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CLAVEL Anne

La théorie de la connaissance dans le Laghïyastraya d’Akalanka Volume I : Étude thématique ; Volume II : Matériaux pour un édition critique ; Volume III : Traduction intégrale des stances, de l’auto-commentaire et d’extraits choisis du Syadvadabhusana d’Abhayacandra

Publié le 19 décembre 2008 Mis à jour le 8 janvier 2009

Thèse "Études de l'Asie et ses diasporas", soutenue le 1er décembre 2008.

Cette étude reconstitue la théorie de la connaissance d'Akalanka, philosophe jaina digambara qui vécut en Inde au VIIIe s. après J.-C. (720-780). Elle se fonde sur une édition critique préliminaire et une traduction du Laghiyastraya d'Akalanka et du Syadvadabhusana, commentaire d'Abhayacandra (XIIIe s.). Définissant le moyen de connaissance valide (pramana) comme la connaissance certaine qui se connaît elle-même en même temps que son objet, Akalanka n'intègre pas à cette définition la fiabilité dans le domaine empirico-pratique. En effet, une connaissance acquise par des moyens empiriques est susceptible, selon le point de vue adopté, de décevoir le sujet, car elle n'a pas à elle seule la capacité de rendre compte adéquatement d'un état de choses. Seul l'omniscient peut connaître adéquatement une chose, car tous les étants s'entr'expriment. Dans la sphère empirico-pratique, la plus haute connaissance ne s'atteint que par des succédanés dont le parangon est la septuple prédication (syadvada), laquelle ne contredit pourtant pas la possibilité de l'omniscience : elle s'applique exclusivement aux énoncés proférés d'un point de vue empirico-pratique. En vertu de la distinction entre ces deux ordres de connaissance, Akalanka propose une double architectonique des moyens de connaissance valide, qui fait opérer un glissement à la connaissance sensorielle : tandis qu'elle relève stricto sensu du moyen de connaissance indirect (paroksa) parce qu'elle n'est pas une connaissance qui met uniquement en jeu l'âme, contrairement à l'omniscience, la clarté qui la caractérise permet toutefois de la tenir, au plan de la réalité empirico-pratique, pour une forme de perception (pratyaksa).
Mots-clés : Jainisme, théorie de la connaissance, Akalanka, Abhayacandra, pramara, syadrada, perception, omniscience.
Directeurs de thèse : Christine CHOJNACKI, Gerdi GERSCHHEIMER Membres du Jury : Christine CHOJNACKI, Université Jean Moulin Lyon 3 Gerdi GERSCHHEIMER, EPHE, Paris Nathalie DESPRAZ, Université de Rouen Eliahu FRANCO, Université de Leipzig Birgit KELLNER, Université deVienne Frédéric NEF, EPHE  Paris et Institut Jean Nicod Mention : Très honorable avec félicitations Équipe d'accueil : Institut de recherches philosophiques de Lyon