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ECKES Christophe

"Groupes, invariants, géométries dans l'oeuvre d'Hermann Weyl : une étude des écrits de Weyl en mathématiques, en physique mathématique et en philosophie"

Publié le 22 décembre 2011 Mis à jour le 21 juillet 2017

Thèse en Philosophie - Etudes des systèmes soutenue le 5 décembre 2011

Nous entendons confronter pratique des mathématiques et réflexions sur les mathématiques dans l'œuvre de Weyl. Nous étudierons : (a) ses monographies en analyse complexe, en relativité générale et en mécanique quantique, (b) les articles en lien avec ces ouvrages, (c) certains de ses cours, (d) sa correspondance avec divers scientifiques, principalement A. Einstein, E. Cartan, J. von Neumann. Nous voulons savoir si les théories mathématiques qu'il investit conditionnent ses positions sur les fondements des mathématiques. Inversement, nous montrerons que les philosophies auxquelles il se réfère – essentiellement le criticisme kantien, l'idéalisme fichtéen et la phénoménologie de Husserl – conditionnent ses recherches. Tout d'abord, nous reviendrons sur Die Idee der Riemannschen Fläche (première éd. 1913).  Nous montrerons qu'il opte alors pour un formalisme mitigé. Il se revendique de deux traditions incarnées par Klein et par Hilbert. Ensuite, nous étudierons les éditions successives de Raum, Zeit, Materie (1918-1923). Nous aborderons le projet d'une géométrie purement infinitésimale qui permet à Weyl de proposer une théorie unifiée des champs, cette dernière étant réfutée par Einstein, Pauli, Reichenbach, Hilbert and Eddington. Nous décrirons aussi la construction et la résolution de son « problème de l'espace » (1921-1923). Nous indiquerons comment la référence aux philosophies de Fichte et de Husserl permet d'éclairer ces deux projets. Enfin, nous commenterons l'article de Weyl sur les groupes de Lie (1925-1926) ainsi que son ouvrage Gruppentheorie und Quantenmechanik (1928, 1931). Son article sur les groupes de Lie manifeste la voie moyenne entre formalisme et intuitionnisme qu'il adopte en 1924. Son ouvrage en mécanique quantique incarne quant à lui un « tournant empirique » dans son épistémologie qu'il conviendra de comparer `a l'« empirisme logique ».

Our purpose consists in comparing Weyl's mathematical practice with his philosophical reflections on mathematics. We will study (a) his monographs on complex analysis, general relativity and quantum mechanics, (b) the articles which are linked to these books, (c) some of his lecture courses, (d) his correspondence with different scientists, mainly A. Einstein, E. Cartan, J. von Neumann. We will show that his mathematical research has a strong influence on the different stands he successively takes regarding the foundations of mathematics. Conversely, we will show that the philosophical systems he refers to (mainly kantian criticism, fichtean idealism and husserlian phenomenology) have a real impact on his investigations in mathematics. We will first analyse Die Idee der Riemannschen Fläche (first edition 1913). In this book, Weyl seems to take up a formalist point of view, but this is partly true. In fact, he is influenced by two traditions respectively embodied by Hilbert and Klein. Then, we will study the successive editions of Raum, Zeit, Materie (1918-1923). We will describe Weyl's project of a “purely infinitesimal geometry”. Thanks to this geometrical framework, he builds a unified fields theory, which will be disproved by Einstein, Pauli, Reichenbach, Hilbert and Eddington. During this short period, Weyl also constructs and solves the so-called space problem (1921-1923). Weyl's references to Fichte and Husserl have a significant impact on these two projects. Finally, we will comment Weyl's main article on Lie groups (1925-1926) and his monograph on quantum mechanics, i.e. Gruppentheorie und Quantenmechanik (1rst ed. 1928, 2nd ed. 1931). Weyl's article on Lie groups is in accordance with his compromise between intuitionism and formalism (1924). On the other hand, Weyl's book on quantum mechanics encapsulates an “empirical turn” in his epistemology, which will be compared with the so-called empirical logicism.

Mots-clés : théorie des groupes, géométrisation de la physique, relativité générale, théorie unifiée des champs, mécanique quantique, symétries, phénoménologie, empirisme, criticisme kantien, idéalisme fichtéen.

Keywords : group theory, geometrisation of physics, general relativity, unified fields theory, quantum mechanics, symmetries, phenomenology, empiricism, kantian criticism, fichtean idealism.

Directeurs de thèse : Daniel PARROCHIA
                                  Bertrand REMY

Membres du jury :
Hourya BENIS-SINACEUR, Professeur émérite à l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques à Paris 1
Erhard SCHOLZ, Professeur émérite, Université de Wuppertal
Jim RITTER, Professeur émérite, Université Paris 8 Vincennes Saint Denis
Jean-Jacques SZCZECINIARZ, Professeur, Université Denis Diderot Paris 7
Amaury THUILLIER, Maître de conférences à l'Institut Camille Jordan de Villeurbanne
Bertrand REMY, Professeur à l'Institut Camille Jordan de Villeurbanne
Daniel PARROCHIA, Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3

Président du jury :
Jean-Jacques SZCZECINIARZ

Mention
: Très honorable avec les félicitations du jury

Equipe d'accueil : IRPHIL