AL ABDULSALAM Mohamad

Les études démontrent que les PME, en raison de leur faiblesse de ressources, ne maîtrisent pas l'intelligence économique. Cette dernière, étant établie à la base des expériences des grandes entreprises, résulte des méthodologies inadaptées aux spécificités des PME, ce qui exige de créer des outils propres à leur contexte pour la mise en œuvre d'une démarche d'intelligence économique. Dans cette perspective, l'outil coopératif apparaît une piste propice pour permettre aux PME de pratiquer l'intelligence économique. La thèse défendue est que les syndicats professionnels étudiés dans le cadre de cette recherche sont un intermédiaire pertinent permettant aux PME l'accès à une démarche collective d'intelligence économique. Afin d'opérationnaliser l'intelligence économique, celle-ci est appréhendée à travers une grille de lecture fonctionnelle en arrêtant quatre fonctions : la veille, la maîtrise du patrimoine immatériel, l'influence et la fonction centrale de coordination des acteurs et des activités. Une série de théories en management stratégique est mobilisée afin de définir l'assise conceptuelle des fonctions de l'intelligence économique. Dans une visée exploratoire et selon une posture interprétativiste, nous opérons deux études de cas au sein des chambres syndicales de la Métallurgie Rhodanienne et d'Allizé Plasturgie. L'objectif est de comprendre comment et dans quelles mesures les syndicats professionnels contribuent à la démarche de développement de l'intelligence économique au profit des PME ? Dans un premier temps, nous étudions les apports et la performance des supports développés par les syndicats professionnels en termes de trois premières fonctions annoncées de l'intelligence économique. Nous effectuons un état des lieux concernant les outils de veille et les actions développés par les chambres syndicales afin de répondre aux besoins informationnels des PME adhérentes. Ensuite, nous nous intéressons aux syndicats professionnels en tant qu'acteur de lobbying pour défendre les intérêts des entreprises adhérentes. Nous détaillons les logiques et les ressources utilisées dans cette finalité. Enfin, nous pointons l'espace syndical comme lieu de médiation et d'interaction entre les PME débouchant sur des relations d'échanges et de coopération. Cette thèse met l'accent sur les syndicats professionnels en tant que pivot qui coordonne les PME selon le mode réseau. Ainsi, dans un deuxième temps, deux réseaux interentreprises initiés par l'action syndicale sont étudiés de manière longitudinale. Nous développons les logiques sous-jacentes à l'émergence des deux réseaux et détaillons leurs apports aux PMI membres en matière d'IE, à la lumière de deux logiques d'étude des réseaux, la logique sociale et la logique stratégique. Enfin, nous interprétons la performance de ces deux réseaux en déterminant cinq familles de facteurs de performance qui s'interagissent de manière dynamique sous l'influence de l'action syndicale. Mots-clés : Intelligence économique, Syndicat professionnel, PME, Réseaux interorganisationnels, Réseaux sociaux. Directeur de recherche : Robert PATUREL Membres du Jury : Robert PATUREL, Université du Sud Gabriel COLLETIS, Université Toulouse I Jacques LIOUVILLE, Université Strasbourg III Mohamed BAYAD, Université Nancy II Jacques FONTANEL, Université Grenoble II Mention : Très honorable avec félicitations Équipe d'accueil : Centre de recherche de l'IAE de Lyon - Magellan