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ARIOLI Segolene

Le traitement médical pénalement imposé

Publié le 22 septembre 2023 Mis à jour le 22 septembre 2023

Thèse en Droit, soutenue le 6 juillet 2023.

En droit pénal, les hypothèses dans lesquelles l’autorité judiciaire peut imposer un traitement médical à l’auteur d’une infraction ne cessent de se multiplier. Ainsi, à tous les stades de la procédure pénale, en milieu ouvert comme fermé, le délinquant peut être soumis à des mesures thérapeutiques mises en œuvre par un médecin. De nombreuses difficultés émergent de cette utilisation du traitement médical en matière pénale et de sa transformation en outil répressif. En effet, la protection des droits et libertés du patient accordée par le droit médical semble remise en cause. L’articulation entre l’intervention des acteurs judiciaires et celle des professionnels de santé apparaît en outre particulièrement complexe. Les finalités et fonctions assignées au traitement médical pénalement imposé interrogent enfin, et autorisent à questionner le lien très ambigu qu’il semble entretenir avec la dangerosité.
L’ensemble de ces problématiques invite à se demander dans quelle mesure le traitement médical peut être mobilisé par le droit pénal en réaction à la commission d’une infraction. Afin d’y apporter une réponse, les raisons de ce recours accru au traitement médical doivent être analysées. Au-delà, l’étude accorde une large place à la conciliation des logiques pénale et médicale, et à l’équilibre entre les enjeux répressifs et thérapeutiques. En définitive, la thèse se propose de repenser l’utilisation qui peut être faite du traitement médical en matière pénale.


Mots-clés : traitement médical, soins pénalement ordonnés, soins, droit pénal, procédure pénale, matière pénale, droit médical, droit de la santé, psychiatrie, troubles psychiatriques, troubles mentaux, médecin, addiction, injonction de soins, injonction thérapeutique, obligation de soins, rétention de sûreté, dangerosité

Criminal law has known an ever-increasing amount of ways to constrain offenders to undergo medical treatment. In every steps of the criminal process, offenders might be subject to therapeutic measures, conducted by a physician. This phenomenon raises several issues, while medical treatment has become a punishment tool. In fact, the fundamental rights of the patients, granted by medical law, seem to be weakened. Prosecutors, judges, probation officers and health professionals, intertwined in the process, struggle to find their place. The goals and functions of the medical treatment, as imposed by criminal law, are a source of concern, posing a serious challenge to its ambiguous link with dangerousness.
These multiple problems lead us to assess when a medical treatment can be used as a judiciary response to an offense. In order to answer that, the reasons behind the increased use of medical treatment will be analyzed. Furthermore, the balance of criminal and medical logics, as well as their respective stakes, are granted a significant place in this study. Finally, this thesis rethinks the way criminal law could resort to medical treatment, and how.

Keywords:  criminal law, medical treatment, therapeutic measures, medical law, psychiatric, mental illness, addiction, dangerous offenders, mental disorders


Directeur de thèse : Patrick MISTRETTA

Membres du jury :
- M. MISTRETTA Patrick, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Paris Nanterre,
- Mme GIACOPELLI Muriel, Rapporteure, Professeure des universités, Aix Marseille Université, Aix en Provence,
- M. VERNY Edouard, Rapporteur, Professeur des universités, Université Paris Panthéon Assas,
- Mme ALIX Julie, Professeure des universités, Université de Paris Nanterre,
- Mme LETURMY Laurence, Professeure des universités, Université de Poitiers.

Président du jury : Julie ALIX