AccueilRechercheProgrammes et productions scientifiquesThèsesThèses soutenuesThèses soutenues - 2006-2020Thèses soutenues - 2019
-
Partager cette page
- Recherche,
BAZIN Quentin
Perplexités, Institutions, Créativités. De l’art brut au laboratoire itinérant.
Publié le 13 janvier 2021 – Mis à jour le 9 avril 2024
Thèse en Philosophie, soutenue le 25 novembre 2019.
En indiquant l’importance de travailler à soigner la culture qui est malade, en affirmant que ce qui importe se passe dans les interstices de la société, l’art brut n’est pas pour autant dénué de réflexes normatifs et identitaires. Comment prendre la mesure de la nouveauté impliquée par l’art brut sans servir ses contradictions ? Comment raconter l’art brut, que l’on tient pour capable de vivifier nos créativités, sans reconduire des dominations portées sur les altérités qui président à ses œuvres ? Ce travail cherche à appréhender la notion d’art brut en considérant que ses productions, ses discours et ses effets témoignent d’une nouvelle conception de la créativité, qui nourrit le commun par le détour de ce qui est hors du commun. Le premier mouvement prospecte des composantes signifiantes de l’art brut (les fantasmes portés sur l’altérité, la primitivité, l’intensité, la singularité, mais aussi les pouvoirs de mutation et de conflit des productions brutes), ainsi que des registres de discours tenus sur ses productions. Le mouvement suivant descend le long de l’imaginaire conceptuel brut pour approcher une métaphysique de la créativité. Celle-ci articule les composantes de l’art brut et redessine le rapport aux subjectivités, aux expériences esthétiques et aux institutions (ce terme renvoyant aux établissements, mais aussi au langage, aux significations et aux comportements institués). Le dernier mouvement remonte des concepts vers une proposition de pratiques organisées, prenant place dans une politique culturelle attentive aux rapports aux institutions, aux créativités mineures et aux inégalités dans les légitimités à créer. Ces pratiques s’organisent autour d’un projet de laboratoire itinérant en Auvergne-Rhône-Alpes, dont les fonctions sont la transmission de nouvelles de la biodiversité culturelle locale, l’animation d’ateliers et de chantiers collectifs dans l’espace public et en institutions, ainsi que la recherche sur les créativités populaires et leurs potentiels de transformation sociale.
Mots-clés : art brut ; altérité ; anarchie métaphysique ; brutalités ; commun ; créativité ; délire ; esthétique ; formants ; imaginaire ; institution ; laboratoire ; politiques culturelles ; psychothérapie institutionnelle.
By pointing out the importance of working to heal the culture that is sick, by saying that what matters is happening in the interstices of society, art brut is not without normative and identity reflexes. How can we measure of the novelty implied by the art brut without serving its contradictions ? How to tell the art brut, which we consider capable of invigorating our creativities, without renewing the domination of the othernesses which preside over his works ? This survey seeks to understand the notion of art brut by considering that its productions, its speeches and its effects reflect a new conception of creativity, which feeds the common through what is out of the ordinary. The first movement explore the significant components of art brut (phantasies about otherness, primitivity, intensity, singularity, but also the powers of mutation and conflict of raw productions), as well as registers of speeches about his productions. The next movement descends along the raw conceptual imaginary to approach a metaphysics of creativity. It articulates the components of art brut and redesigns the relationship to subjectivities, aesthetic experiences and institutions (this term referring to establishments, but also language, instituted meanings and behaviors). The last movement goes back from concepts to a proposal of organized practices, taking place in a cultural policy attentive to relations with institutions, minor creativities and inequalities in the legitimacy to create. These practices are organized around a mobile laboratory project in Auvergne-Rhône-Alpes, whose functions are the transmission of news about local cultural biodiversity, the animation of workshops and collective projects in the public spaces and in institutions, as well as research on popular creativity and their potential for social transformation.
Keywords: aesthetic ; art brut ; brutality ; common ; creativity ; cultural policies ; delirium ; imaginary ; institution ; institutional psychotherapy ; laboratory ; metaphysical anarchy ; otherness ; outsider art.
Directeur de thèse : Jean-Philippe PIERRON
Membres du jury :
- M. Jean-Philippe PIERRON, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
- Mme Isabelle KRZYWKOWSKI, Co-directrice de thèse, Professeure des universités, Université Grenoble Alpes,
- Mme Anne BRUN, Directrice de Recherche, Centre de psychopathologie et psychologie clinique (CRPPC), Université Lumière Lyon 2,
- M. Stefan KRISTENSEN, Professeur des universités, Université de Strasbourg,
- M. Florent GAUDEZ, Professeur des universités, Université Grenoble Alpes,
- M. Mauro CARBONE, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
- Mme Sarah LOMBARDI, Directrice de la collection d’Art Brut, Lausanne.
Président du jury : Florent GAUDEZ
Documentation
Mise à jour : 9 avril 2024