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GUIPIE Gérard Eddie

La question ethnique dans la formation des alliances interétatiques lors des conflits armés en République Démocratique du Congo et dans les Grands Lacs Africains (1994-2006).

Publié le 18 juin 2013 Mis à jour le 4 juillet 2013

Thèse en Sciences Politiques soutenue le 14 juin 2013.

Il ne nous appartient pas dans cette étude de traiter des seuls problèmes occasionnés par l’exportation coercitive du modèle politique occidental en Afrique, la question a déjà fait l’objet de remarquables travaux. Il convient cependant de souligner que force est de constater le manque d’études concernant l’ethnie en tant qu’ontologie intrinsèque en relations internationales et en polémologie en particulier. Dans le cadre de notre étude, il s’agit d’une part de mettre en évidence l’aspect central et fondamental de la manipulation multiforme du concept d’ethnie dans la survenance de certains conflits post 2nde Guerre Mondiale.
En effet, outre les deux bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945, les puissances nucléaires se sont livrées à un jeu macabre de chantage stratégique sans pour autant faire usage de l’arme prétorienne et ultime qu’est le feu nucléaire, reléguant les études concernant le phénomène nucléaire à de vaines spéculations sur l’emploi d’une arme devenue de fait obsolescente. Il va sans dire qu’eut égard aux nombreuses victimes civiles et militaires, directes et indirectes des conflits que nous décrivons et que nous analysons en l’espèce dans le cadre de cette étude ; l’ethnie qui est maintes fois convoquée, galvaudée joue un rôle non négligeable dans ces conflits.
A cet effet les conflits étudiés en l’espèce appartiennent à la catégorie des conflits identitaires. La multiplicité des conflits à caractère ethnique en Afrique noire et les violences indicibles qui en résultent comme au Rwanda, nous incline à penser pour schématiser prosaïquement que l’ethnie tue plus que l’atome ; autrement dit les conflits ethniques auxquels un nombre limité d’études est consacré sont beaucoup plus violents et plus meurtriers que les spécialistes ne veulent le faire croire. Ainsi marginaliser, caricaturer ou analyser sans consistance scientifique, sans profondeur épistémologique les conflits identitaires et ethniques reviendrait à les exclure progressivement du champ d’étude des relations internationales et de la polémologie.
L’ethnie appert de ce fait comme une ontologie intéressant de plus en plus les relations internationales eu égard à la multiplicité des conflits ethniques et identitaires essaimant en Afrique depuis la chute du Mur de Berlin. Depuis cette période symbolique les Etats forts bâtis sur le modèle jacobin importé et cimenté par les partis et pensées uniques ont fait place à une multitude de revendications, au pluralisme politique ainsi qu’à la résurgence des identités ethniques. Dans le cas congolais, l’ethnie devient une ontologie transnationale, elle sert non plus à diviser mais à unir des alliés. L’ethnie ne devient donc plus un facteur de repli identitaire mais une source de la constitution de grands ensembles politiques transnationaux. Pour ce faire, l’histoire est mobilisée et manipulée à dessein afin de servir de ferment de légitimation.

It is not up to us in this study to treat only problems caused by the coercive export of Western political model in Africa, the question has already been remarkable treated. It should however be noticed that it is clear the lack of studies on ethnicity as an integral ontology in international relations and conflict studies in particular. In our study, it is firstly to highlight the central and fundamental aspect of the multifaceted manipulation of the concept of ethnicity in the occurrence of certain post WW2 conflicts.
Indeed, besides the two atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki in 1945, the nuclear powers have engaged in a macabre game of strategic blackmail without making use of the ultimate weapon and Praetorian what the nuclear fire, relegating studies on nuclear phenomenon of idle speculation about the use of a weapon is now obsolescent. Needless to say, What would the light of numerous civilian and military casualties, direct and indirect conflicts we describe and we analyze the case in this study, the ethnic group that has repeatedly called, plays a hackneyed significant role in these conflicts. To this end the conflicts in the studied species belong to the category of identity conflicts.
The multiplicity of ethnic conflicts in sub-Saharan Africa and the unspeakable violence that result as in Rwanda, we tend to think to map prosaically as ethnicity kills more than the atom, ie the ethnic conflicts which a limited number of studies are devoted much more violent and deadly than the experts do not want to believe. And marginalize, caricature or analysis without scientific consistency without deep epistemological identity and ethnic conflicts would be to progressively exclude the study of international relations and war studies.
The ethnicity appears thus as interesting ontology increasingly international relations with respect to the multiplicity of ethnic and identity conflicts swarming in Africa since the fall of the Berlin Wall. Since this symbolic period strong states built on the Jacobin model imported cemented by single parties and thoughts have been replaced by a multitude of claims to political pluralism as well as the resurgence of ethnic identities. In the Congolese case, ethnicity becomes a transnational ontology; it is no longer to divide but to unite allies. The ethnic therefore becomes a factor of isolationism but a source of the formation of large transnational political groups. To do this, the story is mobilized and manipulated on purpose to serve as a leaven of legitimation.

Mots clés : 
Congo, conflits, ethnies, alliances, morphologies, guerres, Afrique, rdc, rwanda

Key words : Congo, conflicts, ethnicity, alliances, morphology, War, Africa,drc , rwanda

Directeur de thèse : Jean-Paul JOUBERT

Membres du jury :
Jean-Paul JOUBERT, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3
Jacques VIRET, Professeur, Université de Grenoble
Comi TOULABOR, Professeur, Université de Bordeaux IV
Kocra ASSOÜA, Professeur, Université de Bayreuth 
                       
Président du jury :  Jacques VIRET

Mention : Très honorable

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