.

Directeur(trice) de thèse : Xavier PIN

Membres du jury :
- Mr PIN Xavier, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3, France, 
- Mme ALIX Julie, Rapporteure, Professeure des universités, Université de Lille, France,
Mr CAHN Olivier, Rapporteur, Professeur des universités, Université de Tours, France,
- Mme DEUMIER Pascale, Professeure des Universités, Université Jean Moulin Lyon 3, France, 
- Mr KAMINSKI Dan, Professeur des universités, Université Catholique de Louvain, Belgique.

Président(e) du jury : Pascale DEUMIER