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BARBIN Emilie

La régularisation des actes administratifs. Etude de droit comparé franco-brésilien.

Publié le 21 novembre 2019 Mis à jour le 4 février 2020

Thèse en cotutelle en Droit public, soutenue le 25 octobre 2019.

La régularisation des actes administratifs s’inscrit dans un mouvement global de recherche de stabilité juridique, mettant à l’épreuve la dialectique bien connue de la sécurité juridique et de la légalité administrative. Elle implique en effet que l’acte puisse subsister dans l’ordonnancement juridique, en dépit d’une illégalité originelle. Mais, l’état actuel du droit français de la régularisation des actes administratifs interpelle par le décalage existant entre la présence croissante de ses mentions en droit positif et l’indétermination de son emploi. À l’inverse, le législateur brésilien a consacré depuis vingt ans la régularisation des actes administratifs comme un pouvoir aux mains de l’administration, et fournit l’exemple d’une expérience mature de son utilisation. Le droit comparé se mobilise alors comme un outil de découverte autant que comme un révélateur des perspectives qui pourraient accompagner l’expansion de la régularisation en droit français. À partir de cette démarche, la notion a pu être précisée, désignant un processus de correction à effets rétroactifs, permettant de maintenir l’acte administratif dans l’ordonnancement juridique et de restaurer la légalité. Cette définition contribue à singulariser la notion et à en préciser le champ, permettant d’envisager ensuite ses effets juridiques. À cet égard, la construction d’un régime propre à la régularisation des actes administratifs a pour but d’en clarifier les implications juridiques. Ce régime repose alors sur la recherche d’un équilibre, en ce qu’il doit à la fois permettre de respecter les objectifs poursuivis par la régularisation et de contenir certains de ses effets négatifs, notamment à l’égard des tiers.

The regularisation of administrative acts is part of a global search for legal stability, which calls into question the familiar dialectic between legal certainty and administrative legality. It implies that administrative acts can be retained in the legal system despite their original illegality. Yet the French current legal system is characterised by a striking discrepancy between increasing references to regularisation in positive law, and uncertainty around its usage. On the contrary, regularisation has been embedded in Brazil’s legal architecture for twenty years as a power resting with the administration, which provides us with an example of mature use of this process. In this context, comparative law is both a tool to learn more about regularisation and a means to examine the prospects that could accompany its expansion within the French legal system. This approach allows for a definition of this notion as a corrective process with retroactive effects, enabling administrative acts to be kept in the legal order and legality to be restored. This definition helps to specify the scope of the notion, which then enables us to consider its legal effects. In this respect, building a specific system for the regularisation of administrative acts aims at specifying its legal implications. This system rests on a balance between meeting the objectives pursued by regularisation and limiting some of its negative effects, in particular towards third parties.

Mots-clés : Actes administratifs unilatéraux – Contrats administratifs – Principe de légalité – Principe de sécurité juridique – Stabilisation de l’acte administratif – Rétroactivité – Illégalités – Pragmatisme – Efficacité de l’action publique – Substitution – Administré

Keywords: Unilateral administrative acts – Public service contract - Principal of legality – Principle of Legal certainty – Stabilization of administrative act – Retroactivity – Irregularity – Pragmatism – Efficiency of public action – Substitution – Administered.


Directeur(trice) de thèse : Caroline CHAMARD HEIM

Membres du jury :

- Mme Caroline CHAMARD HEIM, Co-Directrice de thèse, Professeure des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
- M. Fernando MENEZES DE ALMEIDA, Co-Directeur de thèse, Professeur, Université Sao Paulo. Brésil,
- M. Gweltaz EVEILLARD, Professeur des universités, Université Rennes 1,
- M. Jean-François LAFAIX, Professeur des universités, Université de Strasbourg,
- M. Fabrice MELLERAY, Professeur des universités, Science Po Bordeaux,
- Mme Nina Beatriz STOCCO RANIERI, Professeure, Université Sao Paulo, Brésil.



Président(e) du jury : Fabrice MELLERAY