Éthique - Philosophie - Esthétique
17220027 - Les grands problèmes de la philosophie
Niveau de diplôme | |
---|---|
Volume horaire total | 33 |
Volume horaire CM | 18 |
Volume horaire TD | 15 |
Responsables
- LESSARD Clémentine
Contenu
Licence 1 - Semestre 1 - MAJEURE Philosophie - UE Fondamentale - Année universitaire 2024-25
Enseignant : Clémentine LESSARD (ATER - Université Jean Moulin Lyon 3)
Titre du cours : L’individu dans le monde
Programme du cours :
Si l’existence individuelle est une évidence dont nous faisons l’expérience chaque jour, en tant qu’individus vivant, agissant et travaillant dans le monde, savons-nous pour autant ce qu’est un individu ? Les notions de sujet, de moi et de personne sont communément tenues pour des équivalents de l’individu. Bien qu’elles n’en soient pas synonymes, ces notions reposent sur une certaine conception de l’individualité : celle de l’individu comme monade, totalité close et solitaire définie par son unité et son unicité. Selon cette conception, il y aurait d’abord moi, puis le monde extérieur et les autres, avec lesquels je pourrais entrer en guerre ou bien m’associer pour faire famille ou société. L’étymologie elle-même nous invite à penser l’individu sur le modèle de l’atome, comme une particule indivisible (in-dividuum, du grec a-tomon) et isolée préexistant à sa rencontre avec d’autres réalités. Distinct de tous les autres, je serais séparé du monde par mon intériorité. C’est ainsi qu’en relation quotidienne avec d’autres atomes dans la nature et dans la société, je ne me réaliserais et ne me connaîtrais moi-même qu’en me retirant du monde. Mais cette vision de l’individu hors du monde, diffuse dans nos représentations du sage antique, du moine ascétique et du coach en développement personnel, est-elle l’essence de l’individualité ?
L’idée de l’individu comme « moi », ou comme intériorité séparée, n’est ni éternelle, ni universelle. C’est une invention, dont l’histoire peut être retracée (I). Dans un premier parcours allant de l’Antiquité à l’époque moderne, nous chercherons donc à comprendre comment « l’inscription cosmique de l’individu a été levée » (F. Ildefonse). Or, au terme de cette enquête, l’idée d’un individu hors du monde deviendra difficilement concevable. L’individu n’est pas une particule, mais une partie définie par sa place et sa fonction dans un tout. Rouage parmi d’autres au sein de ces deux machines que sont la nature et la société, l’individu est dans le monde aussi bien que le monde est en lui, dans son corps, avec ses déterminismes et ses réseaux de causalité (II). Dès lors, comment penser l’existence intramondaine de l’individu sans nier son autonomie et sa singularité ? Se réaliser comme individu, est-ce se replier sur soi-même au point de renoncer au monde, ou bien embrasser sa situation au risque de se dissoudre dans l’extériorité ? Notre défi sera finalement le suivant : penser comment l’individu se définit par sa place et sa fonction dans des groupes, tout en s’y individuant comme un être singulier (III).
L'objectif du TD sera de proposer un approfondissement du CM à travers des entraînements à la dissertation et à l’explication de texte.
Enseignant : Clémentine LESSARD (ATER - Université Jean Moulin Lyon 3)
Titre du cours : L’individu dans le monde
Programme du cours :
Si l’existence individuelle est une évidence dont nous faisons l’expérience chaque jour, en tant qu’individus vivant, agissant et travaillant dans le monde, savons-nous pour autant ce qu’est un individu ? Les notions de sujet, de moi et de personne sont communément tenues pour des équivalents de l’individu. Bien qu’elles n’en soient pas synonymes, ces notions reposent sur une certaine conception de l’individualité : celle de l’individu comme monade, totalité close et solitaire définie par son unité et son unicité. Selon cette conception, il y aurait d’abord moi, puis le monde extérieur et les autres, avec lesquels je pourrais entrer en guerre ou bien m’associer pour faire famille ou société. L’étymologie elle-même nous invite à penser l’individu sur le modèle de l’atome, comme une particule indivisible (in-dividuum, du grec a-tomon) et isolée préexistant à sa rencontre avec d’autres réalités. Distinct de tous les autres, je serais séparé du monde par mon intériorité. C’est ainsi qu’en relation quotidienne avec d’autres atomes dans la nature et dans la société, je ne me réaliserais et ne me connaîtrais moi-même qu’en me retirant du monde. Mais cette vision de l’individu hors du monde, diffuse dans nos représentations du sage antique, du moine ascétique et du coach en développement personnel, est-elle l’essence de l’individualité ?
