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REES CATALÁN Andrés Küme

Privatiser la nature : espaces protégés, partenariats public-privé et contrôle territorial au Chili. Le cas du Parc national Alerce Costero et de la Réserve Côtière Valdivienne

Publié le 9 mars 2018 Mis à jour le 13 décembre 2018

Thèse en Géographie - Aménagement, soutenue le 5 mars 2018.

La protection privée de la nature est un phénomène qui rencontre un succès majeur ces dernières décennies dans le contexte d’ouverture croissante des politiques environnementales à l’économie mondialisée. Le Chili compte précisément parmi les premiers pays à avoir appliqué les principes néolibéraux au niveau de l’État ; il a privatisé de nombreux domaines de l’économie, dont l’accès aux ressources naturelles. Ces dernières ont été, de ce fait, largement exploitées par des capitaux privés qui ont disposé de grandes libertés garanties par l’État. Et même si la protection de la nature est longtemps restée du seul ressort de l’État chilien, on constate à partir de l’année 1990 et la prise de pouvoir du premier gouvernement démocratique post-Pinochet l’émergence croissante des acteurs privés de protection de la nature, dont des ONG environnementalistes nationales et internationales.
Ces ONG ont fortement promu et utilisé des outils du libre marché (acquisitions foncières, expertise scientifique, partenariats public-privé, marchés carbone) dans un but affiché de conservation des ressources naturelles. Elles interviennent même, plus récemment, dans les politiques de développement local.
Cette recherche entend démontrer, à travers l’exemple du travail conjoint mené par les administrateurs de deux espaces protégés – l’un public, l’autre privé – la manière dont une ONG internationale de conservation exerce son action dans un pays comme le Chili. Il ne s’agit pas uniquement d’enjeux de protection de la nature, de conservation des ressources naturelles et de développement local, mais aussi des méthodes d’intervention auprès des acteurs ruraux et des dispositifs de pouvoir déployés dans un objectif de contrôle territorial.

Private nature conservation is a growing phenomenon against the background of the opening up of environmental policies to globalized economy. Chile is one of the first countries to have implemented neoliberal principles at State level; it has privatized many areas of its economy, including access to natural resources. As a result, those resources have been largely exploited by private capital, with the greatest freedoms guaranteed by the State. Even within nature conservation – which has long
remained under the sole responsibility of the Chilean state – we can see from 1990 onwards, and the takeover of the first post-Pinochet democratic government, the increasing emergence of private actors of nature protection, including national and international environmental NGOs. These NGOs have strongly promoted and used free-market tools (land acquisitions, scientific expertise, publicprivate partnerships, carbon markets) with the aim of natural resources conservation. More recently, they also started to take part in local development policies.
This research aims at demonstrating, through the example of the joint work carried out by the administrators of two protected areas - a public one and a private one - the way an international conservation NGO exerts its action in a country like Chile. Therefore, the main issues of this research are not only nature conservation, natural resources preservation and local development, but the interference with rural stakeholders and the power apparatuses that are deployed to gain territorial control at local level.

Mots-clés :
Espaces naturels protégés, Chili, partenariats public-privé, gouvernance rurale privée, environnementalité

Keywords : Natural protected areas, Chile, public-private partnerships, rural private governance, environmentality

Directeur(s).trice(s) de thèse : M. Sylvain GUYOT
 
 
M. Xavier ARNAULD DE SARTRE, Rapporteur, Directeur de recherche CNRS, Université de Pau et des Pays de l’Adour,
Mme Frédérique BLOT, Maître de conférences, Université Toulouse Jean-Jaurès,
M. Samuel DEPRAZ, Maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3,
M. Pierre GAUTREAU, Maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
M. Sylvain GUYOT, Directeur de thèse, Professeur des universités Université Bordeaux Montaigne,
M. Sébastien VELUT, Rapporteur, Professeur des universités, Université Sorbonne-Nouvelle Paris 3.

Président.e du jury : M. Sébastien VELUT

Equipe d'accueil
: UMR 5600 - EVS
 
Décision : Admis