• Entrepreneuriat,

Rencontre avec Corinne Cauquil Mourichoux, responsable de l’Incubateur Manufactory Sans souci

Publié le 23 novembre 2020 Mis à jour le 24 novembre 2020
Corinne Cauquil Mourichoux
Corinne Cauquil Mourichoux

Corinne Cauquil Mourichoux a pris depuis début novembre la direction de l’Incubateur Manufactory Sans souci. Elle nous parle de son parcours et de sa vision de l’entrepreneuriat. Rencontre.

Présentez-vous, votre parcours ?
Depuis une dizaine d’années, j’ai un parcours très dédié entrepreneuriat. Après être passée par le droit du travail, les ressources humaines, le coaching et le reclassement des salariés dans le cadre de plans sociaux, j’ai développé durant 5 ans mon entreprise dans le monde du bijou en coopérative d’activité puis en SARL. Quand j’ai arrêté mon activité, j’ai intégré Rhône Développement Initiative puis la Coursive d’entreprises, une pépinière située à Saint Fons, que j’ai dirigé pendant 5 ans. Le fil conducteur de mon parcours est la prise en compte et l’accompagnement de l’individu dans ses évolutions et changements de vie.

Je suis très heureuse de rejoindre l’université pour aider les jeunes qui décident de se lancer. L’entrepreneuriat c’est une aventure des temps modernes d’autant plus dans le contexte actuel instable où le monde est à réinventer !

Comment êtes-vous arrivée à l’entrepreneuriat ?
Je pense que j’ai eu envie d’entreprendre depuis longtemps. À 25 ans déjà, j’avais des idées mais je n’ai pas osé sauter le pas, par manque de courage sûrement et aussi car j’ai écouté trop de voix limitantes. Et un jour, j’ai senti que c’était le bon moment.
Cela m’a ouvert beaucoup de champs de possibilités. Entreprendre permet de développer des compétences et du réseau, quel que soit l’âge.
Et en ce moment, je suis manager de l’incubateur mais j’enseigne aussi le yoga et je développe des stages, cela me permet de garder ce dynamisme, ce désir d'apprentissage permanent, cette remise en question et cette humanité.

Quelles vont être vos missions à Manufactory Sans souci ?
Il va falloir mettre en perspective l’Incubateur Manufactory Sans souci avec les autres incubateurs du Centre d’Entrepreneuriat (pour le moment La Doua, mais Saint-Etienne et Lyon 2 en projet), mettre en cohérence les parcours et les ateliers collectifs en tenant compte à la fois des spécificités de chacun pour garder l’approche sur-mesure mais et également en adoptant des pratiques communes. Les programmes Start et Up ont montré leur pertinence et leur valeur ajoutée. Dans le cadre de l’amélioration continue, certains points seront amenés à évoluer, à se structurer et s’étoffer.

Au-delà de l’apprentissage technique et terrain, une aventure entrepreneuriale impacte beaucoup de choses en périphérie, dans la vie personnelle. Elle oblige à monter en compétence sur des aspects qui ne sont pas au cœur de ses compétences initiales. On est poussé à aller au bout de nous-même et c’est en cela que l’accompagnement prend tout son sens. J’ai à cœur d’avoir une écoute et un accompagnement globaux.
Comment voyez-vous l’accompagnement ?
Pour moi, il est multidimensionnel, individuel avec l’ensemble des équipes d’accompagnement qui suivent les entrepreneurs, collectif avec l’intervention d’experts qui apportent de la matière théorique et l’animation de la communauté des incubés, quotidien dans les moments d’échanges informels et dynamique au niveau du réseau. Ce sont ces différents niveaux et acteurs qui permettent d’aller plus vite à la source de l’information, d’avoir les bons contacts et de déployer avec efficacité les projets.

Quelle est votre vision d’un incubateur universitaire ?
Je perçois qu’il s’agit d’un lieu qui doit rendre l’accompagnement accessible à tous et dans de bonnes conditions. Un lieu de pédagogie qui offre une posture, des apprentissages théoriques confrontés à la pratique terrain, une ouverture sur le monde pour des étudiants qui ont vu d’autres choses avant. La diversité est importante avec des étudiants provenant de domaines d’études différentes. Ces regards croisés sont importants à la constitution d’un écosystème dynamique.

Que ce soit cet essai que les étudiants transforment ou des compétences nouvelles qu’ils réutiliseront dans une autre expérience plus tard, le parcours très riche qu’est l’entrepreneuriat leur permet de capitaliser et de créer de la richesse pour leur présent et leur futur.

Interview réalisée par Anne Clausse, Service de la Communication