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ROCHE Florentin

Les niveaux psychologiques de Platon. Une théorie de la connaissance d’après la cybernétique

Publié le 5 octobre 2017 Mis à jour le 5 octobre 2017

Thèse en Philosophie – Étude des Systèmes, soutenue le 29 septembre 2017.

Cette recherche se propose de montrer l’existence de ce que nous appelons des « niveaux psychologiques » chez Platon, en empruntant à la théorie des types logiques, formulée par B. Russel et A.N. Whitehead, puis revisitée par l’anthropologue G. Bateson au sein du mouvement cybernétique. Par « niveaux psychologiques », nous entendons des états psychiques d’être en relation avec le réel sur le mode analogique. Nous défendons la thèse selon laquelle la théorie platonicienne des formes n’oblige pas à penser des degrés de réalité de la chose mais bien un processus de réalisation de l’objet en soi par le sujet de l’expérience. En tant que tels, les niveaux psychologiques correspondent donc à des niveaux d’apprentissages de la réalité. Ainsi, la méthode dialectique utilisée par Socrate accompagne le progrès de l’âme, pilotée par l’intellect, au moyen de la raison qui relie et distingue les phénomène sensibles. Cette double fonction caractérise l’exercice du langage et rend compte du mouvement de la pensée. La succession et la répétition des ajustements opérés à partir de l’expérience conduisent ainsi à une meilleure définition de la forme de l’objet en soi, i.e. une saisie plus nette de ce qui, de l’intelligible, passe dans le sensible. De ce fait, la théorie platonicienne de la connaissance apparaît comme une théorie du processus et non comme une théorie du contenu de savoir, qui mène du théâtre intérieur de nos représentations,
limitées par le temps d’une vie et l’espace d’un corps, au spectacle de l’infini. En outre, parce qu’il existe un seul chemin pour penser ce qui est réellement, l’examen psychologique des causes de soi rejoint nécessairement la recherche philosophique sur les causes du monde, dans une cosmologie.

This research intends to demonstrate the existence of what we call "psychological levels" in Plato's philosophy, taking from the theory of logical types, formulated by B. Russel and A.N. Whitehead, then restyled by the anthropologist G. Bateson, inside the cybernetic movement. By "psychological levels", we mean psychic states of being in relation with reality under an analogical scheme. We defend the argument that Plato’s theory of Forms does not imply degrees of reality in the thing but a process of realization of the object in itself through the subject experiencing it. As such, psychological levels refer to levels of learning what is reality. Thus, the Socratic dialectical method accompanies the soul’s progress, driven by the intellect, thanks to reason which relates and distinguishes the sensible phenomena. This double function characterizes what language is and gives reason for the movement of thought. Succession and repetition of the adjustments made from the experience of the thing lead to a better definition of the Form of the object in itself, i.e. a clearer acquisition of the intelligible part of the thing that is passing through its sensible expression. Hence, Plato’s theory of knowledge stands like a process theory more than a content theory, by conducting the search for truth from the inner theatre of our representations, limited by a lifetime and the space of a body, to the spectacle of the infinite. Furthermore, since there is only one path in order to think what exists in reality, the psychological research into the causes of thyself necessarily fits in the philosophical research into the causes of the world — a cosmology.

Mots-clés :
Platon, Niveaux psychologiques, Cybernétique, Théorie de la connaissance,
Philosophie, Théorie des formes.

Keywords :
Plato, Psychological levels, Cybernetics, Theory of knowledge, Philosophy, Theory of
Forms.

Directeur(s).trice(s) de thèse : M. Jean-François PRADEAU

 
Membres du jury :
M. Luc BRISSON, Rapporteur, Directeur de recherche émérite, CNRS, Paris,
M. Arnaud MACÉ, Rapporteur, Professeur des universités, Université de Franche-Comté, Besançon,
Jean-François PRADEAU, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
M. Denis VERNANT, Professeur des universités émérite, Université Grenoble Alpes.

Président.e du jury : M. Luc BRISSON

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: IRPHIL
 
Décision : Admis