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COTTET Marylise, ép. TRONCHERE

La perception des bras morts fluviaux : Le paysage, un médiateur pour l’action dans le cadre de l’ingénierie de la restauration. Approche conceptuelle et méthodologique appliquée aux cas de l’Ain et du Rhône

Publié le 14 décembre 2010 Mis à jour le 14 décembre 2010

Thèse en Géographie-Aménagement Soutenue le 9 novembre 2010

Afin de pallier la dégradation des écosystèmes, les projets de restauration écologique se multiplient, en France, depuis les années 1990. Ces premières expériences ont donné lieu à une importante réflexion scientifique, mobilisant tant les sciences de la nature que les sciences sociales et ont conduit à une évolution des conceptions forgées au sujet des restaurations écologiques. En particulier, il est désormais bien admis que les projets de restauration écologique se doivent de prendre en considération, lors de la définition des objectifs, les attentes sociales. Néanmoins, afin d’atteindre cet objectif, une double interrogation demeure. Quelles sont les perceptions environnementales propres à différents groupes sociaux, et quelles sont les attentes sociales qui en résultent ? Comment produire de telles connaissances de manière à ce qu’elles soient compatibles avec une démarche interdisciplinaire et avec une utilisation opérationnelle dans les projets de restauration écologique ? Cette thèse vise à répondre à ces questionnements, en se fixant trois objectifs principaux. (1) Sur le plan fondamental, approfondir les connaissances disponibles dans le domaine des perceptions sociales de l’environnement. (2) Sur le plan opérationnel, apporter des éléments de connaissances concrets, mais aussi des outils, en vue de favoriser la définition d’objectifs de restauration associant, aux bénéfices écologiques, des bénéfices sociaux. (3) Sur le plan méthodologique, définir des démarches favorisant la collaboration interdisciplinaire entre les sciences de la nature et les sciences sociales.
Le paysage, à l’interface entre les sociétés et l’environnement, est dans cette thèse considéré comme un concept médiateur, particulièrement propice à l’étude des perceptions sociales de l’environnement. Il constitue de fait la clé d’entrée de l’analyse. Un intérêt particulier a été porté à l’esthétique paysagère, celle-ci étant jugée, par hypothèse, comme un moyen opérationnel pour rallier la société aux enjeux de la préservation des écosystèmes. Cette thèse porte sur les hydrosystèmes fluviaux et, plus spécifiquement, sur les zones humides fluviales, qui ont largement bénéficié, ces dernières années, des projets de restauration écologique. Ce travail s’appuie sur une étude de cas et s’applique à analyser les perceptions, propres à différents groupes d’acteurs, des paysages de bras morts bordant deux cours d’eau : le fleuve Rhône dans le secteur amont de Lyon, et son affluent, la rivière d’Ain dans sa Basse Vallée, ces derniers ayant été restaurés au cours des années 2000.
Quatre enquêtes, basées essentiellement sur des entretiens et des photo-questionnaires, ont contribué aux objectifs fixés dans le cadre de cette thèse. Concernant le premier objectif, cette thèse a permis d’approfondir les connaissances dans le domaine des perceptions environnementales, en caractérisant l’influence de la composition et de la structure des paysages sur les perceptions, en identifiant quels facteurs structurent les perceptions de la qualité écologique des écosystèmes et, en mettant en évidence une variabilité des perceptions en fonction du type d’acteur considéré. Concernant le deuxième objectif, les résultats de ce travail ont permis d’identifier les variables paysagères à prendre en compte dans les objectifs de restauration écologique pour répondre aux attentes sociales. Un modèle prédictif des perceptions esthétiques a également été élaboré et, pourrait devenir, à terme, un véritable outil à destination des gestionnaires. Les résultats ont également conduit à des propositions d’action pour favoriser l’appropriation de ces paysages par les habitants et pour parvenir à une perception patrimoniale de ces environnements. Enfin, concernant le troisième objectif, ce travail de recherche a permis de mettre au point et de tester une approche conceptuelle et méthodologique – basée sur une approche paysagère et des méthodes quantitatives – favorable aux collaborations interdisciplinaires dans le cadre des projets de restauration écologique.
 

Mots clés : Perception, paysage, esthétique, bras mort, zone humide, enquête, fleuve Rhône, rivière d’Ain

Directeurs de thèse : M. Hervé Piégay et Mme Anne Rivière-Honegger

Membres du jury :
Gudrun Bornette, directeur de recherche (UMR 5 023), Université de Lyon
Pierre Donadieu, professeur, Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles (Rapporteur)
Gérald Domon, professeur titulaire, Université de Montréal
Serge Ormaux, professeur, Universités de Franche-Comté et de Bourgogne (Rapporteur)
Hervé Piégay, directeur de recherche (UMR 5 600), Université de Lyon
Anne Rivière Honegger, directeur de recherche (UMR 5 600), Université de Lyon


Mention :
Trés honorable avec félicitations

Equipe d'accueil : UMR 5600