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CARLOTTI François-Xavier

Le troisième département de l'Oratoire de Jésus (XVIIe-XVIIIe s.) : un réseau congréganiste dans la France du Midi

Publié le 18 octobre 2013 Mis à jour le 31 janvier 2014

Thèse en Histoire - Histoire religieuse, politique et culturelle soutenue le 14 octobre 2013.

L’Oratoire de Jésus est une congrégation séculière sans voeux fondée le 11 novembre 1611 à Paris par le cardinal Pierre de Bérulle. Dans sa dimension provençale, il présente une singularité : une triple racine. Il avait reçu dans ses premiers temps l’influence de la Doctrine chrétienne à laquelle Jean-Baptiste Romillon, son premier instituteur dans la province, avait appartenu avant de se rapprocher de l’Oratoire crée par Philippe Neri en Italie à la fin du XVIe siècle, puis de s’unir en 1619 à celui de France et à Bérulle.
Associée au Languedoc, à la Gascogne et à la Guyenne, la Provence constitue au sein de l’Oratoire de France une division administrative propre, le troisième « département ». Ses « maisons » font vivre un réseau actif et multiforme : flux humains et de capitaux, entraide spirituelle, échanges matériels et de services, au sein d’une congrégation elle-même hiérarchisée et centralisée dans laquelle le lien avec Paris est maintenu par les visiteurs départementaux et les supérieurs de maisons, nommés.
Cette solidarité est encore renforcée par une identité culturelle partagée, une origine géographique commune, une même extraction, une relative stabilité. Les sujets méridionaux - Pères et confrères voués à l’apostolat et à la régence des collèges, frères-servants aux talents multiples - voient en effet, de leur recrutement à leur mort, leurs carrières s’inscrire pour l’essentiel dans les limites du département. Le succès rapide de leurs entreprises, principalement dédiées à la sanctification du clergé et à l’enseignement de la Parole, est favorisé par le soutien des évêques auxquels ils se soumettent, comme par la faveur des conseils de ville qui leur confient l’instruction de la jeunesse.
Mais la fin du Grand Siècle voit se briser ce bel élan. Les oratoriens ont majoritairement adhéré jusqu’après 1750 au jansénisme dans sa dimension la plus théologique. Et dans le Midi, ils en forment les bataillons les plus nourris. Du fait de la répression, leur recrutement subit une baisse sensible, et beaucoup d’établissements sont fermés.
A la veille de la Révolution, la structure de l’Oratoire apparaît profondément transformée : réconciliée avec l’Eglise, rajeunie, de congrégation sacerdotale, elle est devenue un corps tout entier voué à l’enseignement.

The Oratoire of Jesus was founded on 11th of november 1611 by cardinal Pierre de Bérulle in Paris. It is a secular congregation whose members do not make any vows. In Provence, the Oratoire is unique because of its three roots. At the beginning it was influenced by the christian Doctrine of Jean-Baptiste Romillon who was its primary school’s teacher in Provence, then at the beginning of the XVIIth century it became aligned with the Oratorio of Neri in Italy, and finally in 1619 it merged with the French Bérulle’s Oratoire.
Oratoire of Provence is connected with the regions of Languedoc, Gascogne and Guyenne. It formes a separate administrative division, the third department of the Oratoire in France. The Oratoire’s houses consist in an active and multi-shaped network of human interaction, material exchanges and spiritual flux. The Oratoire is an organized hierarchy with a centralized head in Paris which sends visitors to departments, and nominates the houses superiors.
This community of men forms a stable solidarity network strengthened by the same cultural, geographical and social background. The southern members, priests and brothers engaged into the apostolate and management of the colleges, brothers serving at mass and talented in many skills, all of them, from the time they are taken on to the end of their life, act within the limit of their department.
The Oratoire’s rapid success in preaching and « sanctifying the clergy » was supported by their bishops and favoured by the town councilors who eventually entrusted them with teaching the young people.
At the end of the great XVIIth century their remarkable expansion stopped. Untill the 1750’s the congregation in its vast majority, adhered to the Jansenist faith, in its strictest theological form, particularly in the South of France. Because of persecution new membership registered a decrease and a lot of establishments closed down.
At the eve of the French Revolution, the Oratoire’s structure was deeply modified : they had become reconciled with the Church, younger members had joined it and the whole congregation had turned to teaching activities.

Mots-Clés :
Oratoire, congrégation, Bérulle, spiritualité, jansénisme, collèges, France méridionale.

Keywords : Catholicism, Spirituality, Jansenism, Congregation, Southern France, Collège

Directeur de thèse : Bernard HOURS

Membres du jury :
- Bernard DOMPNIER, Professeur émérite, Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II
- Serge BRUNET, Professeur, Université Paul Valéry Montpellier III
- Régis BERTRAND, Professeur émérite, Université Aix-Marseille
- Yves KRUMENACKER, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3
- Bernard HOURS, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3

Président du jury :  Régis BERTRAND

Mention : Très honorable avec les félicitations du jury

Equipe d'accueil : LARHRA - RESEA