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MORIER Clément

Du politique comme dimension morphologique : la théorie des catastrophes et la question des formes de société

Publié le 15 décembre 2015 Mis à jour le 21 décembre 2018

Thèse en Science politique soutenue le 30 novembre 2015.

Ce travail a pour objet une étude théorique des formes de société politique et des contraintes de production de leur unité collective. Le questionnement qui l’anime interroge les modalités de base génératrices d’une dimension collective, par laquelle faire tenir les agents sociaux ensemble, dans un espace commun. Ces formes sont considérées à partir de l’enseignement apporté par l’œuvre de Marcel Gauchet. Les travaux de ce dernier ont approfondi les modes différenciés de structuration de l’existence collective, selon le déploiement d’un fonctionnement autonome des collectivités humaines-sociales, par extraction hors de l’hétéronomie. Autour de l’instauration et de la modification possible des configurations d’un espace humain-social, il s’agit de s’interroger spécifiquement sur les contraintes de mise en forme, inhérentes aux possibilités de déploiement de cet espace. Cette formation interne sera appréhendée par un angle dynamique, issu des travaux fournis par l’œuvre morphologique de René Thom. Au travers de la théorie des catastrophes (TC), il a dressé une liste de formes stables et de processus de changement, instables dans le temps, mais robustes dans les dimensions qui en permettent le déploiement. Depuis l’analyse d’un système dynamique nécessaire à l’intelligence de ce déploiement, une articulation problématique se découvre : l’organisation de la dimension collective dans l’immanence, et la gestion politique de la dimension historique, incitent à questionner l’historicité interne des collectivités, à partir de la notion de processus morphologique et selon les déformations que ce processus peut connaître. Les éclairages que cette notion de processus apporte, indiquent l’effectivité d’un travail de la forme, dans l’étude du tenir ensemble des collectivités politiques.

This work aims to understand the way societies are shaped and to identify the constraints within they move themselves. It tries to answer the question of how social agents turn out to act collectively in shared social space, in other words to make society. This work take forms into account following Marcel Gauchet’s work. Indeed Marcel Gauchet has managed to grasp the differentiated patterns structuring collective life, characterising them as resulting from the deployment of an autonomous functioning of human-social communities, by extraction from heteronomy. The present work goes on step further and, considering the establishment and possible change of the configurations of a human-social space, it wonders about the constraining framework of the formation of this space. This internal shaping is looked into from René Thom’s morphological approach. Indeed, through his Catastrophe Theory (CT), René Thom compiled a list of stable forms and processes of change, unstable over time, but steady as far as the conditions of their formation are concerned. It accentuates the core issue: the organization of the collective dimension through immanence, and the political management of the historical dimension drive us to examine the inner historicity of communities from the concept of morphological process and according to the distortions it may undergo. This concept proves useful to understand the morphological dynamic which enable communities to hold together.

Mots-clés : morphologie, condition politique, Marcel Gauchet, René Thom, autonomie, hétéronomie, théorie des catastrophes, historicité, espace social, pouvoir, conflit.

Keywords : morphology, political condition, Marcel Gauchet, René Thom, autonomy, heteronomy, Catastrophe Theory, historicity, social space, power, conflict.

Directeur de thèse : Jean-Paul JOUBERT

Membres du jury :
- Jacques VIRET, Professeur agrégé, HDR, Ministère de la Défense
- Jean-Vincent HOLEINDRE, Professeur des universités, Université de Poitiers
- Camille FROIDEVAUX- METTERIE, Professeure des universités, Université de Reims
- Jean-Paul JOUBERT, Professeur émérite, Université Jean Moulin Lyon 3

Président du jury
: FROIDEVAUX-METTERIE Camille

Mention
: Très honorable avec les félicitations

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