17280022 - Textes philosophiques en langue étrangère - Latin

Niveau de diplôme
Crédits ECTS 2
Volume horaire total 15
Volume horaire TD 15

Responsables

Contenu

Licence 2 - Semestre 3 - MAJEURE Philosophie - UE Transversale - Année universitaire 2023-24

Enseignant : Christian GIRARD

Thème du cours : Cicéron : Traité du destin (De fato)

Présentation du cours :
Le De fato de Cicéron illustre de manière exemplaire comment s’articulent physique, logique et éthique dans la philosophie ancienne. Dans ce traité, Cicéron s’attache à réfuter la conception stoïcienne du destin. Il refuse, tout d’abord, d’admettre qu’on puisse déduire du principe qu’à tout effet corresponde une cause déterminante l’affirmation d’un déterminisme universel. Il conteste, ensuite, la possibilité de concilier une conception nécessitariste de l’ordre du monde avec l’exigence morale de responsabilité individuelle.

Récusant tour à tour les arguments de Posidonius en faveur de la divination, la réduction du possible au nécessaire par Diodore Cronos dans « l’ argument dominateur », la justification par Épicure de la contingence, les conséquences absurdes de « l’argument paresseux » et mettant en tension les ambiguïtés de la conception stoïcienne de l’assentiment, l’Arpinate soutient, en mobilisant les objections développées en son temps par Carnéade contre Chrysippe, que l’homme n’est libre qu’à condition d’admettre qu’il peut se soustraire à l’enchaînement rigoureux des causes par l’exercice de la volonté rationnelle.

Même s’il convoque des catégories conceptuelles propres à l’Antiquité, ce traité pose des problèmes d’un intérêt philosophique majeur et toujours actuels : la thèse de Carnéade a fourni les prémisses psychologiques de l’humanisme européen ; l’hypothèse d’un déterminisme absolu posée par les Mégariques a reçu une nouvelle caution théorique, notamment dans le domaine des neurosciences, par les tenants d’un matérialisme éliminativiste ; les termes de la polémique qui oppose Carnéade à Chrysippe préfigurent la troisième antinomie – celle de la nécessité physique et de la liberté humaine − thématisée par Kant.

Le cours consistera en une lecture suivie du De fato. Chaque semaine sera traduit et commenté un passage d’une vingtaine de lignes. À partir du deuxième cours, les étudiants auront un contrôle sur le vocabulaire du texte étudié lors du cours précédent (entre 10 et 20 mots). En fin de semestre, ils devront être capables de retraduire seuls l’intégralité des textes étudiés.
 

Bibliographie

Le texte de référence du cours, dont on pourra lire avec profit l’introduction, est le suivant :
  • Cicéron, Traité du destin, texte établi et traduit par Albert Yon, Paris, Les Belles Lettres, 2002.
Pour comprendre les enjeux du débat qui oppose Cicéron aux Stoïciens, on peut lire :
  • Hamelin, O., Sur le De fato, publié et annoté par M. Conche, Éditions du Mégare, 1978 ;
  • Schuhl, Pierre-Maxime, Le dominateur et les possibles, Paris, PUF , 1960 ;
  • Long A. A. et Sedley D. N., Les Philosophes hellénistiques II. Les Stoïciens, traduction par J. Brunschwig et P. Pellegrin, GF-Flammarion, 2001, notamment les p. 377-398 et 475-489 ;
  • Koch, Isabelle, « Le destin et “ce qui dépend de nous” : sur les causes de l’impulsion », dans Études sur la théorie stoïcienne de l’action, sous le direction de Marie-Odile Goulet-Cazé, Paris, Vrin, 2011, p. 367-449.

Contrôles des connaissances

L’évaluation finale consistera en l’analyse, guidée par des questions, d’un extrait du De fato en version originale, accompagné de sa traduction. Les étudiants, devront proposer un commentaire philosophique du texte, en mobilisant connaissances acquises pendant le cours et réflexion personnelle.

Formations dont fait partie ce cours