L’idée de l’individu comme « moi », ou comme intériorité séparée, n’est ni éternelle, ni universelle. C’est une invention, dont l’histoire peut être retracée (I). Dans un premier parcours allant de l’Antiquité à l’époque moderne, nous chercherons donc à comprendre comment « l’inscription cosmique de l’individu a été levée » (F. Ildefonse). Or, au terme de cette enquête, l’idée d’un individu hors du monde deviendra difficilement concevable. L’individu n’est pas une particule, mais une partie définie par sa place et sa fonction dans un tout. Rouage parmi d’autres au sein de ces deux machines que sont la nature et la société, l’individu est dans le monde aussi bien que le monde est en lui, dans son corps, avec ses déterminismes et ses réseaux de causalité (II). Dès lors, comment penser l’existence intramondaine de l’individu sans nier son autonomie et sa singularité ? Se réaliser comme individu, est-ce se replier sur soi-même au point de renoncer au monde, ou bien embrasser sa situation au risque de se dissoudre dans l’extériorité ? Notre défi sera finalement le suivant : penser comment l’individu se définit par sa place et sa fonction dans des groupes, tout en s’y individuant comme un être singulier (III).
L'objectif du TD sera de proposer un approfondissement du CM à travers des entraînements à la dissertation et à l’explication de texte.
Bibliographie
Bibliographie indicative :
La lecture de ces ouvrages n’est en aucun cas un prérequis pour le cours ; il ne s’agit que d’indications sur les principaux textes étudiés ainsi que sur la littérature secondaire employée.
La lecture de ces ouvrages n’est en aucun cas un prérequis pour le cours ; il ne s’agit que d’indications sur les principaux textes étudiés ainsi que sur la littérature secondaire employée.
- Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, suivi de Manuel d’Épictète [121-180], GF.
- Augustin, Confessions, [397-401], GF.
- R. Descartes, Méditations métaphysiques [1641], GF.
- B. Pascal, Pensées [1670], GF.
- J. Locke, Essai sur l’entendement humain [1689], GF.
- G.-W. Leibniz, Discours de métaphysique suivi de Monadologie et autres textes [1686 et 1714], Gallimard.
- G. Tarde, Œuvres de Gabriel Tarde, t. 1 : Monadologie et sociologie [1893], Les empêcheurs de tourner en rond, 2002.
- L. Dumont, Essai sur l’individualisme. Une perspective anthropologique sur l’idéologie moderne [1893], Poche, 1991.
- M. Mauss, « Une catégorie de l’esprit humain : la notion de personne, celle de ‘‘moi’’ » [1938], et « Les techniques du corps » [1934], dans Sociologie et anthropologie, PUF, 1966, p. 333-386.
- A. Kardiner, L’Individu dans sa société : Essai d’anthropologie psychanalytique [1939], Gallimard, 1969.
- J.-P. Sartre, L’Être et le Néant [1943], Gallimard, 1976.
- E. Goffman, La Mise en scène de la vie quotidienne, t. 1 : La présentation de soi [1956] et t. 2 : Les relations en public [1971], Éditions de Minuit, 1973.
- G. Simondon, L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information [1958], Millon, 2005.
- M. Foucault, Histoire de la sexualité, t. 2 : L’usage des plaisirs et t. 3 : Le souci de soi [1984], Gallimard, 1997.
- J.-P. Vernant, « L’individu dans la cité » [1985], dans P. Veyne (dir.), Sur l’individu. Contributions au colloque de Royaumont, Seuil, 1987, p. 20-37.
- P. Hadot, La Citadelle intérieure, Fayard, 1992.
- F. Ildefonse, « Questions pour introduire à une pensée de l’intériorité », dans G. Aubry et F. Ildefonse (dir.), Le moi et l’intériorité, Vrin, 2009.
- V. Carraud, L’invention du moi, PUF, 2010.
- A. Honneth, Ce que social veut dire, t. 2 : Les pathologies de la raison, Gallimard, 2015.
Contrôles des connaissances
CM : Terminal écrit (TE) : 4h
TD : Contrôle continu (CC)
Crédits ECTS 2024-25 :
TD : Contrôle continu (CC)
Crédits ECTS 2024-25 :
- Licence Philosophie : 5 (CM : 3 - TD : 2)
- Licence Droit-Philosophie : 6 (CM : 3 - TD : 3)
Formations dont fait partie ce cours
Renseignements pratiques
Faculté de Philosophie
Adresse postale :
1C avenue des Frères Lumière
CS 78242
69372 Lyon Cedex 08
Courriel
Sur Internet
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Mise à jour : 2 juillet 2024