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TSAI Shih

L’identité spectrale : Derrida, Bouddhisme, Confucianisme

Publié le 4 mai 2016 Mis à jour le 11 janvier 2017

Thèse en Philosophie - Etude des systèmes soutenue le 15 avril 2016.

Cette thèse porte sur l’identité réduite à sa dimension spectrale dans l’ordre culturel et politique. Le point-clé de cette recherche est dans le rapport indissociable de l’identité au concept de naissance. L’identité est comme ce fonds idéal de l’être, notamment de l’homme de qualité, qui ne se réalise pas toujours, qui ne prend corps que difficilement dans la réalité ; ce qui la constitue comme une source trompeuse et la conduit à se spectraliser. L’autre est donc la figure de cette constitution d’identité en une identité étrangère, aliénée. Une telle identité détournée, devenue l’ombre d’elle-même en vient à altérer aussi la culture et la politique, à les contaminer au point de les aliéner, plus encore sous un gouvernement lui-même spectral, fantomatique (Partie I). Cette identité dévoyée en identité spectrale est ainsi déconstruite selon l’approche de Derrida, pour en faire apparaître une nouvelle, une autre, consciente. Cette dernière est l’effet de la langue qui apparaît comme la maison de l’être, et constitue une possibilité de structure identitaire (Partie II). Pourtant, notre présupposition est que l’identité n’est jamais advenue, ou bien que l’identité n’existe pas, parce que l’existence de l’identité, renvoie à un fonds nécessairement métaphysique, à quoi nous opposons avec Bouddha la conquête du sens de la vie dans le refus de tout attachement à quelque identité (Partie III). Comment fonder l’identité propre, transitoire, dans le temps de la pratique éthique et de la pratique politique ? Il s’avère que ce qui fait la vérité de vie tient à la seule dimension spectrale de l’identité, qui dénonce comme fausse toute identité établie, en tant qu’elle ne peut être qu’une identité en devenir, une identité toujours absente. Faire justice à l’identité d’un être ou d’une culture n’est toujours qu’une perspective à venir, et leur identité les hante seulement comme un spectre.

This study is focused on ghost (spectral) identity. The research is undertaken from cultural and political perspectives. The main contention of this research is to show that the main problem of personal identity is its inseparability from the concept of its birth. The normal concept of identity serves as the foundation of an ideal self, which can never be realized. The problem is that it is constructed on a mistaken foundation, which leads this personal identity to become a ghost (spectral). Therefore, when, on the basis of this faulty construction of personal identity, we obtain the Other, it is an alienated personal identity. At the same time, this construction of personal identity produces an alienated culture and politics, and even a ghost (spectral) government(Part I). Consequently, this study proposes to deconstruct (Derrida) this warped concept of personal identity, in order to open the way to construct a new ghost (spectral) personal identity. This new ghost (spectral) personal identity is shown to be an even more conscious personal identity. This new personal identity is shown to arise from language and to serve as the possibility of personal identity formation in the living house of being, (Part II). However, we still must return to the assumption that identity is never born or even that fundamentally identity does not exist at all, because the existence of identity as a metaphysically necessary supposition would make us necessarily face a sort of consciousness of the meaning of our own identity (Part III). But, how then are we to undertake ethical and political reflection and action? Mustn’t we temporarily turn back to the acceptibility of the concept of personal identity? However, on closer examination, it turns out that the ghost (spectral) personal identity that reveals the truth of life in fact is just a sort of unreal personal identity or a sort of flowing, impermanent personal identity. As to this absent personal identity, its true meaning can only come from the future. In the meantime, let us just let the identity float and haunt just like a ghost (spectre).

Mots-Clés : identité spectrale, spectre (fantôme), Derrida et la déconstruction, Confucius et le confucianisme, Bouddha et le bouddhisme, ex-appropriation, naissance, colonisation, justice, avenir, langue, autre et soi (moi).
Keywords :
ghost (spectral) identity, spectre (ghost), Derrida and the deconstruction, Confucius and the confucianism, Bouddha and the bouddhism, ex-appropriation, birth, colonisation, justice, to come up (avenir), language, other and me (I)

Directeur de thèse : Jean-Jacques WUNENBURGER
                              
Membres du jury :
- HUANG Kuan-Min Professeur National Chengchi University, Taïwan
- RAYMOND Charles Professeur des universités Université Paris 8
- LEE Gregory Professeur des universités Université Jean Moulin Lyon 3
- WUNENBURGER Jean-Jacques Professeur des universités, émérite, Université Jean Moulin Lyon 3

Président du jury
: Charles RAYMOND

Mention : Très Honorable

Equipe d'accueil : IRPHIL