• Recherche,

CHARRET/DEL BOVE Marion

La stratégie du flou dans les romans à sensation de Mary Elizabeth Braddon

Publié le 19 mars 2008 Mis à jour le 21 mars 2008

Thèse en Littératures et civilisations des mondes anglophones, soutenue le 9 novembre 2007.

Les romans à sensation écrits par Mary Elizabeth Braddon (1835-1915) au début des années 1860, ont particulièrement troublé critiques et lectorat. Cette étude vise à révéler la présence d'une véritable stratégie narrative, fondée sur le flou, c'est-à-dire le secret, le mystère, l'incertitude et l'ambiguïté dans Lady Audley's Secret, Aurora Floyd, John Marchmont's Legacy, Eleanor's Victory et The Doctor's Wife. Les intrigues sensationnalistes se déroulent ainsi dans des lieux étranges, où les perceptions temporelles et spatiales semblent complètement bouleversées. Les personnages sont confrontés à de profonds problèmes identitaires, cachant leur véritable nature sous des mensonges et des faux-semblants. Mais loin de perdre le lecteur dans un dédale d'invraisemblances, cette utilisation récurrente de l'incertain est au cœur d'une dynamique narrative : le "sensation novel", parfaite illustration du roman-feuilleton, est un récit herméneutique qui joue avec le lecteur. C'est aussi un genre, qui, en subvertissant les frontières entre les catégories littéraires, provoqua des réactions extrêmes de la part des critiques de l'époque, profondément choqués par cette fiction populaire qui s'adressait avant tout aux sensations physiques de son lectorat. Le but ultime du roman à sensation est de progresser, par le biais d'un lent et chaotique processus de révélation, vers une certaine clarté, fragile et relative. Le flou braddonnien, sous toutes ses formes, deviendrait alors un moyen de mettre en lumière les angoisses d'une époque en proie au doute et à l'incertitude, en matière de mariage, d'identité et de sexualité. Mots-clés : Mary Elizabeth Braddon, roman à sensation, flou, secret, angoisse, brouillage, écriture, lecture Directeur de thèse : Alain BARRAT Membres du Jury : Alain JUMEAU, Université Paris IV Françoise DIUPEYRON-LAFAY, Université Paris XII Marianne CAMUS, Université de Dijon Alain BARRAT, Université Jean Moulin Lyon 3 Mention : Très honorable Équipe d'accueil : Institut d'études transtextuelles et transculturelles