• Recherche,
  • Éthique et développement durable,

BATAKOU Mahuwètin-Sylvie

Le risque environnemental et l’assurance

Publié le 24 mars 2021 Mis à jour le 25 janvier 2023

Thèse en Droit, soutenue le 14 janvier 2021.

Le risque environnemental envisagé se définit comme les atteintes à l’environnement causées par l’activité des entreprises entraînant leurs responsabilités, source d’un dommage écologique ou préjudice écologique, et les obligeant à prendre des mesures pour le réparer, voire le prévenir. La consécration par le droit de la responsabilité du préjudice écologique dit pur, c’est-à-dire ceux causés à l’environnement lui-même, ont obligé les assureurs à se structurer et à proposer des garanties adéquates. Au-delà de la responsabilité environnementale telle que prévue par le Code de l’environnement, désormais, sur le fondement des articles 1246 et suivants du Code civil, toute personne, et par conséquent, toute entreprise, et pas seulement celles dont l’activité constitue un risque pour l’environnement, doit réparer les atteintes causées et mettre en place, si besoin, des mesures de prévention de ces dommages. Ces coûts, mis à sa charge et susceptibles d’entamer sa survie financière, ne peuvent être assumés sans le recours à l’assurance. Celle-ci permet alors la couverture et le règlement des préjudices écologiques purs. Rôle essentiel en aval, l’assurance joue aussi un rôle en amont en permettant et favorisant la prévention du risque environnemental. Ce faisant, l’assurance des risques environnementaux s’inscrit pleinement dans la démarche de développement durable actuelle. Mais si l’assurance traditionnelle est la technique la plus adaptée à la réparation effective des atteintes causées à l’environnement, elle ne peut à elle seule couvrir le risque environnemental. Il existe des limites substantielles, temporelles et financières dans les contrats d’assurance environnement, nécessitant une réflexion sur la mise en place d’une indemnisation plurale. De ce fait, l’intervention complémentaire d’autres mécanismes d’indemnisation, et particulièrement d’un fonds d’indemnisation, est indispensable. Au terme de notre étude, le rôle crucial de l’assureur dans la réparation des atteintes causées à l’environnement est mis en évidence. Mais il doit être inséré dans un mécanisme d’indemnisation plus large et repensé, constitué par la mise en place d’une part d’une obligation d’assurance et d’autre part d’un fonds d’indemnisation spécial.

Mots-clés : Risque environnemental – Droit des assurances – Atteinte à l’environnement – Droit de l’environnement – Droit de la responsabilité civile – Pollution – Préjudice écologique – Dommage environnemental –– Responsabilité environnementale – Couverture des risques environnementaux

Environmental risk is defined as the damage to the environment caused by the activities of companies that give rise to their responsibilities, which are the source of ecological damage or ecological harm and oblige them to take measures to repair or even prevent it. The enshrinement by liability law for so-called pure ecological prejudice, i.e. those caused to the environment itself, has obliged insurers to structure themselves and offer adequate guarantees. Beyond environmental liability as provided for in the Environmental Code, henceforth, on the basis of Articles 1246 et seq. of the Civil Code, any person, and consequently any company, and not only those whose activity constitutes a risk for the environment, must repair the damage caused and put in place, if necessary, measures to prevent such damages. These costs, which are borne by him and are likely to affect his financial survival, cannot be assumed without recourse to insurance. This one can then be used to cover and pay for pure ecological damages. Insurance plays an essential downstream role, but also an upstream role by enabling and promoting the prevention of environmental risk. In this way, environmental risk insurance is fully in line with the current sustainable development approach. However, while traditional insurance is the technique best suited to effectively repairing damage caused to the environment, it alone cannot cover environmental risk. There are substantial, temporal and financial limitations in environmental insurance contracts, requiring consideration of the implementation of a multifaceted compensation system. As a result, the complementary intervention of other compensation mechanisms, particularly a compensation fund, is indispensable. At the end of our study, the crucial role of the insurer in repairing environmental damages is highlighted. However, it must be included in a broader and rethought compensation mechanism, consisting of the establishment of an insurance obligation on the one hand and a special compensation fund on the other. 

Keywords : Environmental risk – Insurance law – Environmental damage – Environmental law – Civil liability law – Pollution – Ecological prejudice – Environmental harm – Environmental responsibility – Environmental risk coverage

Directrice de thèse : Axelle ASTEGIANO LA RIZZA

Membres du jury :
Mme Axelle ASTEGIANO LA RIZZA, Directrice de thèse, Maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches, Université Jean Moulin Lyon 3,
M. Pierre-Grégoire MARLY, Rapporteur, Professeur des universités, Le Mans Université,
M. Didier KRAJESKI, Rapporteur, Professeure des universités, Université Toulouse Capitole,
Mme Mireille BACACHE, Professeure des universités, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne,
Mme Sabine ABRAVANEL-JOLLY, Maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches, Université Jean Moulin Lyon 3.

Présidente du jury :  Mireille BACACHE