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VIALARON Laurence

L’expression de l’interdiction en russe moderne

Publié le 29 janvier 2019 Mis à jour le 29 janvier 2019

Thèse en Linguistique, soutenue le 28 septembre 2018.

Cette thèse, consacrée à l’expression de l’interdiction en russe moderne, étudie les différents types d’énoncés prohibitifs. L’acte de langage d’interdiction correspond à un énoncé performatif et contraignant incitant au non-accomplissement d’une action perçue comme indésirable par le locuteur. Cet énoncé crée, pour l’allocutaire, une obligation qui jusque-là n’existait pas.
L’expression de l’interdiction se fait à différents niveaux de communication et par des moyens linguistiques de natures diverses : pragmatique, syntaxique ou lexicale.
Outre les énoncés performatifs, l’interdiction peut être exprimée par des énoncés comportant une valeur illocutoire d’interdiction, y compris par des actes de langage indirects.
Si les types d’énoncés prohibitifs sont nombreux, ils ne sont pas interchangeables. D’une part, ils ne peuvent être employés indifféremment dans n’importe quel contexte et ils relèvent de niveaux de langues différents.
D’autre part, les disparités existant dans la force illocutoire des différents énoncés prohibitifs ont été mises en évidence. La force illocutoire d’un énoncé prohibitif résulte du choix du type d’énoncé retenu, mais aussi des moyens linguistiques qui peuvent être employés pour le moduler.
Cette étude a permis d’établir une typologie des énoncés prohibitifs. Ces énoncés peuvent se répartir en trois catégories : les énoncés qui signifient l’interdiction par exception, les énoncés habituellement prohibitifs et les énoncés invariablement prohibitifs.
S’y ajoute la question de l’évolution de la langue, notamment par un effet de contamination des langues européennes. Cette évolution se traduit par le recours moins fréquent aux tournures les plus catégoriques, ainsi que par l’introduction de formules de politesse de plus en plus fréquentes.


This thesis is dedicated to prohibitive commands in modern Russian and studies the various speech strategies expressing negative commands. Prohibitive speech acts correspond to compulsory and performative utterances urging the non-accomplishment of an action perceived as undesirable by the speaker. Due to this utterance, the addressee has no other option than compliance, which was not the case before.
Prohibitive commands are expressed at various communication levels and by a wide range of linguistic means: pragmatic, syntactic or lexical.
Besides performative utterances, prohibition can be expressed by utterances with a prohibitive illocutionary force, including indirect speech acts.
Although negative commands can be expressed by various strategies, they are not interchangeable. On the one hand, any negative command cannot be used in all contexts and in addition, the registers are different.
On the other hand, the disparities in the illocutionary force of command of the various prohibitive strategies could be established. The illocutionary force of a prohibitive command both results from the selected linguistic strategy, but also from the means of modulation that can be used.
This study enabled us to establish a typology of negative commands. The latter can be displayed in three categories: utterances whose prohibitive meaning occurs exceptionally, usually prohibitive utterances and invariably prohibitive utterances.
Furthermore, the evolution of the Russian language has to be taken into account, among others by a contamination effect from European languages. This evolution leads to a less frequent resort to the strongest prohibitive commands, as well as to the increasing use of politeness strategies.

 
Mots-clés : russe (langue) – interdiction, russe (langue) – impératif, actes de langage, actes de langage indirects, énoncés prohibitifs, phrases interrogatives, phrases infinitives négatives

Keywords : Russian Prohibition – Russian Imperative – Speech Acts – Indirect Speech Acts – Negative Commands – Interrogative Clauses – Negative Infinitive Clauses

Directeur de thèse : Robert ROUDET

Membres du jury :
M. Vladimir BELIAKOV, Rapporteur, Professeur des universités, Université Toulouse-Jean Jaurès,
Mme Tatiana BOTTINEAU, Professeure des universités, INALCO, Paris,
Mme Christine BRACQUENIER, Rapporteur, Professeure des universités, université de Lille,
M. Robert ROUDET, Directeur de thèse, Professeur des universités émérite, Université Jean Moulin Lyon 3.


Présidente du jury : Christine BRACQUENIER