22200105 - Minorités religieuses, altérité, dialogue

Master 2 - Semestre 3 - Année universitaire 2022-23
Cours dispensé à l'ISERL (Lyon 2)

Présentation générale du cours :
Ce module correspond au cours du Master 2 de l’ISERL "Minorités religieuses, altérité, dialogue" (Lyon 2) dans l’UE C2 : Religion, sociétés et politique. Il se divise en 12h de philosophie et 12h d’histoire. Pour être validé, le cours doit être suivi dans l’intégralité de ses 24h, mais le travail à rendre ne correspond qu’à l’une des deux moitiés du cours, au choix (voir directement sur le site du master ISERL pour les informations concernant le calendrier).

► Voir directement sur le site du master ISERL pour les informations concernant les autres parties du cours ainsi que le calendrier.

Enseignant Philosophie : Thierry GONTIER (également référent pour les questions relatives au Master ISERL)

Titre du cours : Introduction à la critique communautarienne du libéralisme (12h)

Présentation du cours (M. Gontier) :
Le "communautarisme" désigne en philosophie une école de pensée assez hétérogène. Elle se caractérise moins par la défense d'une société multiculturaliste au sens actuel que par une critique commune de certains modèles libéraux de la société.

Notre cours portera sur quatre des auteurs qui ont initié la réflexion au début des années 1980, en réaction contre certains textes des années 1970 sur le libéralisme (Rawls, Dworkin) : Alasdair McIntyre, Michael Sandel, Michael Walzer et Charles Taylor. Ces auteurs sont tous, d'une façon ou d'une autre, des représentants de minorités religieuses ou culturelles (McIntyre et Taylor sont catholiques, Sandel et Walzer sont Juifs, même s'il ne s'affichent pas comme pratiquants). Taylor est par ailleurs Canadien (comme Kymlicka), et appartient donc à une société multiculturelle de facto. Nous analyserons les points les plus sensibles du débat entre libéraux et communautariens du point de vue anthropologique, moral et politique.

Plan du cours :

Introduction (4h)

• Approche historique: les Anciens et les Modernes
• La position "libérale" de John Rawls

1 – La critique communautarienne de la modernité libérale: Alasdair McIntyre (2h)

• La critique de la modernité libérale
• Morale et théorie de l'action
• Le soi narratif
• Le modèle communautarien

2 – La critique du moi désengagé: Michael Sandel (2h)

• La priorité du bien sur le juste
• Le moi et ses fins
• La fragilité du sujet rawlsien
• Au-delà de la communauté sentimentale

3 – Morale réitérative et significations partagées : Michaël Walzer (2h)

• Justice et communautés
• La théorie des sphères
• Valeurs universelles et valeurs réitératives
• L'interprétation des principes de justice et le dialogue entre les cultures

4 – Éthique de l'authenticité et multiculturalisme : Charles Taylor (2h)

• La modernité et l'idéal d'authenticité
• Les conditions du multiculturalisme

Enseignante pour l’histoire : Oissila SAAIDIA (Professeure d’Histoire contemporaine, Université Lyon 2, LARHA – UMR 5190).

Titre du cours : Approche historique de l’altérité religieuse entre Orient et Occident (12h)

Présentation du cours : Le cours se propose d’envisager la construction des discours autour de l’altérité religieuse aussi bien dans les sociétés à majorité musulmane que dans les sociétés où les musulmans constituent une minorité, à partir de deux entrées. C’est ainsi que seront abordées les questions relatives au dialogue islamo-chrétien en Egypte, mais aussi les enjeux autour du voilement des femmes en Europe.

Biblographie M. Gontier (limitée à des ouvrages en français. * = ouvrage séminal) :

1. À lire avant le cours

• * Libéraux et communautariens, texte réunis et présentés par A. Berten, P. da Silveira, H. Pourtois (dir.), Paris, PUF, 1997, rééd. 2002.

2. Auteurs contemporains

• * John Rawls, La Théorie de la justice (1971), trad. C. Audard, Seuil, 1987.
  —, Justice et démocratie, trad. sous la dir. De C. Audard, Points-Seuil, 1993 (« La théorie de la justice comme équité. Une théorie politique et non pas métaphysique », p. 203-241 ; « La priorité du juste et les conceptions du bien », p. 287-320).
  —, Libéralisme politique, trad. C. Audard, Paris, PUF 1995.
• * Alasdair McIntyre, Après la vertu. Étude de théorie morale (1981), trad. A. Bury, Paris, PUF, 1997, rééd. 2006 (en particulier les ch. 12 « Les vertus selon Aristote » et 17 « La justice comme vertu. Évolution des conceptions »).
  —, Quelle Justice ? Quelle Rationalité ? (1988), trad. M. Vignaux d'Hollande, Paris, PUF, 1988.
• * Michael Sandel, Le Libéralisme et les limites de la justice, 1982, trad. J.F. Spitz, Paris, Seuil, 1999 (plus particulièrement les ch. 1 et 4, ainsi que la conclusion et la préface à la 2e édition).
• * Michaël Walzer, Sphères de justice, 1983, trad. P. Engel, Paris, Seuil, 2013.
  —, Pluralisme et démocratie, trad. fr., Paris, éd. Esprit, 1997.
  —, Traité sur la tolérance, trad. C. Hutner, Paris, Gallimard, 1998.
• * Charles Taylor, Multiculturalisme. Différence et démocratie, 1992, trad. D.A. Canal, Paris, Flammarion, 1994, rééd. 1997.
  —, Le Malaise de la modernité (1989), trad. Ch. Melançon, Paris, Éditions du Cerf, 1992, rééd. 1999.
  —, Les Sources du moi. La formation de l'identité moderne, trad. Ch. Mélançon, Paris, Seuil, 1998.
  —, L'Âge séculier, trad. P. Savidan, Paris, Éd. du Seuil, 2011.
  — La Liberté des modernes (recueil d'articles), trad. Ph. de Lara, Paris, PUF, 1997.
• * Will Kymlicka, Les Théories de la justice. Une introduction (1990), trad. M. Saint Upery, Paris, La Découverte, 1999, rééd. 2003 (ch. 5 : « Les communautariens »).

Contrôle continu