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FAUCHON Claire

De la xenia païenne à l'aksenia monastique : définition, représentations et pratiques de l'hospitalité dans les communautés grecques et syriaques de Grande Syrie (IVe- VIe siècles).

Publié le 4 janvier 2013 Mis à jour le 12 juillet 2017

Thèse en Histoire mention Histoire religieuse, politique et culturelle soutenue le 29 novembre 2012

Ce travail de doctorat porte sur la xenia en Grande Syrie, du règne de Constantin à celui de Justinien. La comparaison des usages grec et syriaque de la notion d’hospitalité a mis en évidence d’importantes modifications sémantiques qui reflètent des divergences irréductibles entre les conceptions païennes et chrétiennes de l’hospitalité. Cette notion se christianise au cours des IVe-VIe siècles, jusqu’à devenir un objet théologique, apanage des milieux monastiques, syriaques notamment. Mais la christianisation des mentalités implique-t-elle nécessairement une modification profonde des pratiques sociales culturelles de l’accueil et une mutation complète des structures matérielles où se déroulent les activités du recevoir ? L’étude des structures d’hospitalité a révélé la pérennité de la localisation des structures d’accueil à l’échelle du territoire syrien tout au long de l’Antiquité tardive, même si la diversité des solutions adoptées, à l’échelle des structures elles-mêmes, semble témoigner d’un réel attachement aux traditions régionales. Enfin, l’analyse des acteurs de l’hospitalité a révélé que les moines sont loin d’être les seuls acteurs de l’hospitalité en Grande Syrie. Il existe par ailleurs un paradoxe entre le discours normé et universaliste de l’accueil chrétien et la réalité telle que nous pouvons la décrypter. Les liens entre hospitalité et dissidence doivent être envisagés. De nouveaux critères de sélection des hôtes apparaissent à la fin de l’Antiquité. L’hérésie réintroduit l’idée de critères particuliers, ce qui engendre une déconstruction du modèle social et de nouveaux enjeux politiques, lesquels semblent conditionner la naissance de l’Église miaphysite.

This doctoral thesis deals with xenia in Great Syria from Constantine’s reign to Justinian’s. The comparison between the Greek and the Syriac uses of the notion of hospitality brings to light important semantic modifications that reflect irreducible differences between the Pagan and Christian conceptions of hospitality. This notion gets Christianized in the course of the 4th and 5th centuries, to the point of becoming a theological topic, privilege of monastic milieux, particularly Syriac ones. But how far does the Christianization of mentalities necessarily imply a deep modification in cultural and social practices of reception and a complete change in the material structures in which reception activities take place? The study of hospitality structures and facilities reveals the durability of the localization of reception structures at the level of the Syrian territory throughout late Antiquity, even if, at the level of the structures themselves, the diversity of the solutions adopted seems to testify to a real attachment to regional traditions. Finally, the examination of the protagonists of hospitality shows that monks are far from being the only actors of hospitality in Great Syria. Besides, there is a contradiction between the standard universalist discourse of Christian welcoming and reality, as we can decipher it. The links between hospitality and dissidence have to be considered. New criteria of selection of hosts and guests appear in Late Antiquity. Heresy re-introduces the idea of specific criteria into use, which causes the “deconstruction” of the social pattern and new political stakes, which seem to influence the birth of the Non-Chalcedonian Church.

Mots-clés : Hospitalité ; Syrie ; Antiquité tardive ; syriaque ; hérésie

Key words : Hospitality, Syria, Late Antiquity, Syriac, Heresy

Directeur de thèse : Bernadette CABOURET
                                  Georges BOHAS
                          
Membres du jury :
Christophe BADEL, Professeur, Université de Rennes II
Alain DESREUMAUX, Professeur, CNRS d’Ivry sur Seine
Georges BOHAS, Professeur, ENS Lyon
Françoise BRIQUEL-CHATONNET, Professeur, CNRS d’Ivry sur Seine
Philippe BLAUDEAU, Professeur, Université d’Angers
Bernadette CABOURET-LAURIOUX, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3

Président du jury
: Françoise BRIQUEL-CHATONNET

Mention : Très honorable avec les félicitations du jury

Equipe d'accueil : HISOMA